illustration de l'actu de l'or sur le blog Veracash

Nouvelle semaine record pour le cours de l’or

Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 13/09/2024)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
  • 230 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en hausse ↗︎
  • Inflation américaine : 2.5 % en baisse ↘︎
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 69 en hausse ↗︎
  • Valeur du Dow Jones : 41394 (valeur du 13/09) en forte hausse ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 5626 (valeur du 13/09) en forte hausse ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 13/09/2024)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 3.50 % en baisse ↘︎
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.2 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 % stable
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -13,5
  • Production industrielle de la zone euro : -2.2 % ↘︎
  • EUR/USD : 1.107 stable

Évolution du cours de l’or

Jeudi dernier, comme prévu, la Banque centrale européenne a abaissé son principal taux directeur de 25 points de base (0,25 %), amenant ainsi désormais le taux de la facilité de dépôt (le taux qui est servi aux banques commerciales sur les fonds qu’elles déposent) à 3,50 %, tandis que “les taux des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront fixés respectivement à 3,65 % et 3,90 %”.

cours de l'or et de l'argent du 16 septembre 2024

Une baisse des taux trop timide de la part de la BCE

Sauf qu’avec une inflation qui est revenue aux alentours des 2% sur toute la zone euro, et même en-deçà dans certains pays comme l’Allemagne et la France, cette baisse qui fait suite à celle de juin est jugée comme encore trop timide par de nombreux observateurs. D’ailleurs la BCE est consciente du ralentissement de l’économie puisque la dernière conférence de presse donnée par Christine Lagarde et son vice-président Luis de Guindos a été également l’occasion d’annoncer une révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2025-2026.

Un ralentissement de l’économie qui bénéficie à l’or

Côté américain aussi, l’économie montre des signes très nets de ralentissement depuis cet été, mais la Fed n’a toujours pas donné de date pour une éventuelle première baisse de taux. Avec une inflation désormais à 2.5%, les 5.5% de la Réserve fédérale deviennent difficilement justifiables. Soit ces taux sont maintenus et la Fed prend le risque d’aller trop loin dans sa politique restrictive, soit ils rejoignent très rapidement les niveaux européens pour redonner du souffle au crédit (en baisse depuis le mois d’avril) et c’est le dollar qui risque d’en souffrir.

Dans ces conditions, avec un coût de l’argent devenu trop élevé dans un contexte économique en pleine décrue, rien d’étonnant à ce que les investisseurs renforcent leurs positions dans les valeurs refuge. L’or a ainsi crevé les plafonds en dépassant les 2580 dollars l’once.

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Les marchés boursiers arrivent en fin de cycle haussier

Du côté des actions américaines, les indices continuent à progresser tranquillement, mais face au peu de perspectives d’embellie économique, on peut supposer qu’il s’agit surtout d’une réaction d’anticipation quant à l’essoufflement à venir du marché obligataire. Il est en effet probable que les investisseurs cherchent surtout à profiter des derniers feux des marchés, lesquels ont gagné 50% en un an.

En Europe, c’est plus compliqué car la production industrielle est déjà en baisse depuis le début de l’été. La croissance post-covid est définitivement derrière nous. Pour prendre l’exemple de la France, après avoir battu des records entre mars et mai 2024, le CAC40 a tout simplement effacé ses performances de l’année et se retrouve aujourd’hui à ses niveaux de septembre 2023. Comme sur les taux, la zone euro semble donc en avance sur les Etats-Unis.

Une certaine marge de progression pour l’or en euros

Là encore, l’or a nettement servi de solution de repli. Néanmoins, même en corrigeant les données pour tenir compte de l’évolution du taux de change entre la devise européenne et le billet vert, le cours de l’or a moins progressé en euros sur les douze mois écoulés (+35%) qu’il ne l’a fait en dollars (+41%).

En d’autres termes, même si le prix de l’or en euros est aujourd’hui très haut (2331,72 euros/once, un record absolu), il ne l’est pas autant qu’il le devrait, et conserve au contraire un certain potentiel de hausse d’ici la fin de l’année.


illustration article sur l'argent

Production d’argent : va-t-on vers une pénurie ?

Parfois considéré comme l’or des pauvres, l’argent se révèle pourtant vital pour l’économie mondiale. Car c’est non seulement un métal précieux, mais aussi une matière première indispensable pour de nombreux secteurs industriels. Or, si en 2023, la demande mondiale s’est élevée à 33 000 tonnes, seules 26 000 tonnes d’argent ont été extraites du sol. La disponibilité du métal est donc devenue une préoccupation majeure.

Un contexte souvent difficile pour la production d’argent

Des pays producteurs pas toujours très stables

La production d’argent est principalement concentrée dans quelques pays clés. En 2023, le Mexique était le premier producteur mondial, avec environ 6 400 tonnes extraites du sol. Suivaient au coude à coude la Chine et le Pérou, avec respectivement 3 400 et 3 100 tonnes chacun.

On peut évoquer aussi le Chili, la Bolivie ou la Russie (aux productions beaucoup plus modestes), mais le point commun de beaucoup de ces pays, outre la richesse en argent de leur sous-sol, c’est qu’ils doivent très souvent faire face à d’importants défis. Des difficultés économiques, certes, mais aussi parfois des troubles sociaux ou politiques qui peuvent faire obstacle à une production régulière et sans problèmes.

Une exploitation souvent dépendante d’autres métaux

On n’extrait pas l’argent du sol comme on le fait avec l’or. Certes, dans quelques mines dites « primaires », chaque tonne de minerai contient suffisamment d’argent pour être rentable. Mais la plupart des exploitations sont constituées de mines « secondaires », où l’argent n’est qu’un sous-produit de l’extraction d’autres métaux comme le cuivre, le zinc ou le plomb.

Selon les données du Silver Institute, environ 70 % de l’argent extrait provient de ces mines secondaires, ce qui signifie que l’industrie de l’argent dépend largement de celles des autres métaux. La production d’argent reste donc sensible aux fluctuations de la demande pour ces métaux moins nobles.

Une production d’argent menacée de plusieurs façons

L’argent se raréfie

Même si on estime qu’il doit rester environ 250 000 tonnes d’argent dans la croûte terrestre, tout ce métal est loin d’être entièrement accessible. En attendant, les gisements existants s’épuisent et de nombreuses exploitations historiques connaissent une baisse de rendement inexorable, année après année. Un récent rapport du Silver Institute montre ainsi que les mines au Mexique et au Pérou, bien qu’encore très productives, affichent des signes de déclin en termes de pureté des gisements.

Dans le même temps, les nouvelles découvertes de gisements restent rares et obligent les entreprises minières à explorer des zones géographiques de plus en plus reculées.

Régulations et contraintes

Au-delà de l’épuisement des gisements, le coût d’extraction de l’argent a également augmenté au fil des ans. Les dépenses d’infrastructure, mais aussi de sécurité dans certaines régions instables, ainsi que l’extraction à des profondeurs toujours plus importantes sont autant de facteurs qui font grimper les coûts. Enfin, dans certaines régions d’Amérique du Sud, l’ouverture de mines de plus en plus isolées ajoute des contraintes énergétiques et logistiques qui rendent les opérations minières moins rentables.

Il existe également de fortes pressions environnementales autour de l’industrie minière. Les préoccupations concernant les impacts écologiques des exploitations (pollution des sols et des eaux, consommation d’énergie) entraînent des régulations plus strictes. Des projets miniers sont ainsi régulièrement suspendus ou abandonnés en raison d’oppositions locales ou de normes plus contraignantes.

Facteurs géopolitiques

Rappelons aussi que certaines régions clés pour la production d’argent, notamment en Amérique latine, sont soumises à une instabilité politique et économique quasi constante. Des mouvements sociaux, des grèves dans les mines et des changements législatifs affectant la fiscalité ou les conditions de travail peuvent perturber la production. Le Pérou, par exemple, a connu ces dernières années des troubles sociaux affectant directement ses secteurs extractifs.

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Une demande d’argent en hausse

Du côté de la demande, l’argent ne s’est jamais aussi bien porté, car au-delà de la bijouterie (20% de la demande), le métal est principalement utilisé dans l’industrie, où ses nombreuses qualités physico-chimiques et sa grande polyvalence sont devenues indispensables. Or cette demande contribue à la raréfaction de l’argent disponible. Surtout que, dans certains processus chimiques, le métal utilisé est irrémédiablement détruit sans pouvoir être recyclé.

Un accroissement de la demande industrielle

Ainsi, les propriétés de conductivité électrique et thermique de l’argent en font un matériau incontournable pour les circuits électroniques, les batteries, ainsi que les composants de téléphones et d’ordinateurs. En 2022, environ 50 % de la demande mondiale d’argent provenait de cette industrie et cette tendance ne cesse de croître avec la montée en puissance de la 5G ou encore de l’intelligence artificielle.

L’argent joue également un rôle essentiel dans le secteur des énergies renouvelables, notamment dans la fabrication des panneaux solaires photovoltaïques qui représente environ 10 % de la demande mondiale. Selon des projections du Silver Institute, transition énergétique oblige, les technologies solaires pourraient représenter près de 20 % de la demande totale d’ici 2030.

De l’argent parfois définitivement “consommé”

Si une grande partie de l’argent utilisé dans les industries précitées reste potentiellement réutilisable (sous réserve de rendre le recyclage économiquement justifié), il existe d’autres secteurs dans lesquels l’argent disparaît lors de son utilisation. C’est ainsi le cas dans le secteur de la santé, où le métal est utilisé pour ses propriétés antibactériennes dans des pansements ou des équipements médicaux, voire de réactif chimique ou d’ingrédient dans des solutions antiseptiques. Et cette utilisation ne cesse de croître à une époque où les germes pathogènes se montrent de plus en plus résistants aux antibiothérapies classiques.

L’argent plus que jamais valeur-refuge

Enfin, l’argent est également une valeur refuge pour les investisseurs, surtout en période d’incertitude économique. Et avec les pressions inflationnistes récentes, sans oublier l’instabilité géopolitique qui a tendance à enflammer la planète un peu partout, l’intérêt pour l’argent en tant qu’actif d’investissement s’est intensifié. En 2022, selon le Silver Institute, la demande en argent pour l’investissement (lingots, pièces) a augmenté de 20 % par rapport à l’année précédente.

Le risque de pénurie est-il réel ?

Si on analyse froidement l’offre et la demande d’argent, on constate clairement des signes de déséquilibre potentiel à moyen et long terme. Le risque de pénurie n’est peut-être pas immédiat, mais plusieurs facteurs convergent pour rendre cette éventualité de plus en plus plausible.

Un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande

Selon le Silver Institute, la production minière mondiale d’argent a légèrement reculé depuis 2022, tandis que la demande globale a augmenté de 19 %, atteignant un niveau record.

Si cette tendance se poursuit, l’offre pourrait ne plus répondre à la demande d’ici la fin de la décennie. Selon certaines études (BloombergNEF ou WorldBank, par exemple), la demande d’argent pourrait augmenter de 30 à 40 % d’ici 2030, principalement en raison des besoins accrus des industries des énergies solaires et des véhicules électriques.

Les conséquences d’une pénurie

En cas de pénurie, l’impact serait considérable. Les prix de l’argent connaîtraient une flambée qui pourrait freiner l’accès à ce métal pour les secteurs essentiels comme les énergies renouvelables. D’autres industries pourraient même être forcées de trouver des alternatives, probablement moins efficaces.

Un autre effet serait l’augmentation de la spéculation sur les marchés financiers, aiguisant l’appétit de gros investisseurs qui capteraient de grandes quantités d’argent pour les revendre au compte-goutte et au prix fort, ce qui accentuerait les difficultés d’approvisionnement. Certains observateurs prévoient même une hausse des mouvements de nationalisation des ressources dans certains pays producteurs, réduisant encore davantage l’offre disponible sur le marché international.

Bref, bien que la production mondiale d’argent soit encore capable de répondre à la demande actuelle, les signes avant-coureurs d’une pénurie sont bien présents. Et finalement, après avoir été si souvent éclipsé par l’or, l’argent pourrait bien devenir l’un des piliers de l’économie du XXIe siècle.

Ce qu’il faut retenir :

  • La production d’argent se concentre essentiellement dans des pays peu stables économiquement et politiquement.
  • 70% de l’argent extrait n’est qu’un sous-produit de l’extraction d’autres métaux comme le cuivre, le zinc ou le plomb.
  • La production d’argent est donc largement dépendante de la demande pour ces autres métaux.
  • L’épuisement des gisements existants reste la plus grande menace pour la production d’argent.
  • Les nouveaux gisements se font rares, les coûts d’exploitation explosent et de nombreuses compagnies renoncent à ouvrir de nouvelles mines, voire en ferment régulièrement.
  • La demande d’argent augmente, surtout portée par des besoins industriels croissants.
  • Même si on ne craint pas de pénurie à court terme, le déséquilibre croissant entre l’offre et la demande suscite beaucoup d’inquiétude.


Illustration d'un sujet d'analyse pour le blog de Veracash

Cours de l’or 2024 : une hausse sans fin ?

Plus l’année 2024 avance, plus le cours de l’or bat des records. Une année historique se profile. Sur fond de modification de politique monétaire des banques centrales, de baisse de taux d’intérêt… et de tensions dans le monde.

  • Aujourd’hui, le prix « spot » du gramme d’or est de 73.93 € et 82.11 $.
  • Aujourd’hui, le prix « spot » de l’once d’or est de 2299.44 € et 2553.99 $.

Le cours de l’or sous forte influence monétaire en 2024 ?

L’évolution du prix de l’once d’or depuis le début de l’année montre que le cours du métal jaune est fortement lié aux politiques des banques centrales. Après une période de hausse des taux et d’inflation, la baisse des taux d’intérêt est attendue par les investisseurs. La Banque centrale européenne (BCE) a ouvert le bal avec deux baisses successives. La Réserve fédérale américaine (FED) a « laissé entendre » qu’il y aurait une baisse mais sans toucher aux taux directeurs. Visiblement, les acheteurs d’or en dollars ont décidé d’anticiper la baisse qui pourrait intervenir fin septembre 2024.

Les records du cours de l’or en dollar tombent au rythme des discours de la FED

Au fil de l’année 2024, à chaque fois que Jerome Powell, le patron de la FED, a ouvert la bouche (ou publié un communiqué), le cours de l’or s’est envolé.

Mars 2024 : le mois de tous les records

Le banquier central américain n’annonce pas clairement une baisse des taux d’intérêt au printemps. Il évoque au pire que la hausse n’est pas d’actualité, au mieux qu’une baisse devrait intervenir… un jour. Mais les résultats sont là :

  • 4 mars 2024 : premier record, 2 116 dollars.
  • 9 mars 2024 : record de clôture hebdomadaire à 2 179 dollars.
  • 21 mars 2024 : il faut ce jour-là 2 200 dollars pour acheter une once d’or. La barre mythique des 2 200 est passée. Souvenez-vous en août 2020, en pleine crise COVID, on s’extasiait sur le passage des 2 000 dollars !
  • 29 mars 2024 : nouvelle clôture historique. Cette fois-ci, le curseur touche 2 232 dollars l’once !

Nouvelle flambée du cours de l’or en juillet 2024

Dans leurs prévisions pour l’année 2024, les spécialistes des grandes banques d’investissement, comme JP Morgan, s’attendaient à toucher l’or à 2 300 dollars l’once maximum.

L’argument avancé pour justifier cette prévision était intéressant. Selon les experts financiers, le dollar était surévalué de 10 %. Cela expliquait selon eux pourquoi il n’y avait pas besoin de baisse effective des cours pour provoquer des baisses du dollar (et donc des hausses du cours de l’or). En juillet 2024, ils ont révisé leurs prix en annonçant une once à 2 425 dollars et une prévision à 2 500 dollars au premier trimestre 2025. « Caramba, encore raté ! », cela sera bien plus tôt.

2 500 dollars : le cours de l’or dépasse toutes les prévisions en août 2024

Le cours de l’or s’emballe à la hausse. Il ne semble plus vouloir s’arrêter. Jerome Powell est revenu de vacances et il est en pleine forme. Il dit que cette fois-ci, c’est la bonne : les taux d’intérêt vont baisser. Il n’en faut pas plus pour faire chuter le dollar et constater l’envol du prix de l’or. 2 510 dollars l’once d’or, c’est historique. 53 ans jour pour jour après l’annonce par Nixon de la fin de la parité entre le dollar et l’or, le cours de l’or passe la barre des 2 500 dollars. Avant le 17 août 1971, il fallait 35 dollars pour une once d’or.
Au fait, les taux sont toujours inchangés dans les faits…

Entre le 15 septembre et la fin de l’année 2024 : les taux américains vont vraiment baisser

C’est certain, les taux vont baisser d’un minimum de 25 points à la mi-septembre 2024. Une autre réduction doit intervenir avant le 31 décembre 2024. Que va faire le dollar et donc le cours de l’or ? L’anticipation depuis un an quasiment va-t-elle réduire les effets de cette baisse ? Si le cours de l’or montait sur des annonces, on le voit mal rester insensible à la réalité d’une baisse des taux. Et chez JP Morgan, on en pense quoi ?

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Le cours de l’or en euro touche des records à chaque baisse effective des taux de la BCE

En 2024, la grande différence pour le cours de l’or en euros par rapport à celui exprimé en dollars, c’est la politique monétaire. Quand on affirme, aux États-Unis, qu’il faudra baisser les taux d’intérêt dans l’année, en Europe la première baisse des taux est déjà intervenue.

Une première forte hausse du cours de l’or en euros juste avant et pendant l’été 2024

Les investisseurs européens ont aussi anticipé une baisse des taux. C’était en avril 2024, avec un premier record à 2 244 euros l’once d’or. La Banque centrale européenne (BCE) annonce une baisse effective des taux de 25 points. L’euro en sort évidemment renforcé.

Cette forte pression sur le cours de l’or va se maintenir pendant toute la période olympique et paralympique. Fin juillet et début août, de nouveaux records sont inscrits et pas seulement sur les pistes du Stade de France. Non ! C’est l’or qui va s’approcher des 2 270 euros l’once.

Mi-septembre 2024 : nouveau record en euros

Pour cette rentrée des classes, la “prof principale” de la monnaie européenne Christine Lagarde annonce aussi une prochaine « nouvelle » baisse des taux. La BCE a toujours un trimestre d’avance sur la FED. Résultat, un nouveau record à 2 300 euros l’once le 12 septembre 2024. Là aussi, on se demande si cette progression va s’arrêter.

Il faudra observer la réaction de l’euro face au dollar quand les taux américains vont enfin baisser « pour de vrai ».

Achats d’or en 2024 : le « casse du siècle » ?

Quand des cours augmentent ainsi sans jamais vouloir corriger, il est assez normal de s’interroger. Quand acheter de l’or ? Évidemment, la réponse dépend de chaque profil d’investisseur mais observons les chiffres de notre analyse de l’évolution du cours de l’or en 2024.

Début de l’année 2024 avec des cours déjà très élevés

Déjà, au début de l’année 2024, ils étaient nombreux à trouver que le prix de l’or était élevé. En euros, on trouvait des onces à 1 850 euros et 2 050 dollars. Eh oui, la barre mythique des 2 000 dollars était cassée. Alors pourquoi aller plus haut ?

Été 2024 : toujours plus haut, toujours plus loin

Faisons un petit calcul entre janvier et août 2024. La progression pour le cours de l’or en dollar est de 21 % ! En euros, la hausse est de 22 %. Voilà l’évolution du cours de l’or sur 8 mois en 2024 : plus de 20 %. Ceci ne présage en rien l’évolution future du prix de l’or mais cela montre que les notions de « c’est trop haut, c’est trop cher » sont tout à fait relatives.

Et si le DCA était le mode d’investissement en or pour 2024 ?

Le Dollar Cost Average (DCA) est une méthode d’investissement très populaire aux États-Unis. Elle consiste à investir régulièrement, de petites sommes, tout au long de sa vie. Les Américains n’ont pas de système de retraite par répartition donc ils sont obligés de passer par la capitalisation pour financer leurs futures pensions. Le principal avantage du DCA, c’est de lisser les effets de cours. C’est évidemment très intéressant quand les cours fluctuent à la hausse et à la baisse. Mais c’est aussi très rassurant quand les prix sont élevés. Et en 2024, cela semble plutôt gagnant.

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Pour aller plus loin


Maintenant que vous connaissez les perspectives d'évolution du cours de l'or pour 2024, où et comment acheter de l'or ? Mathieu Devaux-Sabarros vous en parle dans ce nouvel épisode de BANKO!


illustration de l'actu de l'or sur le blog Veracash

L’or se stabilise sur fond d’anticipation

Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 07/09/2024)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
  • 227 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en baisse ↘︎
  • Inflation américaine : 2.9 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 67.9
  • Valeur du Dow Jones : 40143 (valeur du 06/09) en forte baisse ↘︎
  • Valeur du S&P 500 : 5390 (valeur du 06/09) en forte baisse ↘︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 07/09/2024)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.25 % inchangé
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.2 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 % stable
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -13,5
  • Production industrielle de la zone euro : -3,9 %
  • EUR/USD : 1.107 stable malgré une poussée au-delà de 1.11 en milieu de semaine =

Évolution du cours de l’or

La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par une série de prévisions, pour ne pas dire de prédictions, autour de l’évolution possible (probable ? potentielle ?) des taux de banques centrales. L’or en a donc profité pour assurer la progression acquise cet été et se positionner tranquillement autour des 2500 dollars l’once.

Des marchés hésitants

L’économie mondiale aborde cette dernière partie de l’année avec un sentiment de gueule de bois. En Europe, et notamment en France, l’activité s’est plus ou moins maintenue durant l’été mais les marchés se sont pris une claque mémorable. À l’inverse, côté américain, la bourse a mieux résisté (même si la semaine écoulée affiche une forte baisse de 5%) mais l’économie a définitivement marqué le pas, faisant déjà dire à certains que la politique de restriction monétaire est allée trop loin.

Et comme le niveau du dollar continue à de donner le tempo sur les marchés mondiaux, on scrute donc avec attention les prochaines annonces de la Réserve fédérale. On les anticipe, même. Baissera ? Ne baissera pas ? Les marchés restent non seulement divisés sur la question de savoir si la Fed réduira ses taux lors de sa prochaine réunion, mais ils hésitent aussi sur l’ampleur de cette baisse. S’agira-t-il de 25 points de base, histoire de desserrer l’étau monétaire en douceur, ou de 50 points, pour envoyer un signal plus franc en faveur d’une reprise des financements ? En tout cas, ils sont tous d’accord sur une chose : la Fed devra réduire ses taux de 125 points au total d’ici la fin de l’année.

L’or se renforce entre incertitude et faible croissance

Cette seule anticipation suffit à consolider le cours de l’or, car si le dollar venait à perdre brutalement en rentabilité, le métal précieux serait le premier à en profiter. Les détenteurs actuels ont donc tendance à conserver leurs positions, voire à les renforcer.

Mais l’or n’est pas simplement le contrepoids de la devise américaine, il reste aussi surtout un marqueur de l’inquiétude des investisseurs comme des épargnants face à l’incertitude croissante. Ainsi, même si le taux de chômage est tombé à 4,2 %, comme prévu, et la croissance des salaires a atteint 0,4 % (alors qu’on attendait +0,3 %), l’économie américaine a créé moins d’emplois que prévu, avec d’importantes révisions à la baisse des chiffres de juin et de juillet.

De l’autre côté de l’Atlantique Nord, ce n’est pas mieux, car la croissance du PIB dans la zone euro vient d’être révisée à la baisse pour le deuxième trimestre 2024. Initialement annoncée à +0,3 % par Eurostat, elle n’aura finalement été que de 0,2 %.

Nouveau call-to-action

Les tensions géopolitiques continuent à influer sur le cours de l’or

Enfin, plusieurs événements géopolitiques survenus la semaine dernière ont contribué à soutenir le prix de l’or. On parle bien évidemment des tensions permanentes entre Israël et les milices palestiniennes dans la bande de Gaza, qui continuent à faire craindre un embrasement de la région.

Mais on peut également évoquer la contre-offensive ukrainienne survenue en milieu de semaine dernière contre les troupes russes autour de la station de transit de Soudja, ce qui a perturbé l’approvisionnement de gaz naturel en Europe et de nouveau alimenté les inquiétudes des marchés concernant la sécurité énergétique.

Il n’en fallait pas davantage pour que les investisseurs en métal précieux, qui venaient justement de prendre leurs bénéfices sur leurs positions après plusieurs semaines consécutives de hausse, profitent finalement de cette baisse pour réintégrer le marché et fassent rebondir le cours de l’or.


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Rentrée des classes en fanfare pour l'or !

Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 30/08/2024)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
  • 231 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en repli ↘︎
  • Inflation américaine : 2,9% en baisse
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 67,9 en hausse ↗︎
  • Valeur du Dow Jones : 41458 (valeur du 02/09/24) ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 5636 (valeur du 02/09/24) ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 30/08/2024)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4,25 % inchangé
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2,2 % en baisse
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,4 % stable
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -13,5 en hausse
  • Production industrielle de la zone euro : -3,9 % en baisse ↘︎
  • EUR/USD : 1,107 en très nette progression ↗︎

Évolution du prix de l’or

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’été fut amplement profitable à l’or. Entre le 1er juillet et le 1er septembre 2024, l’once d’or a gagné 171 dollars, soit une progression de quasiment 7.5% en 2 mois ! Mieux encore, l’or a profité de la période estivale pour battre de nouveaux records, à 2531,70 USD le 20 août 2024, affichant ainsi une performance de quasiment 23% depuis le début de l’année.

Graphique du cours de l'or au 2 septembre 2024

Une belle performance, là où le CAC 40 (mais les autres places boursières n’ont pas forcément fait beaucoup mieux) arrive péniblement à repasser en positif par rapport au mois de janvier, avec 4% de progression et un premier semestre marqué par énormément d’incertitudes à la fois politiques, économiques et même stratégiques.

Le mois de septembre annonce donc une rentrée compliquée pour l’économie, et pas seulement en France. Si les Français peuvent se réjouir d’une inflation redescendue sous les 2% pour la première fois depuis très longtemps (pour être exact, on parle surtout de l’indice des prix à la consommation) les défis qui nous attendent d’ici la fin de l’année restent encore très importants.

Des incertitudes qui fragilisent le dollar

Certes, les prix de l’énergie se sont enfin calmés (+0.5% en un an seulement, contre +7% au cours des 12 mois précédents), mais les causes qui furent à l’origine de la flambée de 2022 sont toujours bien présentes. En effet, la guerre en Ukraine, puisque c’est de cela dont il s’agit principalement, continue de s’enliser en cristallisant à la fois les inquiétudes sur la stabilité du monde et les antagonismes qui débordent maintenant largement sur les milieux financiers. Portés par la Chine et la Russie, la grogne des BRICS (qui ont été rejoints par une quarantaine de pays mineurs) semble effectivement se durcir. Et même si on reste loin d’une crise remettant en question le système monétaire actuel, le dollar en ressort de plus en plus fragilisé.

Si on ajoute la crise politique actuelle aux États-Unis, avec Joe Biden qui apparaît désormais clairement dans l’incapacité de remplir son mandat sans un soutien permanent de ses conseillers, et les élections présidentielles qui arrivent dans un peu plus de deux mois avec Donald Trump de nouveau candidat ET favori, le billet vert a du mal à conserver la confiance des investisseurs. Aujourd’hui confortablement installé entre 1,10 et 1,12 dollar, l’euro semble avoir définitivement remonté la pente qui l’avait vu descendre en dessous de la parité il y a tout juste deux ans.

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Des taux d’intérêt toujours trop élevés

Mais d’autres sources d’inquiétudes minent l’économie mondiale. Par exemple, la Fed se réjouit du ralentissement économique américain que sa politique de taux élevés a enfin réussi à provoquer. Mais si le risque inflationniste est ainsi théoriquement écarté, la machine économique est quant à elle désormais enrayée. Avec la situation chinoise qui n’est guère meilleure, ce sont donc les deux premières économies mondiales qui connaissent actuellement un ralentissement très net susceptible d’influer sur toute la croissance mondiale.

D’un autre côté, même si des baisses de taux sont annoncées du bout des lèvres de part et d’autre de l’Atlantique Nord, aucun calendrier n’a encore été présenté officiellement. Et les taux des banques centrales, qu’il s’agisse de la Réserve fédérale américaine ou de la BCE, sont aujourd’hui encore très hauts, au même niveau qu’au plus fort de la crise inflationniste de 2022-2023. Les investissements en pâtissent forcément et cette situation consolide la position des valeurs refuges comme l’or.

Des épargnants de plus en plus attirés par l’or physique

Enfin, la réactivation des tensions au Moyen-Orient et la montée des populismes dans un certain nombre de pays (dont la France), associées aux risques d’instabilité politique majeure, renforcent l’incertitude des épargnants. Les Chinois, récemment affectés par l’effondrement de leur marché immobilier, se sont donc plus massivement tournés vers l’or.

Mais c’est aussi le cas dans plusieurs pays européens, comme en Allemagne où, selon le World Gold Council, les achats d’or physique, c’est-à-dire les pièces et les lingots, ont enregistré une hausse de 10 % en 2024 par rapport à 2023. En France, cette demande a également augmenté de 8% sur la même période.


Visuel de couverture du cahier de vacances Veracash niveau Expert

Cahier de vacances de Veracash : niveau expert

Visuel de couverture du cahier de vacances Veracash niveau Expert

Le sommet est en vue ! La période de vacances se termine et voici l’ultime épreuve : le niveau expert de l’Université d’été Veracash !

Voici les thématiques abordées dans ce test ultime :

  • Comment reconnaître la qualité d’une pièce ou d’un objet en or ?
  • Quels sont les placements de très long terme les plus intéressants ?
  • Le retour à l’étalon-or est-il possible ?
  • Louer ou acheter : un choix parfois difficile.

Qualité des pièces d’or et des bijoux : connaître les poinçons et les dénominations

L’or est sans doute le métal précieux qui bénéficie le plus de classifications. Selon l’usage du métal, parfois même son pays d’origine ou de commercialisation, de nombreuses dénominations et signes permettent de s’assurer de sa qualité. Si la recherche d’un poinçon sur un bijou est plutôt habituelle, les termes qui désignent les différentes qualités d’une pièce d’or ou d’un lingot sont moins connus. Et pourtant, pour les collectionneurs et les investisseurs, c’est un des éléments du prix.

Les poinçons : le certificat de garantie des métaux précieux

Il existe deux types de poinçons.

  • Celui qui permet de connaître l’origine du fondeur, de l’importateur ou du graveur. C’est le poinçon de maître. Mais il n’est pas considéré comme une garantie en France, puisque l’État français a le monopole du contrôle de la qualité des métaux précieux : or, argent, platine.
  • Le symbole qui permet de certifier la pureté de l’or de l’objet. Les professionnels qui peuvent utiliser ces poinçons sont habilités par les services de l’État (douanes notamment). Et il existe des bureaux de garantie, qui dépendent de l’administration des monnaies et médailles, qui peuvent aussi certifier la qualité des métaux précieux.

Bon à savoir : Il faut être prudent avec la qualité de l’or à l’étranger, car les poinçons sont moins contrôlés. Normalement, de l’or importé en France doit être marqué par un poinçon. Pour les bijoux anciens (avant 1990), c’est un charançon dans un ovale qui est apposé par le bureau de garantie. Insecte moche abandonné ensuite pour des poinçons plus habituels.

Qualité de l’or : les différents poinçons

Connaître la pureté de l’or est important, notamment pour établir des prix. Jusqu’en 1995, les différents poinçons correspondaient aux nombres de carats. Depuis, le titre est exprimé en millième. Mais les symboles n’ont pas changé : un bestiaire à connaître par cœur.

Les poinçons de l’or

  1. L’hippocampe : 999 ‰ ou 24 carats soit de l’or pur.
  2. La tête d’aigle : 750 ‰ ou 18 carats (à noter que si un 1 est présent sur le poinçon, il s’agit d’un or 22 carats (donc plus pur).
  3. La coquille St-Jacques : 585 ‰ ou 14 carats.

Puis viennent : le trèfle ( 375 ‰ ou 9 carats) et le nombre 333 (333 ‰ ou 8 carats).

Différents poinçons de l'or
Extrait de la garantie des métaux précieux en France - Service des douanes

L’argent et le platine ont aussi des poinçons

Sur un objet en argent, on peut trouver une amphore (de l’argent pur) ou très souvent Minerve.  Ce dessin est utilisé pour plusieurs titres d’argent de 925 ‰ à 800 ‰ avec des chiffres pour les différencier.

Pour le platine pur 999 ‰, on poinçonne un manchot empereur (ça ressemble à un pingouin pour les non spécialistes) et, pour les autres titres jusqu’à 850 ‰, des têtes de chien.

La classification des pièces d’or

Si la connaissance du titre de l’or d’une pièce est importante, un autre élément intervient dans sa classification : sa qualité. Ainsi, pour les monnaies, il faut prendre en compte deux informations : la pureté de l’or et l’état de l’objet. Ces deux éléments (entre autres) sont pris en compte pour définir un prix.

Comment définir l’état d’une pièce d’or ?

Il ne s’agit absolument pas d’une garantie « officielle » mais bien de l’observation du vendeur ou du tiers de confiance qui propose la pièce. Aux États-Unis, une sorte de guide a été mis en place pour définir l’état d’une pièce, avec notamment le décompte du nombre de rayures ou de chocs sur l’objet. Ce n’est pas le cas en France même si, dans les faits, on arrive au même résultat.

Classement de la qualité des pièces en France

  • B ou beau : c’est la plus mauvaise qualité.
  • TB ou très beau : la pièce est usée parce qu’elle a été utilisée. Il s’agit de pièces anciennes.
  • TTB ou très très beau : c’est un peu mieux.
  • SUP ou superbe : on trouve quelques rayures mais la pièce est en bon état malgré son usage.
  • SPL ou splendide : cette pièce ancienne comme un Napoléon a été bien conservée et n’a sans doute jamais été utilisée pour commercer.
  • FDC ou Fleur de coin : la pièce est dans un état parfait. En général, elle a été conservée dans un étui, quasiment jamais manipulée. Les pièces contemporaines d’investissement, en or pur, sont en général classées FDC.
  • PROOF ou BELLE ÉPREUVE : une pièce neuve mais avec des flans brunis marqués au laser par exemple. La qualité de l’or n’est pas altérée.
  • GOOD DELIVERY : attention, il y a un piège ! Cette détermination ne concerne pas les pièces mais les lingots d’or pur qui sont labellisés LBMA (London Bullion Market Association).

À lire également : Comment reconnaitre du vrai Or ?

Tout ce qui brille n’est pas or, et en ce qui concerne les pièces et bijoux, c’est un proverbe à prendre au pied de la lettre.

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Bien choisir des investissements de très long terme

Pour constituer un patrimoine ou une épargne, plusieurs types d’investissements sont disponibles. En fonction de son profil (son âge, sa capacité d’épargne, son niveau attendu de retraite, etc.), un investisseur choisit des investissements selon leurs niveaux de liquidité, de rentabilité, de risque. C’est ainsi que, même pour les investissements dits du temps longs, des différences peuvent exister.

La pierre : reine déchue du temps long ?

Quand on parle de constitution d’un patrimoine en France, la « pierre » arrive souvent en premier. Réputé sûr, toujours en augmentation ou au pire stable sur des décennies, l’immobilier est un peu l’investissement préféré des Français. Mais depuis l’augmentation des taux d’intérêt, la hausse des prix qui semblait sans limite a été arrêtée. Alors le placement « solide comme la pierre » commence à s’effriter, d’autant que l’augmentation de la durée des cycles de vente réduit considérablement la liquidité de l’investissement. Des mois qui s’ajoutent aux « 3 mois administratifs » de toute transaction immobilière.

Les obligations d’État victimes de la fluctuation des taux

Cela a été un véritable coup de tonnerre. Des banques américaines ont fait faillite parce qu’elles détenaient des bons du Trésor américain. Le placement pourtant le plus sûr de la planète ! Les États-Unis, c’est le meilleur créancier au monde. Même avec une dette abyssale, il leur suffit de créer des dollars pour tenir leurs engagements. Alors que s’est-il passé ? Eh bien, les bons du Trésor américains d’avant 2022 ont été largement dépréciés par les mêmes bons, mais millésime 2023/2024. En effet, qui va acheter du papier qui rapporte moins de 1 % (taux proches de zéro), alors que le même rapporte 4 % depuis l’augmentation des taux d’intérêt ? C’est comme ça qu’une fortune placée dans les obligations les moins risquées du monde fond comme neige au soleil.

Les plans d’épargne retraite : fonds de pension à la française

Les fonds de pension ont tellement mauvaise presse que personne n’ose utiliser l’expression. Pourtant, il n’y a pas de différence entre un fonds américain, qui gère l’épargne des pompiers et policiers américains, et un produit d’épargne retraite pour les mêmes professionnels en France. Et leur mode de gestion est assez proche. Donc si les fonds de pension américains ont des choses à se reprocher, cela peut aussi être le cas des opérateurs français.

L’or et l’argent d’investissement : la réserve de valeur depuis des millénaires

Souvent par méconnaissance, l’or n’est pas un produit « naturel » pour les investisseurs. Et pourtant, il s’agit quand même une réserve de valeur culturelle depuis des siècles ! Ce qui dessert l’or dans l’esprit des épargnants, c’est qu’il ne produit pas d’intérêts, de loyers ou de dividendes. Mais en restant sur l’idée du temps long, il faut retenir que la valeur de l’or ne baisse pas. Si son prix venait à décroitre (cela arrive de temps en temps), c’est que la monnaie de référence se renforce et que tous les prix baissent. Sinon, et on le voit quasiment depuis la fin de l’étalon-or et de la parité avec le dollar (1971), l’or ne fait qu’augmenter. Sur le long terme, un patrimoine en or progresse. Enfin, avec le numérique, l’or est liquide. Veracash prouve l’usage quotidien de l’or via une carte de paiement.

Ratio entre l'achat d'une voiture US avec de l'or sur un siècle

Monnaie : un retour de l’étalon-or est-il possible ?

Dans un monde où la « confiance » dans les monnaies émises par les pays s’érode, le retour à l’étalon-or est très souvent évoqué. L’or comme support de garantie et de stabilité monétaire apparaît comme une panacée. D’ailleurs, de nombreuses banques centrales souhaitent réduire leur dépendance au dollar et renforcent leurs stocks d’or. Malheureusement, la réalité monétaire mondiale interdit toute possibilité d’un retour à l’étalon-or.

Pourquoi l’étalon-or disparaît-il en 1971 ?

Petit retour en arrière dans notre histoire récente, dans les années 1960. À l’époque, les monnaies sont accrochées au dollar, lui-même lié à l’or à 35 dollars l’once. Ce sont les accords de Bretton Woods qui aménagent le Gold Standard Act de 1900.

Le principe de Bretton Woods est simple : la conversion des dollars en or à 35 dollars l’once est automatique. Tout allait pour le mieux quand, au milieu des années 1960, De Gaulle commence à trouver que ce système favorise très fortement les Américains. Ceux-ci peuvent émettre tous les dollars qu’ils veulent pour accompagner leur développement, sans aucun contrôle de l’équivalence en or de cette monnaie dette. De Gaulle lance donc une action de conversion en or des dollars détenus par la France. Les Américains n’apprécient pas, et surnomment alors le président français Gold Finger. En 1971, Londres emboite le pas à Paris. Le 15 août 1971, Nixon annonce de manière totalement unilatérale la fin des accords de Bretton Woods. Le lien entre le dollar et l’or est rompu. Le prix de l’or est libre !

Dette et étalon-or : la cohabitation impossible

C’est dans cet événement du 15 août 1971 qu’on trouve le principal frein au retour à l’étalon-or. En effet, ce système ne fonctionne que dans une situation monétaire saine. Le principe d’un référent physique, l’or dans ce cas mais cela pourrait être autre chose de tangible, ne fonctionne que si la balance entre la garantie (l’or détenu) et la monnaie émise est équilibrée. Avec des pays qui ont plusieurs milliers de milliards d’euros ou de dollars de dette, il faudrait rapatrier l’équivalent en valeur en or ! Deux solutions se présentent : trouver de l’or en masse ou augmenter considérablement le prix de l’once. Certains ont fait des calculs entre la dette des USA et le stock d’or de Fort Knox : il faudrait une once à 37 000 dollars pour équilibrer les comptes !

Monnaie basée sur l’or : la tentative avortée des BRICS

Ce sont les Russes qui ont évoqué en premier l’idée d’une monnaie basée sur l’or pour cette alliance de pays qui souhaite se dédollariser. Comme le pays a de gros stocks d’or et une réserve minière encore plus importante, cela aurait été assez favorable aux finances de Poutine. Mais dans l’alliance BRICS aujourd’hui élargie, certains pays sont pauvres en or. Une monnaie commune étalon-or serait impossible à tenir pour ces derniers.

Louer ou acheter : que choisir ?

La nouvelle génération sera-t-elle la première à ne plus rien posséder ? Ne rien avoir en propre mais consommer toujours plus. La location devient une pratique volontaire ou masquée de plus en plus fréquente.

La location cachée dans les abonnements

C’est la téléphonie qui a démocratisé l’achat caché et la location. En effet, en prenant un forfait mobile, un smartphone est souvent fourni pour quelques dizaines d’euros. Mais ce n’est pas son prix réel neuf. Le reste du coût est intégré dans le forfait et son engagement (2 ans par exemple). Une sorte de crédit qui ne dit pas son nom. Avec l’obsolescence des appareils et des systèmes d’exploitation, le changement correspond, à quelques mois près, à la durée de l’engagement. C’est donc une location permanente. À la fin, l’objet ne vaut plus rien.

La même démonstration peut être faite avec une voiture en location longue durée ou en leasing.

Le logement principal : le dernier Mohican de la propriété ?

En France, être propriétaire de son toit, de ses murs, est un objectif. Avec des prix très élevés et des taux d’intérêt en hausse, une capacité d’épargne importante est mobilisée.

D’accord, mais les prix augmentent donc la valeur augmente ! C’est vrai. Mais si vous arrivez à vendre cher, il est très probable que vous allez aussi payer cher le bien suivant.

Finalement, n’est-il pas acceptable de conserver son épargne en louant son logement principal ? Ou, mieux, de vendre cher son logement principal pour en louer un et conserver son épargne ? Les investisseurs les plus indépendants pourront ainsi choisir où placer leur patrimoine dans différents produits de long terme, mais aussi disposer d’un pouvoir d’achat important. Alors, convaincu par la location ? Y compris de votre logement principal ?

Testez vos connaissances !

Laissez-vous guider par notre questionnaire. Avez-vous bien lu nos différentes thématiques du jour ? On va le savoir tout de suite !


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Cahier de vacances de Veracash : niveau difficile

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Encore une étape avant le « Graal » du niveau expert. Ce troisième opus de notre cahier de vacances Veracash va aller encore plus loin sur les notions d’économie, de consommation, d’épargne et d’investissement. Et même s’il n’est pas question de se tuer à la tâche, nos petites évaluations deviennent de plus en plus difficiles.

Alors accrochez-vous : c’est le point de passage obligé avant d’atteindre le niveau Veracash expert !

Les métaux précieux sont-ils durables ?

Il paraît que les diamants sont éternels, mais les métaux précieux sont-ils durables ?
Attention à cette expression piégeuse : s’agit-il de temporalité ou de respect de l’environnement ? Ce sujet est un peu « touchy » comme on dit, et peut être vraiment clivant. Pourtant, l’or, l’argent et les platinoïdes peuvent évoluer dans un écosystème très vertueux. Encore faut-il en avoir la volonté.

L’extraction, le principal risque environnemental et social

Commençons par le sujet qui fâche : l’extraction. Oui, c’est à ce niveau que l’exploitation des métaux précieux présente le plus de risques.

Le risque pour l’environnement

Le risque environnemental est majeur : extraire un minerai, quel qu’il soit, de la croûte terrestre entraîne la destruction de la biodiversité du site. Et malheureusement, le travail des mineurs provoque parfois la pollution de sites plus éloignés. Les produits utilisés pour « nettoyer » les tonnes de terre et isoler les métaux précieux se retrouvent parfois dans les nappes phréatiques ou les cours d’eau voisins. C’est le cas avec l’orpaillage illégal qui utilise du mercure, ce métal lourd et toxique que l’on retrouve dans les rivières et fleuves de Guyane.

Reportage de la rédaction web du journal Le Parisien sur l'orpaillage illégal - Novembre 2019

Deux techniques sont utilisées principalement pour trouver de l’or dans des boues de roche :

  • L’amalgamation, avec du mercure ;
  • La cyanuration, avec du cyanure de sodium.

La plus vertueuse des séparations reste la gravitation : c’est le geste de l’orpailleur avec son tamis. Surtout s’il fait son travail directement dans une rivière…

Les industries aurifères ont développé depuis plusieurs décennies des systèmes de traitement en circuit fermé. Cela évite que des résidus s’échappent dans la terre ou la nature voisine. Malgré tout, le risque zéro n’existe pas.

L’autre risque environnemental de l’extraction minière porte sur la consommation d’eau. Les mines de lithium en Amérique du Sud sont pointées du doigt pour leur utilisation massive d’eau dans la production du métal présent dans les batteries des smartphones et des voitures.

Le risque social

L’orpaillage illégal entraîne avec lui une forte criminalité et des pressions sur les populations locales. Mais pour d’autres métaux, il existe aussi des conditions d’extraction qui passent par l’exploitation d’hommes et de femmes au mieux, et au pire d’enfants.

C’est l’un des plus grands reproches faits au cobalt : des populations locales seraient exploitées dans les mines de République Démocratique du Congo. Cela représenterait plusieurs centaines de milliers d’hommes et de femmes et d’enfants, même si ces chiffres sont régulièrement remis en cause.

La fondation catholique « Le cèdre » affirme que 40 % de l’extraction de minerais provient de pays totalitaires et, dans la même proportion, de pays en conflit ou en guerre.

Les labels pour une extraction respectueuse de l’environnement et équitable

Comme pour les productions agricoles, il existe des mouvements qui garantissent l’équité de l’extraction mais aussi de la chaîne de commercialisation des minerais et donc des métaux.

  • Les principaux labels sont Fairmined et Fairtrade. Ils garantissent une extraction « équitable », comme pour le commerce. L’exploitation des populations locales et les achats à bas coût sont proscrits.
  • Les garanties du LBMA, la principale association de professionnels des métaux précieux (London Bullion Market Association). L’organisation propose une charte de « sourcing » responsable. Autrement dit, l’or ou l’argent estampillé LBMA provient de raffineurs qui ont prouvé leurs efforts en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, de lutte contre le terrorisme, de respect des droits de l’homme et de l’environnement.

Respect de l’environnement : le choix du recyclage et de la réutilisation

Certains métaux ont cette caractéristique majeure d’être inaltérables, notamment l’or, ou recyclables sans trop de perte de matière. Certains professionnels estiment que la meilleure façon d’avoir une filière des métaux « soutenable », c’est d’éviter l’extraction et de passer le plus possible par le recyclage.

Les excellents chiffres du recyclage

Selon le World Gold Council, un quart de l’or utilisé dans le monde est recyclé (25,2 % en 2023). C’est quasiment 10 % de plus que l’année précédente. La tendance est donc bien installée. Pour l’argent, les chiffres les plus récents évoquent 20 % de l’argent métal en provenance du recyclage. Plus de la moitié de cette matière recyclée vient d’ailleurs de l’industrie qui tente ainsi de réduire son empreinte environnementale.

À l’avenir, le défi du recyclage passera par celui des batteries, notamment au lithium : celles utilisées dans de nombreux objets du quotidien (smartphone, petit électroménager) mais aussi les voitures, les bateaux, etc. On trouve dans ces batteries de nombreux métaux (lithium, cobalt, manganèse, cobalt, titane, fer) qui ne se recyclent pas à la même température ni de la même manière. Le défi est donc technique pour la filière du recyclage.

Recyclage : une forte consommation de CO2

Le recyclage des métaux passe en général par la fonderie, ce qui demande de l’énergie. Pour rappel, le point de fusion de l’or est à 1064 °C. En effet, après avoir été récupéré, le métal recyclé est conditionné sous forme de lingots, de tubes, de plaques. Et pour cela, il faut le fondre donc le chauffer. Mais cela représente toujours une empreinte environnementale plus faible que celles l’extraction qui demande de l’eau, des produits chimiques, du carburant, et là aussi, une fonderie et du raffinage.

La réutilisation, la conservation : les solutions ultimes ?

Le coût environnemental d’un Napoléon de la fin du XIXe siècle est finalement assez faible. L’or qu’il contient a été extrait une seule fois. Et comme il est inaltérable, sa qualité est la même qu’il y a un siècle.

On pourrait dire la même chose pour l’or et l’argent présents dans des bijoux. Pour un investisseur, l’important c’est le poids du métal, pas son conditionnement. C’est ainsi que le groupe AuCOFFRE a imaginé des produits d’investissement sous forme de bijoux en vrac. L’investisseur achète des grammes d’or, et non un lingot ou des pièces. C’est un or zéro empreinte puisqu’il ne passe pas par la case « refonte ».

À lire également : Un or propre et éthique, est-ce possible ?

Alors l’or est-il forcément « sale » ou peut-il être propre et éthique ?

Lire l'article

C’est quoi la monnaie ?

Quand le monde s’est mis à commercer et que le troc n’a plus permis d’assurer les échanges, la monnaie a été inventée. Un « véhicule » qui permet de transporter de la valeur pour pouvoir l’échanger contre des biens et des services. Simple non ?

Pas tant que ça si l’on en croit les multiples livres et thèses écrits sur le sujet. Parce que derrière la monnaie, il y a du pouvoir, de la politique, et même de la philosophie.

La monnaie fiat : aie confiance !

La monnaie fiat est une monnaie qui est portée par une autorité, en l’occurrence un pays ou un regroupement de pays. Cette monnaie est régulée par une banque centrale qui est normalement indépendante des gouvernements. On considère donc que l’émetteur de cette monnaie est de confiance. En effet, la base d’une monnaie, c’est la confiance. Si l’utilisateur n’a plus confiance, il va s’en débarrasser et cette monnaie n’aura plus de valeur. Cela devient de la « monnaie de singe ».

Le saviez-vous ? La monnaie fiduciaire, expression plus répandue que la monnaie fiat, correspond aux supports : les pièces et les billets essentiellement, qui permettent d’échanger de la monnaie. Mais il est évident que la confiance est aussi obligatoire pour la monnaie fiduciaire parce que sinon, votre billet ne vaut que le prix du papier et non la valeur inscrite dessus en euros, dollars ou autres livres sterling.

Les monnaies privées placent la confiance ailleurs que dans la puissance publique

Avant que les États ne décident de s’arroger le droit d’émettre la monnaie, il existait des monnaies privées. Les premières banques émettaient des titres : les billets de banque d’autrefois. C’est le banquier émetteur qui était le garant de la réalité des fonds. Et certains économistes comme Hayek estiment que, finalement, ce système était plus sain que la monnaie générée par de la planche à billets sur de la dette d’un pays.

L’exemple des monnaies locales

Dans certaines régions, quelques monnaies privées subsistent. Il s’agit de monnaies locales : une version contemporaine du troc, puisque la monnaie en question permet d’acheter essentiellement des prestations (cours, réparation informatique, etc.). Et pour générer cette valeur, il faut aussi proposer des interventions en retour : du jardinage, des vêtements…

Le bitcoin enfin une vraie monnaie privée qui marche ?

Si vous lisez le manifeste de création du Bitcoin, alors vous ne pouvez qu’être persuadé qu’il s’agit de la monnaie privée ultime. Cet objet numérique a été créé alors que la confiance dans la finance américaine était au plus bas. En 2008, crise des subprimes. La confiance n’est plus basée sur la puissance d’un État mais bien sur une foule anonymisée. La monnaie fiat est centralisée, le Bitcoin est décentralisé. Sauf que malheureusement, l’aspect spéculatif a rapidement pris le dessus sur l’indépendance et l’utilisation. Est-ce toujours une monnaie ou simplement une réserve de valeur ? C’est un autre débat.

Produire et consommer son énergie

Avec la flambée des prix du gaz et de l’électricité, les consommateurs ont appris très rapidement à faire des économies. La hausse des prix est plus efficace que n’importe quelle campagne du Gouvernement en faveur des économies d’énergie ! « Le Gaspi », personnage utilisé par les pouvoirs publics au moment du choc pétrolier de 1979, peut aller se rhabiller.

À l’époque, on n’avait pas de pétrole mais des idées. Aujourd’hui, on a de l’électricité mais hors de prix.

personnage fictif gaspi
le gaspi - personnage fictif des années 70

Les panneaux solaires pour produire simplement de l’électricité

L’installation de panneaux photovoltaïques est proposée par de nombreux prestataires. Il est aussi possible de les poser soi-même, moyennant les compétences adéquates. Un panneau correspond environ à 1,6 m2 et, en moyenne, il y en a 8 par installation. En fait, cela dépend de la toiture et du besoin. Il existe aussi des panneaux solaires qui permettent de chauffer de l’eau : pour les sanitaires et pour certains équipements comme le réseau de chauffage. C’est la version la plus simple de la production de chaleur : le soleil chauffe un liquide placé sous un revêtement noir qui capte la chaleur. Le liquide va ensuite chauffer de l’eau. Il n’est même pas question d’électricité.

Le saviez-vous ? Pour les panneaux photovoltaïques, l’unité de mesure est le kWc. Cela correspond au kWatt crête : le maximum de production quand le soleil est au zénith.

Revente ou autoconsommation d’électricité ?

L’enjeu se situe aujourd’hui dans le choix du modèle économique retenu. Très longtemps, EDF proposait un prix de rachat de l’électricité produite par les panneaux des particuliers avec des tarifs intéressants, mais ce n’est plus le cas.

La vente totale de la production

L’électricien propose des tarifs de rachat bloqués sur 20 ans. Ils correspondent aujourd’hui, à quelques centimes près, au tarif des heures creuses (meilleur marché pour la revente totale de votre production). Cela va diminuer votre facture de consommation, mais cela ne vous fera pas gagner de l’argent.

L’autoconsommation et la revente du surplus

Depuis quelques années, enfin, le particulier peut consommer sa propre électricité : vos panneaux peuvent alimenter directement votre foyer. Et s’il y a du surplus, EDF le rachète. C’est plutôt avantageux même si l’installation est plus technique.

Le saviez-vous ? Dans un panneau photovoltaïque on trouve du verre, du silicium, de l’aluminium, du cuivre ou de l’argent.

Fiscalité : savoir choisir ses produits d’épargne

Quand on décide d’épargner une partie de ses revenus, on n’a pas trop envie d’avoir à payer des taxes sur ses éventuels gains. Et pourtant, depuis la mise en place du prélèvement forfaitaire unique, peu de placements sont exonérés de flat tax.

L’assurance-vie : même après 8 ans

C’était la phrase préférée des vendeurs d’assurance-vie : c’est un produit défiscalisé au bout de 8 ans. En fait, c’est un peu plus compliqué que ça. Les gains ont toujours été soumis à l’impôt sur le revenu mais avec des déductions importantes. La fiscalité de l’assurance-vie est surtout très avantageuse dans le cadre d’une transmission. Avec des exonérations totales ou avec une très faible imposition selon les situations. Mais surtout, une assurance-vie peut être transmise sans être intégrée dans la réserve héréditaire pour un conjoint non pacsé ni marié, par exemple.

Les livrets réglementés défiscalisés

L’État ne peut pas donner dans un sens et reprendre ensuite. Les livrets réglementés comme le livret A permettent d’avoir une épargne qui n’est pas soumise à l’impôt, notamment sur les gains réalisés. Toutefois, avec un 3 % d’intérêts et des plafonds de placement à 22 950 euros, les gains sont limités.

Les métaux précieux

Si vous faites les bons choix, vous pouvez échapper à l’impôt en investissant dans les métaux considérés comme précieux : l’or, l’argent et le platine. Comme ils ne produisent pas d’intérêts, de loyers ou de dividendes pendant toute la durée de la détention (donc du placement), vous n’avez pas d’impôts à payer. C’est au moment de la revente que la fiscalité s’applique, en cas de plus-value.

Testez vos connaissances !

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illustration d'un sujet or pièce sur le blog de Veracash

Quel budget consacrer à l'achat d'or et d'argent ?

[Première publication – 17 septembre 2021]

En tant qu’épargnant avisé, vous savez déjà qu’il est essentiel de diversifier ses placements. Cela permet non seulement de minimiser le risque de moins-value toujours possible sur certains produits, mais aussi et surtout de préserver au maximum la valeur de votre patrimoine, ou plus précisément, son pouvoir d’achat. Dans ce cadre, l’or et l’argent s’imposent comme des instruments de choix, car leur vocation première est précisément de constituer des réserves de valeur presque totalement décorrélées des autres marchés.

Mais quelle proportion de capital faut-il consacrer à l’achat d’or ou d’argent, qu’il s’agisse de pièces ou de lingots ? Y a-t-il un ratio d’épargne minimum, ou au contraire maximum, à respecter ? En clair, combien doit-on avoir d’or et d’argent dans son portefeuille pour une assurance optimale contre les aléas économiques ?

Une épargne de précaution à long terme

L’or et l’argent sont des actifs refuges qui offrent une certaine sécurité par rapport aux autres produits de placement. En tant que métaux précieux, ils sont universels, ne dépendent d’aucun État ni d’aucune organisation spécifique, et leur valeur n’est pas liée à une devise particulière qui pourrait être dévaluée à tout moment. En gros, ils jouent le rôle d’assurance contre les crises politiques et économiques, ainsi que contre l’inflation susceptible d’affecter notre patrimoine.

Cependant, comme toute assurance, il convient de raisonner sur le long terme. Une épargne en or et en argent ne doit pas être appréhendée comme une épargne classique liquide, bien que la liquidité des métaux précieux soit particulièrement élevée. La conservation de valeur est réellement perceptible sur la durée, ce qui signifie qu’il vaut mieux réserver à l’achat d’or et d’argent une somme dont on n’aura pas besoin à court ou moyen terme. Investir dans une once d’or ou une pièce de 20 Francs Napoléon en tant que placement de long terme permet ainsi d’assurer une valeur tangible face aux imprévus.

Un placement de bon sens avant tout

En 1998, Gerald Perritt, un analyste financier de Wall Street, reprenait à son compte un adage de la Bourse de New York et conseillait de consacrer 5% de son capital à l’achat d’or, en priant pour que son prix ne monte jamais ! Aujourd’hui, la théorie aurait tendance à privilégier la proportion de 10%, mais le raisonnement reste le même : quand on sait ce qui peut faire grimper le cours de l’or (inflation, crise économique, troubles sociaux, guerre… ou encore pandémie mondiale !), alors un prix de l’or relativement stable, voire en léger repli par rapport aux devises internationales, c’est plutôt une bonne nouvelle. À commencer pour le reste de notre patrimoine (en théorie 90%) qui n’est pas investi en métaux précieux, car les supports traditionnels peuvent durement pâtir des mêmes évènements qui ont tendance à faire grimper le cours de l’or. Voir 10% de son capital s’apprécier tandis que les 90% restants s’écroulent, ce n’est jamais un très bon calcul.

Maintenir une part raisonnable de son patrimoine en métaux précieux, entre 5% et 10%, vous assure donc une certaine résilience face aux crises. Et ce, sans pénaliser votre capacité à modifier votre stratégie d’épargne dans le temps (si vous optez, par exemple, pour un profil plus patrimonial d’investisseur locatif, après des années à avoir majoritairement spéculé en bourse) ni votre sécurité financière en cas de baisse du marché des métaux précieux. Un usage de bon sens, donc, mais qui occulte un certain nombre de réalités pouvant nuancer la pertinence de ces fameux 10%.

Si le prix de l’or augmente fortement, c’est souvent un signe que l’économie globale traverse une période difficile. Cependant, il est important de ne pas tout miser sur ces actifs, car une forte concentration sur les métaux pourrait limiter la diversification nécessaire pour amortir les chocs économiques.

Bien distinguer l’or et l’argent

Lorsqu’on parle de placement en or, il est crucial d’inclure également l’argent, car seul le bimétallisme permet de bénéficier à la fois d’une forte résilience en cas de crise et d’un certain dynamisme le reste du temps. Pour cela, il faut également comprendre que l’or et l’argent sont très différents et nécessitent donc des approches bien distinctes.

En effet, si l’or est connu pour compenser les mouvements des autres marchés (en clair, il va fortement monter quand l’économie est en difficulté, et vice-versa), l’argent a, quant à lui, un comportement plus complexe pouvant se traduire par des fluctuations plus marquées, pour ne pas dire plus violentes, car influencées par beaucoup plus de paramètres que l’or.

Gardons à l’esprit que plus de 50% de la demande en argent provient de l’industrie, contre seulement 12% pour l’or. Moins contracyclique que l’or, l’argent métal bénéficie assez nettement des bienfaits de la croissance économique, notamment dans les domaines de pointe que sont l’électronique, la médecine, les énergies renouvelables ou encore les télécommunications dans lesquels il est devenu indispensable. L’argent métal va alors se comporter comme un actif traditionnel en suivant en partie les évolutions positives des marchés, en plus d’agir comme une valeur refuge en cas de crise.

Ce dynamisme vient donc idéalement compléter le côté parfois un peu conservateur de l’or. Mais c’est justement ce même dynamisme qui doit inciter l’épargnant à un minimum de prudence dans son allocation d’actifs métalliques. Classiquement, pour les investisseurs français il est conseillé d’avoir 75% d’or pour 25% d’argent afin de pondérer la plus grande variabilité de ce dernier.

Épargner suivant son profil et ses objectifs

La règle des 10% de métaux précieux dans son patrimoine doit être adaptée en fonction de son profil d’épargnant et de ses objectifs à moyen/long terme.

Par exemple, selon que l’on dispose de 5000 euros ou de 5 millions, un investissement de 10% en pièces d’or ou lingots d’argent ne représentera bien évidemment pas du tout la même somme : 500 euros seront sans doute insuffisants pour que la nature d’actif refuge des métaux précieux puisse s’exprimer réellement (une simple once d’or vaut au moins 4 fois plus cher), tandis que 500 000 euros constituent une couverture patrimoniale confortable contre les éventuelles crises à venir.

À l’inverse, 1000 ou 2000 euros d’or et d’argent pour un épargnant modeste sont certainement disproportionnés par rapport au reste de son capital pour lequel il devra plutôt privilégier une épargne immédiatement disponible et liquide, sur un livret par exemple (on parle d’un à trois mois de revenus minimum pour faire face à d’éventuelles dépenses imprévues, voire à une perte ponctuelle de rémunération pour les statuts les plus précaires). Seule exception, les détenteurs d’un compte VeraCash qui peuvent bénéficier des avantages d’une épargne en or liquide par l’intermédiaire de leur carte de paiement, et peuvent donc y consacrer une somme plus importante sans nuire à leur équilibre budgétaire.

En outre, on n’envisage pas de la même façon l’achat de métaux précieux, qui s’apparente à un placement de longue durée, selon que l’on est au début de sa vie professionnelle avec probablement l’envie d’acquérir sa résidence principale et de fonder un foyer (ce qui amplifie notre aversion naturelle au risque), ou que l’on arrive au contraire à un moment de sa vie où on a fini de payer sa maison, que les enfants sont déjà grands et que l’épargne accumulée au fil du temps nous permet de moins craindre d’éventuelles fins de mois difficiles. De même, si l’on a le projet de créer une entreprise ou d’investir dans l’immobilier par exemple, l’achat d’or et d’argent devra rester mesuré afin de ne pas amputer sa capacité à mobiliser des fonds propres pour ces projets.

Quelques exemples concrets de budget pour l’achat d’or et d’argent

En conclusion, un jeune actif pourrait allouer 5 à 10% de son épargne aux métaux précieux, en privilégiant des achats réguliers de pièces ou de petites barres d’or pour étaler le risque et lisser le coût d’achat. Un investisseur plus expérimenté avec une épargne conséquente pourrait consacrer jusqu’à 10 à 15% de son patrimoine en or et en argent, lui permettant non seulement de se constituer une réserve de valeur significative qui fera rempart à l’inflation, mais qui le dotera aussi d’une véritable épargne tampon pouvant absorber de potentielles turbulences économiques, sans trop impacter sa capacité d’investissement ni son capital directement disponible.

Enfin, au-delà de 20% d’épargne en métaux précieux, même si le patrimoine investi ailleurs demeure important, on s’approche dangereusement d’une zone de trop forte concentration de ses actifs. Dès lors, revendre une partie de son or ou de son argent dégagera de nouvelles liquidités permettant ensuite d’élargir ses horizons de placement et ainsi de mieux répartir le risque.

Ce qu’il faut savoir

  • En tant que métaux précieux universels, qui ne dépendent ni d’un État ni d’une monnaie, l’or et l’argent permettent une épargne de précaution à long terme.
  • Acheter de l’or ou de l’argent doit répondre à une logique de bon sens avant tout, et il faut comprendre que les cours de l’or et de l’argent répondent à des mécanismes différents l’un de l’autre et qu’ils nécessitent donc des approches bien distinctes.
  • Il faut également investir selon son profil et ses priorités d’épargne à court et moyen terme.
  • Entre 5% du patrimoine pour les plus prudents et 15-20% pour les plus aventureux, le budget alloué à l’achat d’or et d’argent ne doit pas faire oublier le principe de base qu’est la diversification.


visuel du cahier de vacances intermédiaire

Le cahier de vacances VeraCash - niveau intermédiaire

visuel du cahier de vacances intermédiaire

Deuxième niveau de notre cahier de vacances pour apprendre ou réviser des notions d’économie, d’épargne et d’investissement. Après les principes de base, pour les débutants, nous passons une marche dans la difficulté. Avec bien évidemment nos petits tests, nos petites « interros surprises » pour vérifier que vous avez bien tout suivi ! Tout ceci sans se prendre trop au sérieux, vacances obligent.

Chaque article sera composé de 4 rubriques : les métaux précieux, l’économie, la consommation, et l’épargne / investissement. Rendez-vous tous les 15 jours cet été 2024.

Voici le deuxième chapitre de ce cahier de vacances : avant de devenir expert des métaux précieux, il reste encore deux niveaux.

Les différences de métaux d’investissement

Les métaux d’investissement sont assez nombreux mais, sauf à passer par des ETF, ils ne sont pas tous accessibles. En effet, il est difficile pour un particulier de stocker des barres ou des tubes. Seuls les métaux précieux produits sous forme de lingots, de pièces ou de bijoux sont adaptés à la conservation dans le cadre d’un investissement sur le temps long. La sécurité du stockage reste quand même un enjeu.

Vocabulaire : les ETF sont des produits financiers qui reproduisent au plus près l’évolution d’un cours ou d’un indice. Autrement dit, il ne s’agit pas d’actifs tangibles. Avec un ETF cuivre, platine, palladium, or ou argent, vous n’aurez jamais de métal dans un coffre-fort. Vous investissez dans un titre, du papier donc.

Les éléments à connaître pour choisir des métaux précieux d’investissement

La différence entre un métal précieux et un métal que nous pourrions qualifier de “vulgaire” se trouve dans ses qualités physiques et souvent d’usage.

Des qualités physiques qui rendent les métaux précieux

Il n’y a pas que la rareté qui permet de qualifier un métal de précieux. Par exemple, on connaît depuis quelques années les terres rares. Il s’agit de métaux utilisés par l’industrie des nouvelles technologies, et qui sont considérés comme stratégiques. En plus, certains d’entre eux sont très présents dans la croûte terrestre.

La densité

Concrètement, plus un métal est dense, plus il peut transporter de la valeur dans de petits volumes. C’est ainsi que, lorsque l’on voit pour la première fois un lingot d’or d’un kilo, on peut être surpris par ses dimensions de la taille d’un paquet de cigarette. On parle aussi de masse volumique.

La résistance

Avec le métal, la résistance peut se comprendre de plusieurs façons. Un métal peut être dur, difficile à tordre mais il peut aussi être assez malléable. Cela facilite le façonnage, notamment pour un usage dans la joaillerie. L’or, par exemple, est assez « mou ». Ce qui pose un problème pour un usage au quotidien sous forme de pièces. Pour renforcer la résistance de l’or, les graveurs utilisent des alliages en intégrant du cuivre.

Mais surtout, certains métaux se dégradent plus que d’autres avec le temps. Le fer, comme ses dérivés, rouille, et le cuivre se corrode. Des défauts qui ne permettent pas une conservation longue, donc un investissement. À l’inverse, l’or est réputé inaltérable.

Bon à savoir : Pour connaître la qualité de l’or d’un bijou ou d’une pièce, il faut regarder son titre, exprimé en millièmes d’or pur présent, ou ses carats. Une autre manière de mentionner le volume d’or pur.

Comment reconnaître du vrai or ?

Dans cet article, découvrez nos trucs et astuces pour déceler le vrai du faux en matière de métal jaune.

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La conductivité, le magnétisme et autres propriétés industrielles

Les métaux sont utilisés dans l’industrie pour leur capacité à transporter le courant électrique mais aussi pour leurs propriétés magnétiques. Ces dernières servent à différencier les métaux puisque certains peuvent attirer ou repousser un aimant, quand d’autres ne sont pas sujets aux forces magnétiques. Enfin, l’argent, l’or, le cuivre et bien d’autres ont des propriétés antibactériennes très utiles pour la fabrication de matériel médical et chirurgical. Le mot savant pour décrire ce phénomène est l’effet oligodynamique.

Des usages très précieux

  • Les bijoux
    Quand on pense aux bijoux en argent ou en or, on comprend comment ces deux métaux ont obtenu au fil des siècles leur « certificat de préciosité ». D’autant que ces deux-là sont universels. Partout sur la planète, les bijoux sont présents et ce depuis des millénaires.
  • La monnaie
    Pour les pièces, là aussi, l’usage comme réserve ou garantie de valeur est vieux comme le commerce. Même si, selon les civilisations, les pays ou les pouvoirs politiques, les pièces d’or ou d’argent n’ont pas eu le même pouvoir ni la même valeur. Le prix de certaines pièces anciennes s’explique par leur rareté mais aussi par l’histoire dont elles témoignent. Et encore aujourd’hui, au-delà du poids de métal précieux, certaines pièces modernes enregistrent des primes importantes.

La fiscalité

Pour ce sujet, il vous faudra attendre la mi-août 2024 ! Il en sera question dans le prochain chapitre, juste avant votre niveau « expert ».

Dette publique : de quoi s’agit-il ?

Si l’on comparait avec le budget d’un ménage, la dette publique correspond aux dépenses qui ne sont pas couvertes par des ressources. L’État, les collectivités locales, la sécurité sociale peuvent se financer par les impôts, les taxes et les cotisations sociales. S’ils n’arrivent pas à équilibrer leur budget, alors ils ont recours à l’emprunt. Cela génère de la dette.

La dette publique ne se finance pas seulement auprès des banques

Les banques prêtent aux organisations publiques

Quand vous vivez au-dessus de vos moyens, vous faites des prêts auprès d’organismes bancaires. Les collectivités font un peu pareil. Elles vont emprunter. D’ailleurs, au moment de la remontée des taux, on a pu s’apercevoir que certaines collectivités avaient choisi des taux variables en pariant sur une stagnation des taux autour de 0. Quand vos intérêts prennent soudain 4 %, ça change la donne et augmente le coût de la dette.

L’État émet des obligations

L’émission d’obligations consiste à titriser la dette. Ainsi, l’achat d’obligations d’État revient à acheter la dette publique d’un pays. Généralement, c’est une créance sans risque : le crédit sera remboursé puisqu’un pays ne peut pas faire faillite en théorie. Même si aujourd’hui, le « coût de la dette » demande d’émettre de nouvelles obligations pour couvrir les précédentes.

Le poids de la dette : boulet ou relance ?

Au moment de la crise COVID, avec le quoi qu’il en coûte, on a eu l’impression que la dette française n’avait plus de limite. Même la règle des 3 % de déficit public imposée par l’Europe avait sauté.
Mais en 2024, la fête est finie. Il semblerait que la dette soit trop lourde à porter. À la fin du premier trimestre, l’INSEE annonce une dette de 3 159,7 milliards d’euros soit 110,7 % du PIB. Et c’est sur ces faits que les politiques et les économistes s’opposent. Les uns estiment que c’est intenable, les autres pensent qu’il faut poursuivre les dépenses publiques pour relancer la machine économique.

graphique de la dette publique de la france de 1995 à aujourd'hui

Pourquoi l’investisseur privé est-il concerné par la dette publique ?

Avec une forte dette, la note d’un pays peut être dégradée par les agences internationales de notation. Résultat : emprunter coûte plus cher et, surtout, la monnaie du pays est affaiblie. L’inflation s’installe. L’économie risque une crise.

Le deuxième risque avec une dette trop importante, c’est l’augmentation de la fiscalité et des taxes. Si emprunter coûte trop cher, il ne reste plus que la ponction auprès des citoyens. Cela veut dire plus d’impôts et de taxes, donc moins de capacité d’investissement pour le particulier.

Consommation : très chers circuits courts

Sincèrement, si c’était possible, on préfèrerait tous acheter et consommer des produits locaux. Mais après pratiquement 40 ans de mondialisation, de désindustrialisation de la France et d’une partie de l’Europe, cela semble très difficile.

L’alimentation : un petit effort

Pour se nourrir, il est sans doute possible de choisir les circuits courts. Cela fait plusieurs années que les producteurs et les distributeurs travaillent sur ces sujets. Mais du côté du consommateur, il faut faire toujours plus d’efforts. D’abord, certains produits sont chers. Et surtout, certains légumes et fruits ne poussent pas sur notre continent en permanence ni pendant l’hiver. Se passer d’ananas ça va, se passer d’avocats, d’oranges etc., ça commence un peu à piquer. Et les hivers à manger des choux, des poireaux, des pannais, des patates douces et autres racines qui résistent au froid… pfff, c’est un peu dur non ?

Les produits manufacturés toujours à l’autre bout du monde.

Avec la mondialisation, un produit qui a fait un trajet de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres depuis l’Asie revient moins cher qu’un article de France ou du nord de l’Europe. Bien sûr, la fast fashion est insupportable. L’électroménager, l’électronique et l’ameublement venus d’usines chinoises sont difficiles à accepter. Même si le consommateur a du cœur, il pense surtout aux prix. Les productions locales, y compris les vêtements, coûtent très cher, encore plus en période d’inflation. Et être raisonnable, ne pas consommer donc, ne semble pas tellement être une option.

Construire son épargne et son patrimoine petit à petit

À ne pas confondre avec la défense antiaérienne : le DCA est une méthode d’investissement très populaire aux États-Unis. Dans le monde des investisseurs, DCA veut dire Dollar Cost Average. On pourrait traduire cette expression par « coût moyen pondéré ».

Pourquoi les Américains utilisent-ils le DCA ?

Il faut toujours se souvenir qu’aux USA, la retraite est en grande partie constituée par les individus. Les cotisations de retraite obligatoires sont très faibles et la retraite par répartition quasi inexistante. Il faut donc passer par la capitalisation volontaire. Les Américains doivent penser dès le début de leur vie professionnelle à se constituer une épargne, un patrimoine qui sera utilisé quand ils sortiront de la vie active. Et pour réussir cela, rien de mieux qu’un placement régulier pendant toute sa carrière.

Éviter les risques et les effets de cours

Le deuxième pilier du Dollar Cost Average, c’est l’automatisme. Par exemple, on place tous les 1ers de chaque mois, sans regarder les cours. Statistiquement, c’est un bon moyen de pondérer les risques et d’écrêter les fluctuations des cours.

Ne pas laisser l’émotion gagner sur la raison de l’investisseur

Que celui qui n’a jamais acheté au plus mauvais moment, quand les cours s’étaient envolés, de peur de rater le train de la bonne affaire, nous jette sa première moins-value ! Évidemment, c’est un phénomène très fréquent. On voit qu’un cours s’envole, s’envole encore et toujours, et on n’a toujours pas ce titre ou ce produit dans son portefeuille. Les premières gouttes de transpiration arrivent, les mains sont moites, le cœur s’affole et paf, on lance l’ordre d’achat. Le lendemain, c’est la correction pour le cours et pour l’acheteur émotionnel. S’en remettre au calendrier, sans regarder les cours, chaque mois, pendant plusieurs dizaines d’années, c’est l’assurance de ne pas prendre trop de risque sur son capital.

Testez vos connaissances !

Laissez-vous guider par notre questionnaire. Avez-vous bien lu nos différentes thématiques du jour ? On va le savoir tout de suite !


Illustration d'un sujet or lingot Veracash

Y a-t-il de l’or dans les médailles d’or des Jeux Olympiques ?

[Première publication : 4 juin 2024]

Les médailles d’or, d’argent, de bronze des jeux olympiques sont un aboutissement pour les athlètes qui les gagnent. Mais est-ce qu’il y bien de l’or, de l’argent ou du bronze dans les médailles. Et dans les médailles de JO Paris 2024, il y a quoi ? Une belle surprise.

De quel métal sont faites les médailles des JO ?

La forme, le design et la composition des médailles des Jeux Olympiques sont laissés à la discrétion du pays organisateur. Il y a toutefois quelques règles imposées par le CIO aux monnaies qui frappent les médailles.
La médaille d’or contient de l’or mais surtout de l’argent.

C’est la principale information à retenir. Les médailles d’or sont en argent avec de l’or plaqué. C’est donc du vermeil. Depuis quelques éditions, on trouve un plaquage de 6 grammes d’or pur pour 92,5 % d’argent pur. On a une médaille d’or en moyenne de 500 grammes. Au cours du 22 mai 2024 des grammes d’or et d’argent, la valeur uniquement au poids d’une médaille d’or est d’environ 900 euros. Mais évidemment, il peut y avoir une prime selon la discipline et l’athlète qu’elle récompense. Imaginez la valeur de la médaille d’or d’Usain Bolt au 100 mètres de Londres en 2012, record olympique…

Bon à savoir : Les premières médailles d’or étaient vraiment…en or ! Mais cela n’a pas duré longtemps. Entre 1904 et 1912, les médailles sont en or pur (ou presque). À partir de cette date, l’or est remplacé par du vermeil (plaquage d’or sur de l’argent).

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De l’or recyclé

C’est à partir des jeux de Rio en 2016 que l’utilisation de métaux recyclés pour les médailles se généralise. Il faut dire que pour les jeux de Londres, l’or provenait d’une entreprise minière dont l’extraction est considérée comme particulièrement polluante. A Tokyo, un an avant la date prévue de la compétition en 2019 (finalement, les JO seront décalés en raison de l’année COVID en 2021), une collecte d’objets électroniques est organisée. L’or, l’argent, le cuivre, l’étain et les autres métaux présents dans les médailles proviendra de ce recyclage « populaire ». Pour les Jeux en Russie et en Chine, on va dire que le métal provient de circuits courts, c’est un moindre mal.

Les médailles d’argent vraiment en argent

Finalement, les JO consomment beaucoup d’argent. Et ce n’est pas une boutade sur les surcoûts engendrés par l’organisation des jeux. On trouve ainsi 92,5 % d’argent dans les médailles d’or. Pour les médailles d’argent, c’est de l’argent quasi pur. Dans les médailles de bronze, il y a différents alliages : du laiton, du cuivre, du zinc, etc. C’est en effet la caractéristique du bronze qui est un alliage à base de cuivre. Les médailles d’argent pèsent un peu plus de 500 grammes et celles de bronze un peu moins selon les pays et les années.

Plusieurs tonnes de métal précieux pour les JO

Pour des Jeux d’été, il faut plus de 5 000 médailles. Et pour les réaliser même si les dimensions de chaque médaille peuvent varier, il faut :

  • Plus de 30 kilos d’or pur
  • 4 000 kilos d’argent pur
  • Pratiquement 3 000 kilos d’alliage de cuivre (ou bronze).

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JO PARIS 2024 : comment sont faites les médailles d’or, d’argent et de bronze ?

Les dimensions des médailles des jeux olympiques de Paris répondent évidemment aux différents standards imposés par le Comité International Olympique (CIO). La Monnaie de Paris a été chargée d’en frapper 5087 pour l’ensemble des compétitions olympiques et paralympiques en France.
Fiches techniques des médailles des JO de Paris 2024
Elles mesurent 85 mm de diamètre et 9,2 mm d’épaisseur. Les revers des médailles sont différents selon les compétitions olympiques ou paralympiques.

  • Les médailles d’or pèsent 529 grammes. Elles sont composées à 92,5 % d’argent pur et sont plaquées avec 6 grammes d’or pur.
  • Les médailles d’argent pèsent 525 grammes, elles sont en argent pur.
  • Les médailles de bronze, en alliage de cuivre sont les plus légères avec 455 grammes.

Un morceau de Tour Eiffel sur chaque médaille

C’est la surprise du chef pour cette olympiade en France. Un morceau de Tour Eiffel a été intégré dans chaque médaille. Il s’agit de poutres en fer récupérées lors d’une opération d’entretien et stockées depuis des années à l’abri pour ces Jeux. Le morceau de « Vieille Dame » est au cœur de chaque médaille, comme une pierre précieuse. Cet aspect « bijou » de chaque médaille a été créé par le célèbre joailler Chaumet. Cet hexagone est réalisé avec 18g de fer.

A retenir :

  • Les médailles d’or ont 6 grammes d’or et 92,5 % d’argent,
  • Depuis les Jeux de Rio, des métaux recyclés sont utilisés pour fabriquer les médailles d’or, d’argent et de bronze,
  • Pour les JO PARIS 2024, un morceau de tour Eiffel est serti sur chaque médaille.


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Comprendre les métaux précieux, l’économie et l’épargne… pour les débutants

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Tout l’été, Veracash vous propose un cahier de vacances pour apprendre ou réviser des notions d’économie, d’épargne et d’investissement. Évidemment, il ne s’agit pas de se « prendre la tête », c’est les vacances quand même !

Chaque article sera composé de 4 rubriques : les métaux précieux, l’économie, la consommation et l’épargne / investissement. Et comme à l’école, il y aura une progression : du débutant à l’expert. Avec des petits « devoirs sur table » pour valider ses connaissances à chaque niveau. Rendez-vous tous les 15 jours, cet été 2024.

Premier chapitre de ce cahier de vacances : les notions de base, pour les débutants.

Comprendre la notion de métaux précieux d’investissement

Dans la grande famille des métaux, il y a ceux qui sont assez facile à extraire, très utilisés au quotidien comme le fer, le zinc, le cuivre par exemple. Et puis il y a les métaux précieux. Ils ne sont pas obligatoirement rares mais ils ont une valeur qui va au-delà de l’usage. Ils portent en eux des valeurs qui les dépassent. Concentrons-nous sur les principaux : l’or et l’argent.

Un Krugerrand 1 once appartenant à un client, a été sortie de son album et prise en photo pour prouver son existence physique

L’or : un investissement aux multiples sous-jacents

L’or est considéré comme précieux mais pas uniquement en raison de son prix. De nombreux paramètres lui donnent le statut de roi des métaux d’investissement.

Une quantité définitive est connue

Il ne resterait plus que 53 000 tonnes d’or exploitables sur Terre.197 000 tonnes ont déjà été extraites : elles sont présentes sous forme de bijoux, de pièces ou de lingots mais aussi dans des objets électroniques par exemple.

Une reconnaissance universelle depuis des millénaires

Partout sur la planète, l’or est une valeur échangeable. Il y aura toujours quelqu’un pour accepter du métal jaune comme moyen de paiement, que ce soit sous forme de pépite, de pièce d’or ou de lingot. Et c’est le cas depuis que le commerce existe.

Une valeur refuge

C’est une conséquence des deux points précédents. Quand tout va mal dans l’économie, la finance ou la géopolitique, l’or prend de la valeur. Une véritable assurance contre les effets négatifs des crises.

L’or, une preuve d’amour

Il y a quelques années, les professionnels du diamant ont eu une idée de génie pour soutenir les achats de pierres : « les diamants sont éternels ». Même James Bond avait été mis à contribution. Ils avaient relancé la consommation à travers ce slogan et les bagues de fiançailles.

L’or n’a pas besoin de campagne de pub. Il est culturellement associé aux mariages en Inde ! C’est ainsi que, pendant la saison des mariages, le cours de l’or est soutenu par la demande des amoureux indiens.

Découvrez l'historique du cours de l'or du début du XXème siècle à aujourd'hui

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L’argent : un cousin de l’or plus industriel

L’argent est aussi considéré comme un métal précieux.

L’argent est très utilisé en bijouterie. Et c’est sans doute la principale raison de sa qualification « précieuse » parce que l’argent métal n’est pas cher, surtout en comparaison de l’or.

Il a, comme l’or, un prestigieux passé. La France a longtemps considéré que son usage sous forme de pièces était plus intéressant que l’or. Les historiens pourront ajouter que, jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’économie anglaise reposait sur l’or. Son ennemi préféré devait alors choisir un autre métal.

Une sympathie pour l’or

Oui, le cours de l’argent réagit très souvent comme le cours de l’or. Il peut même avoir des secousses plus violentes. Mais parfois, il ne suit pas son grand frère. Il s’émancipe et grimpe plus vite ou stagne un peu plus longtemps.

L’argent a un usage industriel de plus en plus important

À la différence de l’or, l’argent est utilisé par de nombreux secteurs d’activité. L’argent est indispensable à la fabrication de panneaux photovoltaïques, de matériel médical, d’électronique… Et ce lien avec l’économie réelle est à double tranchant pour le cours de l’argent métal. Il peut réagir à une forte demande (et donc augmenter) mais, d’un autre côté, les acheteurs industriels peuvent avoir intérêt à ce que le prix reste bas pour ne pas rogner leurs marges. Sur ce point, des investisseurs estiment qu’il y a un risque de manipulation des cours.

Est-il pertinent d'investir dans l'argent métal ?

Écoutez le podcast de Veracash autour de l'intérêt de diversifier son patrimoine avec de l'argent. Mathieu Devaux-Sabarros reçoit le rédacteur en chef du blog L'Or et L'Argent Benjamin Rosoor

J'écoute le podcast

Pourquoi les taux d’intérêt montent, descendent et influencent le cours de l’or ?

En 2022, les moins de 40 ans ont découvert que les « taux d’intérêt » pouvaient être au-dessus de 1 %. Et surtout que cela influençait grandement l’économie.

Taux d’intérêt : de quoi parle-t-on ?

Alors, les taux d’intérêt évoqués dans la presse ne sont pas ceux de votre dernier crédit immobilier… même s’ils les influencent grandement. Les taux d’intérêt en question sont ceux appliqués par une banque centrale aux crédits accordés aux États et aux banques. Et cela provoque un certain nombre de réactions en chaîne.

Pour les États :

Les gouvernements empruntent plus cher quand les taux des banques centrales augmentent.  Ainsi, la dette du pays rapporte plus aux investisseurs qui décident de prêter. Et évidemment, la monnaie se renforce. Donc par réaction, le cours de l’or baisse.

La démonstration fonctionne à l’inverse quand les taux d’intérêt baissent. En bout de chaîne, l’or augmente. C’est ce qu’il se passe depuis 6 mois sur l’anticipation d’une baisse des taux.

Pour les banques

Les lignes de crédit accordées par les banques centrales souffrent de taux d’intérêt plus élevés. C’est assez contre-intuitif mais, pour les banques de détail, c’est mieux qu’un taux 0, voire négatif. En effet, cela permet d’améliorer leurs marges. Elles vendent plus cher le crédit, ce qui rapporte plus.

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L’inflation : le mot qui fâche

Les moins de 40 ans ne connaissaient pas non plus la réalité de l’inflation. Alors que leurs parents et leurs grands-parents avaient vécu dans les années 70/80 (du XXe siècle) de longues périodes d’augmentation des prix.

Inflation : un mécanisme d’augmentation des prix aux origines diverses

Plus de demande que d’offre

Le mécanisme le plus simple d’inflation, c’est quand la production n’arrive pas à suivre la demande. Il y a trop d’acheteurs donc, très naturellement, les prix augmentent pour ceux qui désirent vraiment le produit ou le service. Le déséquilibre entre l’offre et la demande, c’est la base de l’économie de marché. On a pu connaître ce phénomène après les confinements quand l’économie s’est fortement relancée, et que la Chine n’avait pas encore retrouvé sa fluidité de production. Les prix des matières premières ont flambé.

Jean-Marc Daniel explique le phénomène de l'inflation lors de l'une des rencontres annuelles de Veracash

Voir la vidéo

Une monnaie qui flanche

Certains pays connaissent (ou connaissaient) ce phénomène d’inflation en raison de la dépréciation de la monnaie. Si vous achetez des produits en dollars et que votre monnaie locale chute, les prix en monnaie locale augmentent fortement. De la monnaie de singe, dit-on parfois.

Pourquoi une monnaie sombre-t-elle ? Souvent parce que le pays n’apporte plus assez de garanties monétaires : dette abyssale, balance commerciale déséquilibrée, etc.

L’or, dans pareil cas, est une valeur refuge.

L’inflation c’est le mal ?

Les économistes ne sont pas d’accord sur le taux d’inflation acceptable. Factuellement, les banques centrales estiment qu’une inflation à 2 % est raisonnable, voire souhaitable. En-dessous, l’économie risque de stagner. Au-dessus, il y a un risque d’augmentation des salaires, donc des coûts de production avec, en bout de course, une crise économique grave. Pour lutter contre l’inflation, il existe une arme : la hausse des taux d’intérêt. Ou plus concrètement, rendre l’argent plus cher (le crédit) et donc ralentir le moteur économique en réduisant l’apport en carburant. Attention toutefois aux pannes sèches qui se traduisent, elles aussi, en crise économique.

L’épargne : un péché mignon bien français

graphique taux épargne et chômage en France de 1975 à aujourd'hui

Les Français sont dans le top 5 des citoyens qui épargnent le plus. Avec 11,2 % des revenus disponibles, les comptes en banque, livrets d’épargne et autres placements sont bien garnis en France. Dans l’Hexagone, on a un véritable réflexe d’épargne de précaution à chaque mauvaise nouvelle. Et depuis le COVID, comme dirait Jacques Chirac, elles volent en escadrille les crises.

Mais à la différence des autres épargnants à travers le monde, les Suisses, les Hollandais, les Suédois entre autres, le Français n’est pas un bon investisseur. En 2023, la Banque de France annonçait que 500 milliards d’euros dormaient sur les comptes courants ! Quand l’inflation frôlait 5 %, cela revenait à laisser son patrimoine se faire grignoter…

Quelles sont les raisons de cette véritable léthargie financière ? Tout d’abord un manque de culture financière (nous y travaillons à notre petit niveau), l’absence de comptes rémunérés dans les banques de détail, ce qui est la norme dans de nombreux pays. Mais aussi une passion pour les livrets réglementés (le livret A notamment) qui ne rapportent pas grand-chose, mais qui sont sans risque et très liquides.

Testez vos connaissances !

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grille de mots croisés veracash

Horizontal

2. Ensemble des activités d'une collectivité
humaine relative à la production, à la
distribution et à la consommation des
richesses
3. Enlever, retirer par une opération
5. Personnes ou collectivités qui investissent
des capitaux
7. Métal précieux jaune, inaltérable et
inoxydable
10. Magasin de bijoux
11. Métal blanc

Vertical

1. Disques de métal servant de valeur
d'échange
2. Partie de la physique qui étudie et utilise les
variations de grandeurs électriques
4. Revenus dus par l'emprunteur au prêteur
6. Dont l'industrie est la métallurgie
8. Se dit d'une personne coquette ou d'un objet
de grande valeur
9. Peuvent être primaire, secondaire ou tertiaire


Un nouveau record absolu pour le cours de l’or en dollar comme en euro

Le cours de l’or continue son ascension. Et les records tombent les uns après les autres en cette année 2024. Face à une actualité extrêmement riche sur la scène internationale, tant en matière de géopolitique que d’économie, le métal jaune joue pleinement son rôle de valeur refuge. À 4h15 (heure de Paris), le prix de l’once d’or se négociait 2481$ et 2276€. Du jamais vu.

L’année de tous les records

Nous nous étions quittés au printemps avec l’ensemble des indicateurs financiers au beau fixe. Les marchés financiers et le cours de l’or brillaient du même éclat, ce qui, du point de vue des analystes, était assez inédit.

L’optimisme autour d’un desserrement des politiques monétaires, à la fois aux États-Unis mais également en Europe, tout en n’oubliant pas la “normalisation” des conflits armés en Ukraine et au Proche-Orient avaient réussi à aligner des actifs qui n’ont pourtant jamais bien été en harmonie.

Derniers records en date pour l’or : le 20 mai 2024 pour le cours en dollar avec une once à 2444$. C’était un peu plus tôt pour l’euro qui atteignait son plus haut niveau le 12 avril dernier avec ses 31,1gr (le poids d’une once NDLR) autour des 2257€.*

Et en remontant dans le temps, il ne fallait pas chercher bien loin pour retrouver une telle embellie. Le métal jaune effectuait sa première poussée fin mars, après les deux premiers mois de 2024 plutôt atones. La raison de ce mouvement : les attentats du Crocus City Hall à Moscou le 22 mars ont réveillé le son des canons sur le territoire ukrainien.

Aujourd’hui, l’or fait de nouveau table rase du passé : 2481$ l’once et 2276 en euro.

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De multiples explications face à l’augmentation du cours

La prophétie de la baisse des taux a débuté

Cette baisse des taux, tant attendue par les investisseurs et les marchés, c’est la BCE qui, par la voix de Christine Lagarde, l’a initiée. -25 points de base le 6 juin, c’est un début pour donner un nouveau souffle au taux directeur du vieux continent qui passe alors de 4 à 3,75%.

Et si le premier effet a été d’un peu perturber le taux de change entre l’euro et le dollar sur la première quinzaine de juin (une baisse de taux en zone Euro rend sa devise moins pertinente face au billet vert), ce qui a également fait corriger le cours de l’or en euro, ce dernier a mécaniquement retrouvé le sens de son histoire quelques heures plus tard en trouvant le chemin de l’augmentation.

La Chine, entre impasse économique et tensions militaires

On vous en parle depuis plusieurs jours, la situation de la Chine sur le plan économique n’est pas rutilante. Croissance en berne, signes de faiblesse du secteur bancaire, guerre commerciale, la deuxième puissance mondiale doit réinventer son modèle. Et c’est d’ailleurs ce qui se joue actuellement lors du troisième plénum organisé par le parti communiste chinois, autour du Xi Jinping. De mauvaises décisions, et c’est l’ensemble du climat des affaires à l’international qui est impacté. De quoi activer les craintes et les automatismes de protection.

Autre fait majeur, cette fois-ci sur le plan militaire, le pays souhaite intensifier ses opérations de reconquête de Taïwan. Les forces aériennes et maritimes du pays du milieu se sont massées le 13 juillet dernier autour et dans la zone d’identification et de défense du territoire jugée sécessionniste. De quoi y voir une escalade des tensions au sud-est de l’Asie.

La Chine, une économie malade ?

Découvrez notre hors série du podcast Breaking Cash, consacré à la crise bancaire et économique que traverse le pays

Voir la vidéo

Trump et les élections américaines en ligne de mire

Les élections aux États-Unis n’auront lieu qu’en novembre, mais c’est bien maintenant que se joue la campagne avec la tenue des congrès républicains et démocrates. S’il semble n’y avoir que peu de suspense sur l’affiche finale qui opposera Donald Trump au président sortant Joe Biden, la tentative d’assassinat sur l’ancien président et la santé incertaine de l’actuel locataire du bureau ovale inquiètent et questionnent l’électorat américain.

Autre point, et pas négligeable, les récentes positions de Donald Trump au sujet de la situation à Taïwan et son souhait de faire payer au petit état insulaire une protection des États-Unis face à la Chine a certainement joué un rôle dans le sursaut du cours de l’or.

Les investisseurs en or dans une dynamique d’achat

Le marché de l’or avait commencé 2024 en forte position de vente. C’était l’heure pour certains de “récupérer leur gain” face à un cours qui a latéralisé plus de deux mois après les records de décembre 2023 (encore des records tombés).

Aujourd’hui, la donne a changé. Pour ne prendre que l’exemple de la France, la dissolution annoncée par le président Macron le 9 juin dernier a réveillé le réflexe d’achat frénétique des épargnants face à une situation politique inédite et incertaine, encore aujourd’hui.

À l’international, les investisseurs renouent, eux aussi, avec l’achat d’or. Les particuliers s’alignent sur les mêmes arbitrages que les banques centrales à travers le monde : pour rappel, les institutionnels ont accumulé pas moins de 90 tonnes rien que sur le premier trimestre 2024.

Le cours de l'or en direct

Poids Cours EUR Cours USD
1g Or 73.93 € 82.11 $
Once d'Or (1oz) 2299.44 € 2553.99 $
1kg Or 73928.87 € 82112.8 $
Variation 24H -0.91 % -1.15 %
Poids Euro (EUR) Dollar (USD) Livre sterling (GBP) Franc suisse (CHF)
1 gramme 73.93 € 82.11 $ 62.31 £ 69.53 CHF
1 once (31,1 grammes) 2299.44 € 2553.99 $ 1937.93 £ 2162.63 CHF
1 kilogramme 73928.87 € 82112.8 $ 62305.77 £ 69530.1 CHF
Variation 24H -0.91 % -1.15 % -0.91 % -0.79 %

illustration d'un sujet or pièce sur le blog de Veracash

Top 7 des milliardaires détenteurs d'or

Bernard Arnault, Elon Musk, Jeff Bezos… on est tous habitués à lire ces noms chaque fois qu’on évoque les milliardaires de ce monde. Pourtant, ce que l’on sait moins, c’est qu’une grande partie de leur richesse est virtuelle, composée principalement d’actions… dans leurs propres sociétés.

Néanmoins, à côté de ces milliardaires plus ou moins fabriqués par les marchés financiers, on trouve d’autres gens très riches, et même souvent milliardaires eux-aussi, qui ont compris que la détention d’actifs physiques constituait une formidable garantie contre l’effondrement des marchés, justement, ou encore face aux grandes crises économiques et géopolitiques qui secouent régulièrement le monde. Et parmi les produits d’investissement tangibles privilégiés, l’or apparaît en très bonne place.

Évidemment, contrairement aux actions dont les volumes et les cours sont publics, la détention d’or à titre privé peut être assez opaque, a fortiori chez les individus les plus fortunés qui préfèrent souvent ne pas divulguer précisément le détail de leurs actifs en or. Et ce, davantage pour des raisons de sécurité et de confidentialité que pour de banales questions de fiscalité, dont ils savent de toute façon optimiser les effets.

Quel est le profil de ces milliardaires fervents défenseurs de l’or ?

Je l’ai déjà plus ou moins laissé deviner au début de cet article, ne vous attendez pas à trouver des Elon Musk, des Mark Zuckerberg, des Bill Gates ou des Jeff Bezos dans la liste des plus gros détenteurs d’or de la planète. Il est possible que leurs énormes portefeuilles contiennent une ou deux lignes en lien avec l’or et les métaux précieux, le plus souvent par l’intermédiaire de fonds ou d’entreprises minières, mais leurs patrimoines sont principalement composés de valeurs financières.

En revanche, on sait que certaines familles royales, notamment d’Arabie Saoudite et des autres États du Golfe, sont réputées pour détenir de grandes quantités d’or physique. Certes, leurs réserves sont souvent utilisées comme partie intégrante de la richesse nationale, mais elles restent généralement considérées comme des possessions privées. Idem pour quelques propriétaires de grosses entreprises de bijouterie en Inde et en Chine qui possèdent également de grandes quantités d’or, tant pour les besoins de leur activité que comme investissement personnel.

Enfin, il existe aussi des collectionneurs privés qui accumulent de l’or sous diverses formes, y compris des pièces, des lingots ou encore des œuvres d’art, en grande partie parce qu’ils avouent eux-mêmes être tombés sous le charme millénaire du noble métal. On peut ainsi évoquer le cas de James Stunt, connu autant pour ses goûts de luxe que pour ses déboires judiciaires — il a notamment été impliqué dans des controverses liées à la provenance douteuses de certains de ses objets de collection —, qui a amassé une grande quantité d’or sous forme de pièces de monnaie très rares, mais aussi de lingots originaux, valorisant ces actifs non seulement pour leur valeur financière, mais aussi pour leur esthétique et leur histoire.

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Des investisseurs qui ont compris l’importance économique de l’or

Ceci étant dit, ceux qui nous intéressent tout particulièrement, ce sont ces grands investisseurs qui ont su marquer leur époque, ou faire fortune dans les secteurs traditionnels, mais qui n’ont pas pour autant délaissé l’or et les métaux précieux dans leur stratégie d’enrichissement. Bien au contraire.

Voici donc une série de brefs portraits d’hommes et de femmes qui, en 2024, continuent à considérer que l’or est un actif essentiel dans un portefeuille de valeurs.

Eric Sprott est un investisseur canadien renommé, particulièrement célèbre pour ses investissements substantiels dans les métaux précieux, notamment l’or et l’argent. Né en 1944, Sprott a accumulé une fortune significative grâce à son expertise dans les investissements en ressources naturelles, et plus spécifiquement en métaux précieux.

En 2024, il annonce une fortune personnelle d’1,1 milliard USD, mais les sources officielles restent floues à ce sujet. On peut d’ailleurs noter qu’il n’apparaît plus dans le classement des milliardaires établi par Forbes.

Quoi qu’il en soit, Eric Sprott a débuté sa carrière en tant qu’analyste chez Merrill Lynch avant de créer sa propre entreprise, Sprott Securities, en 1981, qui est rapidement devenue l’une des principales maisons de courtage et de gestion de fonds au Canada, se concentrant sur les investissements dans les métaux précieux et les ressources naturelles. En 2010, Sprott a lancé Sprott Physical Gold Trust, un fonds de placement en or physique qui a attiré des milliards de dollars d’investissements.

Eric Sprott est donc connu pour ses investissements massifs dans l’or. Il possède à titre personnel une quantité significative d’or physique (d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars déclarés) et a également investi dans de nombreuses sociétés minières d’or.

Farouche défenseur de l’or en qualité de valeur refuge en période de crise économique (ce qui n’est pas forcément une découverte), Sprott a souvent exprimé sa conviction selon laquelle l’or protège contre la dévaluation des monnaies et l’instabilité financière mondiale.

Il a ainsi déclaré :
« Je crois que l’or et l’argent sont des investissements essentiels pour quiconque cherche à se protéger contre les dévaluations monétaires et les incertitudes économiques. »

En dépit du flou concernant sa fortune, Eric Sprott reste un acteur majeur dans le domaine des investissements en métaux précieux. Sa stratégie d’investissement basée sur l’or et l’argent lui a non seulement permis d’amasser une grande fortune, mais a également consolidé sa réputation en tant qu’expert puisqu’il n’hésite pas à appliquer « massivement » ses propres principes avec un certain succès.

Né le 21 mai 1957 à New York, Seth Klarman est un investisseur et gestionnaire de fonds spéculatifs américain réputé visionnaire mais prudent. Il est le fondateur de Baupost Group, l’un des plus grands et des plus performants fonds spéculatifs au monde. En 2024, sa fortune personnelle est estimée à environ 1,5 milliard USD.

Klarman est également l’auteur de « Margin of Safety« , un livre devenu culte parmi les investisseurs pour ses conseils sur la gestion des risques et l’investissement dans la valeur.

Il a régulièrement investi dans l’or et les sociétés minières aurifères à travers Baupost Group, car il considère le métal précieux constitue une couverture essentielle contre les incertitudes économiques et les fluctuations du marché

« L’or est un actif tangible qui conserve sa valeur intrinsèque, indépendamment des politiques économiques et des crises financières. »

Parfois critiqué pour son approche un peu trop prudente, notamment en périodes de marché haussier, Klarman a cependant influencé de nombreux gestionnaires de fonds et d’investisseurs particuliers. Sa capacité à naviguer sur les marchés avec une approche conservatrice tout en générant des rendements solides est largement respectée. L’or n’est pas étranger à la grande stabilité de son portefeuille, et ses résultats à long terme parlent d’eux-mêmes, confirmant l’efficacité de sa stratégie.

Jeffrey Gundlach, né le 30 octobre 1959 à Amherst, New York, est, lui aussi, un investisseur et gestionnaire de fonds spéculatifs américain. Fondateur de DoubleLine Capital, il est reconnu pour ses prévisions économiques précises et ses stratégies d’investissement innovantes. En 2024, sa fortune personnelle est estimée à environ 2,2 milliards USD.

Bien que Gundlach soit principalement connu pour ses investissements dans les obligations (on le surnomme même le « roi des obligations »), il a régulièrement recommandé l’or comme une composante essentielle d’un portefeuille diversifié. En 2016, il avait publiquement déclaré que l’or représentait environ 10% de ses investissements personnels.

Pour lui, l’or constitue LA protection contre l’inflation et les fluctuations économiques. Il a souvent souligné que dans un environnement économique incertain, l’or agit comme un actif sûr qu’il faut absolument détenir pour sécuriser son patrimoine, notamment contre les politiques monétaires qu’il juge souvent de façon très critique.

Il a d’ailleurs déclaré :
« L’or est l’une des rares devises qui n’est pas manipulée par la politique des banques centrales. »

Sans surprise, Gundlach a souvent été au centre de débats pour ses critiques virulentes de la Réserve fédérale. Ses prises de position parfois controversées n’ont toutefois pas diminué son influence sur les marchés et sa parole reste très respectée dans la communauté financière, renforçant la crédibilité de l’or comme actif stratégique dans des portefeuilles diversifiés.

Né le 8 juin 1945, Nicky Oppenheimer est un magnat des affaires sud-africain, surtout connu pour son influence prépondérante dans l’industrie des diamants. Héritier de la fortune Oppenheimer, il a longtemps été à la tête de De Beers, la plus grande entreprise de diamants au monde. En 2024, sa fortune est estimée à 9,2 milliards USD, faisant de lui l’un des hommes les plus riches d’Afrique.

Pourtant, bien que son nom soit principalement associé aux diamants, Nicky Oppenheimer a également investi massivement dans l’or, diversifiant ainsi son portefeuille d’actifs.

Les informations spécifiques sur la quantité d’or qu’il détient ne sont pas toujours détaillées publiquement. Cependant, sa participation dans des entreprises minières et des fonds d’investissement qui incluent des actifs en or est bien documentée. Par exemple, il a des intérêts dans l’Anglo American Corporation, une des plus grandes compagnies minières du monde qui possède et exploite plusieurs mines d’or à travers le monde, notamment en Afrique du Sud, en Amérique Latine et en Australie.

Lors d’une conférence sur l’industrie minière en 2010, il a déclaré :
« L’or a toujours été un actif de confiance, particulièrement en temps de crise. Investir dans les ressources naturelles, qu’il s’agisse de diamants ou d’or, offre une sécurité et une croissance à long terme. Ces actifs sont des réserves de valeur éprouvées.« 

Cette approche n’est pas surprenante venant d’un homme qui a passé sa vie à gérer et à investir dans des ressources naturelles précieuses. En intégrant l’or dans son portefeuille, Oppenheimer continue simplement de renforcer sa position financière face aux fluctuations économiques mondiales.

Ray Dalio est né le 8 août 1949 à New York. Et il a fondé Bridgewater Associates, le plus grand fonds de couverture au monde. Rien que ça.

En 2024, sa fortune personnelle est estimée à environ 19,1 milliards USD.

Forcément, quand on est à la tête du plus grand fonds spéculatif au monde, gérant plus de 160 milliards USD d’actifs, les gens ont tendance à nous écouter. À plus forte raison lorsqu’on parle de principes de gestion innovants et qu’on écrit plusieurs ouvrages à succès sur l’économie mondiale, dont « Principles: Life & Work » et « Principles for Navigating Big Debt Crises« .

Quoi qu’il en soit, Diallo détient à travers son fonds une part significative de ses actifs en or, souvent par le biais de fonds négociés en bourse comme le SPDR Gold Trust, ou encore d’investissements dans des sociétés minières. Les investissements de Dalio en or sont ainsi estimés à plusieurs milliards de dollars.

Cela ne surprendra personne d’apprendre que Ray Dalio voit lui aussi l’or comme une couverture essentielle contre les risques économiques et politiques. Il prône plus particulièrement une diversification qui inclut des actifs réels et tangibles (et l’or en particulier) pour protéger les portefeuilles contre l’inflation et la dévaluation monétaire.

Il a souvent déclaré :
« Si vous ne possédez pas d’or, vous ne connaissez ni l’histoire ni l’économie.« 

La stratégie d’investissement de Dalio, qui valorise l’or de manière importante, a influencé de nombreux investisseurs institutionnels et particuliers. Certes, son attrait pour les actifs tangibles est sans doute un peu influencé par sa vision pessimiste de l’économie mondiale et ses prédictions de crises financières imminentes. Néanmoins, ses investissements stratégiques dans l’or ont prouvé leur efficacité.

Germán Larrea Mota Velasco, né le 8 juillet 1941, est l’une des figures les plus influentes de l’industrie minière au Mexique et en Amérique latine. Avec une fortune personnelle estimée à 26.6 milliards USD en 2024, Larrea se classe parmi les milliardaires les plus puissants de la planète.

À la tête du Grupo México, il a transformé cette entreprise en l’un des plus grands producteurs de cuivre au monde, mais il a surtout diversifié ses activités dans d’autres secteurs miniers, en particulier dans l’extraction d’or. Grupo México possède ainsi des mines d’or au Mexique et au Pérou, ce qui constitue une part non négligeable de ses revenus.

Bien que les quantités exactes d’or possédées par Larrea via Grupo México ne soient pas publiques, on sait que l’entreprise produit des dizaines de tonnes d’or chaque année. Par exemple, en 2020, Grupo México a extrait environ 31 tonnes d’or du sol, reflétant l’ampleur de ses opérations dans ce secteur.

En tant qu’homme d’affaires avisé, Larrea comprend l’importance de l’or en tant que couverture contre les fluctuations économiques et l’incertitude des marchés financiers, notamment au Mexique.

En 2019, il a déclaré :
« Investir dans différents métaux précieux est essentiel pour garantir la stabilité et la croissance à long terme de notre entreprise.« 

Mais à titre personnel, il est tout aussi conscient de l’importance de l’or dans la diversification de son patrimoine.

Lors d’une interview en 2018, il a ainsi déclaré :
« L’or offre une stabilité financière et une protection contre l’inflation et les dévaluations monétaires, un fléau qui frappe trop souvent l’Amérique Latine.« 

Même si on ne connaît pas la quantité d’or détenue personnellement par Larrea, sa richesse provient essentiellement des opérations d’extraction minière de son entreprise, dont plus de 20% du chiffre d’affaires vient directement de l’or. Et quand on sait que Grupo México a gagné plus de 14,3 milliards de dollars l’an dernier, on comprend que l’or occupe une place non négligeable dans la fortune de Germán Larrea Mota Velasco.

Terminons cette galerie de portraits en cassant les stéréotypes puisque la personne la plus riche tirant sa fortune plus ou moins directement de l’or est une femme, Gina Rinehart.

Née le 9 février 1954, Gina est l’une des femmes les plus riches du monde et la fille unique de Lang Hancock, un magnat de l’industrie minière qui a découvert l’un des plus grands gisements de fer au monde en Australie-Occidentale. À la mort de son père en 1992, Gina Rinehart prend les rênes de l’entreprise familiale, Hancock Prospecting, et transforme la société en un véritable empire minier diversifié. Aujourd’hui, sa fortune est estimée à 30,2 milliards USD, faisant d’elle non seulement la femme la plus riche d’Australie mais aussi l’une des personnes les plus influentes dans le secteur des ressources naturelles mondiales.

Bien que Gina Rinehart soit principalement connue pour ses investissements dans le minerai de fer, l’or constitue une part significative de son portefeuille d’investissements. Comme toujours, les estimations exactes de la quantité d’or qu’elle possède ne sont pas disponibles publiquement, mais on sait qu’elle détient des parts dans plusieurs grandes mines d’or en Australie-Occidentale notamment, reflétant une stratégie de diversification dans les métaux précieux.

On parle par exemple de Tropicana Gold Mine (306 000 onces d’or extraites annuellement), de Warrawoona Gold Project (100 000 onces par an) et de Plutonic Gold Mine (100 000 onces par an également), pour un chiffre d’affaires annuel global dépassant le milliard de dollars.

En 2020, lors d’une interview, Gina Rinehart a indiqué :
« L’or offre une sécurité contre les turbulences économiques et permet de protéger la valeur de nos investissements en périodes d’incertitude. C’est une assurance contre les chocs économiques imprévus, une ressource précieuse qui a maintenu sa valeur à travers les âges, et il est crucial pour tout investisseur avisé de comprendre son rôle dans la protection de la richesse. Mais aussi dans la possibilité d’en créer davantage.« 

Enfin, pour Gina, avoir de l’or dans son portefeuille d’investissements n’est pas seulement une mesure de sécurité. C’est aussi une stratégie pour tirer parti des hausses de prix des métaux précieux en période d’instabilité économique. Car lorsque la demande pour l’or augmente, ses entreprises d’extraction deviennent automatiquement très, très rentables.

Ce qu’il faut retenir :

  • Le patrimoine des individus les plus riches de la planète est principalement composé de valeurs financières, pas vraiment d’actifs tangibles.
  • Des familles royales, notamment d’Arabie Saoudite et des autres États du Golfe, ainsi que des propriétaires de grosses entreprises de bijouterie en Inde et en Chine, sans oublier quelques collectionneurs privés, sont connus pour détenir de grandes quantités d’or physique.
  • Les investisseurs qui ont réellement bâti leur fortune ou qui l’ont étendue avec l’or ont surtout cherché les avantages du métal précieux en tant que valeur refuge ainsi que pour son rôle comme protection contre les crises économiques et les dévaluations monétaires.


Avertissement

Toutes les informations publiées dans cet article proviennent de sources très variées (et parfois imprécises) qu’il a souvent fallu recouper pour obtenir des données aussi fiables que possible.

La majorité des éléments concernant la fortune des différentes personnes faisant l’objet de portraits sont tirés du classement Forbes de 2024, mais aussi de Bloomberg, Reuters ou CNBC.

Les informations concernant les entreprises citées ainsi que les volumes d’or produits par certaines d’entre elles proviennent de plateformes d’évaluation boursières mais aussi des sites officiels de ces sociétés lorsqu’ils contiennent ce type de données.

Enfin, comme les détails spécifiques concernant la part exacte d’or dans le patrimoine des individus ne sont généralement pas rendus publics — sauf si les personnes en question décident de divulguer ces informations elles-mêmes ou à travers des rapports réglementaires spécifiques, ce qui est rare pour des actifs personnels comme l’or — il reste difficile de garantir l’exactitude des données publiées ici.


morceau de nickel dans une mine en nouvelle-caledonie

Le Nickel de Nouvelle-Calédonie : un enjeu stratégique pour la France

La Nouvelle-Calédonie n’est pas qu’une simple destination touristique de rêve avec ses longues plages de carte postale et son climat tropical. En plus de la richesse de sa biodiversité (son lagon de 24 000 kilomètres carrés est l’un des plus grands au monde), le Caillou possède également un véritable trésor géologique constitué d’immenses réserves de nickel.

Tellement immenses qu’elles représentent environ 25% des réserves mondiales de ce métal devenu essentiel à l’heure de la transition énergétique et de l’innovation technologique.

Autant dire que les tensions politiques et sociales qui font rage actuellement sur le troisième plus vaste Territoire d’Outre-Mer français ont un impact direct sur cette industrie cruciale pour le monde entier. Et pour la France en particulier qui y voit aussi un enjeu stratégique évident.


Sommaire

  • Le Nickel, un “vieux” métal d’avenir ?
  • Le Nickel de Nouvelle-Calédonie au milieu de la tourmente.
  • Le nickel au cœur d’enjeux stratégiques locaux et nationaux.
  • Quels sont les défis à surmonter pour l’industrie du nickel néo-calédonien ?


Le Nickel, un “vieux” métal d’avenir

Découvert par le chimiste suédois Axel Fredrik Cronstedt en 1751, le nickel est un métal argenté réputé pour sa résistance à la corrosion, sa ductilité, sa malléabilité, et sa stabilité à haute température. Autant de propriétés uniques qui lui ont permis de devenir un composant crucial dans de nombreux secteurs industriels et de construction au fil du temps.

Ainsi, historiquement, l’essentiel de la production mondiale de nickel (environ 60 %) est destiné à la fabrication d’aciers inoxydables, dans le but de les rendre plus résistants à la corrosion et donc indispensables dans une grande variété de secteurs industriels, aussi bien en chimie que dans l’automobile, le bâtiment, ou encore l’aéronautique.

Le saviez-vous ?

Le nickel est également utilisé dans la fabrication de pièces de monnaie, renforçant leurs caractéristiques de sécurité. Les pièces de 1 et 2 euros, par exemple, contiennent respectivement 11,3 % et 9,1 % de nickel, ce qui améliore leur résistance et leur durabilité.

Mais depuis quelques années, le nickel connaît un fort regain d’intérêt avec l’essor des nouvelles technologies et surtout la transition énergétique, notamment pour ses applications dans les batteries des véhicules électriques. Une popularité qui devrait se confirmer à l’avenir puisqu’on estime que la demande de nickel dans le seul secteur des véhicules électriques sera 14 fois plus importante en 2030 qu’elle ne l’était en 2019.

Le Nickel de Nouvelle-Calédonie au milieu de la tourmente

Actuellement, la Nouvelle-Calédonie connaît des tensions politiques et sociales très fortes, à la limite de la guerre civile, marquées par des divergences profondes sur la gouvernance et la gestion des ressources naturelles, notamment le nickel. Les réformes électorales controversées et les revendications d’indépendance des Kanaks, opposées aux désirs de maintien dans la République française des loyalistes, ont exacerbé les conflits. Ces tensions ont conduit à des manifestations, parfois violentes, et à des blocages qui perturbent gravement l’industrie du nickel.

Impact des Tensions sur l’Industrie du Nickel

Par exemple, en mai 2024, des manifestations ont conduit à la fermeture temporaire des mines et des installations de traitement du métal, affectant les livraisons aux marchés internationaux. Ces interruptions ont donc mécaniquement entraîné une augmentation significative des prix du nickel sur le marché mondial, passant de 18 510 $ à 21 275 $ la tonne métrique sur le London Metal Exchange​.

De plus, les blocages et les violences ont mis en péril des milliers d’emplois et ont exacerbé les difficultés financières des entreprises minières locales, comme la Société Le Nickel (SLN) et Koniambo Nickel SAS (KNS). La mine de Goro, par exemple, détenue par Vale et récemment vendue à un consortium incluant Trafigura et d’autres acteurs locaux, a été fermée en raison des protestations violentes, mettant en danger environ 3 000 emplois directs et indirects​​.

Des préoccupations internationales

Forcément, les acteurs internationaux surveillent la situation de près, car toute perturbation prolongée de l’approvisionnement en nickel pourrait avoir des répercussions sur les industries technologiques et de l’énergie renouvelable à l’échelle mondiale, telles que la production de véhicules électriques, de batteries et d’autres technologies critiques. Par exemple, Tesla — qui a investi dans la mine de Goro en 2021 — pourrait voir ses coûts de production augmenter, mais surtout ses chaînes d’approvisionnement suffisamment perturbées au point de ralentir la production de ses véhicules électriques​.

L’autre problème majeur à prendre en compte, et qui explique pourquoi l’industrie mondiale compte beaucoup sur le nickel de la Nouvelle-Calédonie, c’est qu’un autre grand producteur de ce métal connaît lui aussi pas mal de difficultés. Il s’agit de la Russie qui doit faire face aujourd’hui à d’importantes sanctions internationales sur ses exportations, et dont la production représente pas moins de 10% du nickel vendu dans le monde.

Le nickel au cœur d’enjeux stratégiques locaux et nationaux

La première victime des tensions à Nouméa, c’est bien évidemment la Nouvelle-Calédonie elle-même. Mais la France métropolitaine est également fortement impactée, notamment parce que le nickel de Nouvelle-Calédonie représente un atout stratégique majeur tant sur le plan économique que géopolitique.

L’importance économique et sociale du nickel en Nouvelle-Calédonie

On l’a évoqué plus haut, le nickel fait littéralement vivre une bonne partie de l’archipel néo-calédonien. Ce métal, que l’on qualifie aussi d’or vert en raison de son importance croissante dans les technologies vertes et durables, représente en effet jusqu’à 90 % des exportations de la Nouvelle-Calédonie et emploie environ un quart de sa population active.

La richesse générée par cette industrie soutient les infrastructures locales et contribue de manière significative au PIB du territoire. La stabilité de cette industrie est donc essentielle pour le développement économique et social de la région​. Mais il existe malheureusement des divergences profondes entre les différentes communautés du Caillou autour de l’exploitation du nickel. Les indépendantistes kanaks et les loyalistes ont en effet des visions différentes sur la manière de gérer, et surtout de répartir, les bénéfices de cette ressource stratégique à la fois pour l’île et pour le monde.

Sans oublier l’importance cruciale d’assurer une exploitation durable et équitable pour une ressource qui est devenue, ironiquement, l’un des symboles de l’économie vertueuse.

Un métal au cœur des enjeux stratégiques de la France

Au-delà de l’île, le nickel de Nouvelle-Calédonie représente également un atout stratégique majeur pour la France, tant sur le plan économique que géopolitique. Avec 25 % des réserves mondiales de nickel sur l’un de ses territoires, la France détient en effet une grande partie d’une ressource critique dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques, smartphones, et autres technologies de pointe. Une ressource essentielle pour la transition énergétique, mais aussi pour la compétitivité technologique de la France et de l’Europe face à des acteurs majeurs comme la Chine.

Cet aspect stratégique du problème est vraiment pris au sérieux à Paris, qui met régulièrement en place des initiatives pour soutenir l’industrie minière en Nouvelle-Calédonie. Par exemple, en 2023, le gouvernement français a proposé un « pacte du nickel » qui inclut une aide d’urgence de 200 millions d’euros pour aider à réduire les coûts de production et stabiliser le secteur​​. Ce plan vise notamment à renforcer la compétitivité de l’industrie minière face aux concurrents, et notamment le géant Indonésien qui reste de très loin le plus gros exportateur de nickel dans le monde, et dont les coûts de production sont très bas.

Enfin, n’oublions pas que la Nouvelle-Calédonie occupe une position hautement stratégique dans le Pacifique Sud, une région où les tensions géopolitiques sont croissantes, notamment en raison de la compétition entre la Chine et les États-Unis. La France, qui cultive toujours son soft power, trouve là une opportunité unique de stabiliser la région en évitant que l’une de ces grandes puissances finisse par dominer cette partie du monde. L’an dernier, on pouvait lire dans le journal The Diplomat (premier média de la région Asie-Pacifique) que la France « veut agir comme une puissance stabilisatrice, attachée à un multilatéralisme efficace fondé sur l’État de droit et le refus de la coercition ». Et cela passe, entre autres, par un soutien actif à l’industrie du nickel de Nouvelle-Calédonie, afin de sécuriser les approvisionnements et renforcer la présence française dans le Pacifique​.

Les défis à surmonter pour l’industrie du nickel néo-calédonien

La première chose à comprendre, et surtout à faire comprendre aux principaux acteurs des tensions ce petit bout de France du Pacifique, c’est que l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie est tout simplement cruciale à l’échelle du monde entier. Avec une demande qui ne cesse de croître, l’archipel a réellement le potentiel de jouer un rôle majeur dans la transition énergétique mondiale, ce qui offre en outre des opportunités significatives pour l’économie locale.

Mais il faudra pour cela trouver un consensus sur la gouvernance et la répartition des bénéfices de l’industrie minière afin d’assurer une exploitation stable et durable des ressources. D’autant plus que les tensions actuelles créent un climat d’incertitude qui influe, non seulement sur la production de nickel, mais aussi sur l’intérêt d’éventuels investisseurs.

Or, les coûts élevés de production, en partie dus aux coûts de l’énergie et aux infrastructures locales souvent vieillissantes, rendent difficile la concurrence avec d’autres grands producteurs comme l’Indonésie. Pour maintenir et renforcer sa position sur le marché mondial, l’industrie néo-calédonienne doit donc permettre à des acteurs extérieurs mais aussi locaux d’investir dans des nouvelles technologies d’extraction et de traitement du nickel, afin d’améliorer l’efficacité des exploitations et de réduire les coûts de production. Le tout, bien entendu, en développant des méthodes industrielles plus propres et des pratiques minières durables, dans le but de préserver l’extraordinaire richesse du patrimoine naturel de l’île.

Autant de défis qui nécessitent un retour à la stabilité pour attirer des capitaux sur l’archipel et trouver enfin un équilibre entre développement économique, stabilité politique et préservation de l’environnement.

Ce qu’il faut retenir :

  • Les réserves de nickel en Nouvelle-Calédonie représentent environ 25% des réserves mondiales.
  • Principalement destiné à la fabrication d’aciers inoxydables depuis plus d’un siècle, le nickel est devenu essentiel à l’heure de la transition énergétique et de l’innovation technologique, notamment pour ses applications dans les batteries des véhicules électriques.
  • Actuellement, la Nouvelle-Calédonie connaît des tensions politiques et sociales très fortes qui pénalisent lourdement l’industrie minière du nickel, faisant grimper le cours du métal, mais ayant aussi d’importantes répercussions sur l’emploi et l’activité économique de l’archipel.
  • Le nickel représente en effet jusqu’à 90 % des exportations de la Nouvelle-Calédonie et fait vivre environ un quart de sa population active.
  • Le nickel est également une ressource hautement stratégique pour la France, non seulement pour la transition énergétique, mais aussi pour sa compétitivité technologique face à des acteurs majeurs comme la Chine.
  • La Nouvelle-Calédonie occupe également une position stratégique dans le Pacifique Sud, zone de tensions économiques et politiques entre la Chine et les États-Unis.


illustration de lingots en or pour l'actu de l'or

L’or tente une reprise malgré l’arrêt de la demande chinoise

Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 07/06/2024)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet 2023
  • 272 000 créations d’emplois en mai, en très forte hausse contre 185 000 attendus ↗︎
  • Inflation américaine “Core” : 3.6 % inchangée
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 69.1 inchangé
  • Valeur du Dow Jones : 38799 en hausse ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 5347 en hausse sensible ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 07/06/2024)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.25 % en baisse ↘︎
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.6 % stable
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 % en baisse ↘︎
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.3 inchangé
  • Production industrielle de la zone euro : -1 % inchangé
  • EUR/USD : 1.08 en baisse après une semaine positive ↘︎

Évolution du cours de l’or

La première semaine du mois de juin a été l’occasion pour l’or de se reprendre après ses pertes de la fin mai. Mais, malgré une belle remontée au-delà des 2380 dollars l’once, laissant penser qu’on allait renouer avec les niveaux records de la mi-mai, le cours de l’or a finalement clôturé vendredi en-dessous des $2300 (2294 USD/once exactement, après un creux à 2280).

graphique du cours de l'or en euro et en dollar pour la période du 10 juin 2024

Certes, la semaine a été marquée par un événement particulièrement important, dont certains pouvaient espérer des répercussions positives sur l’or. Non, il ne s’agissait pas de la finale des Internationaux de Roland-Garros ni de la cérémonie commémorant les 80 ans du Débarquement en Normandie, mais bien de la décision prise par la Banque centrale européenne de baisser ses taux directeurs pour la première fois depuis huit ans.

L’ouverture de la séquence de baisse des taux

La BCE veut redynamiser l’euro

En effet, il faut remonter au 16 mars 2016 pour constater une baisse du taux principal de 0.05 à… 0%. Et ce n’est que le 27 juillet 2022 qu’on verra le taux d’intérêt remonter à 0.50%, amorçant une séquence de hausses inédites jusqu’à aujourd’hui. La baisse de 0.25% de jeudi dernier siffle donc la fin de la récréation pour les investisseurs qui misaient jusqu’ici sur l’excellent rendement de l’euro, mais aussi du dollar.

Car ne nous y trompons pas ; si pour une fois l’Europe est en avance sur les Etats-Unis, on peut raisonnablement supposer que la Fed devra elle aussi baisser ses taux assez rapidement. Ne serait-ce que pour éviter une fuite des capitaux vers la Zone euro, laquelle pourrait non seulement offrir des conditions d’investissement plus favorables mais aussi des “tickets d’entrée” plus accessibles dans certains secteurs industriels et commerciaux en reprise de croissance. L’ennui, c’est que la valeur du dollar risque d’en pâtir, car qui dit baisse de taux de la Fed, dit moindre rendement pour les obligations d’État. Et dans ce cas, c’est l’or qui vient remplacer le dollar vert dans le cœur des investisseurs soucieux de sûreté à long terme.

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Une situation moins évidente aux États-Unis

Néanmoins, les récents chiffres de l’économie américaine, qu’il s’agisse de l’inflation persistante mais aussi de la hausse quasi continue de l’emploi, ne permettent pas aux gouverneurs de la Banque centrale américaine de statuer sereinement sur une éventuelle baisse de taux. Car leur mandat consiste juste à soutenir, à la fois, une certaine inflation et le plein emploi. Or, ces deux métriques sont déjà particulièrement élevées ! Autant dire que baisser les taux aujourd’hui reviendrait pour la Fed à faire l’inverse de ce qu’on attend d’elle en théorie. Quant à amorcer cette baisse après l’été, cela nous rapprocherait dangereusement des élections américaines où cette action pourrait être vue comme une tentative d’influencer le scrutin..

Quoi qu’il en soit, le marché de l’or semble avoir d’ores et déjà réagi à l’annonce de la BCE, avec un cours qui repart à la hausse comme pour anticiper un inévitable recul des taux également côté américain.

À part ça, et même si on se saurait s’en réjouir, l’or continue à être soutenu par les conflits Russo-Ukrainien et Israëlo-Palestinien, avec dans les deux cas des risques d’extension toujours aussi présents. Sans oublier qu’il semble y avoir de moins en moins de voix qui s’expriment pour apaiser les tensions, bien au contraire.

Fin de la politique d’achat d’or en Chine

Alors que Pékin accumulait de l’or depuis plus de 18 mois, en accord avec ses objectifs de réduire la part de ses avoirs officiels en bons du Trésor américain, la banque centrale chinoise (BPoC) a annoncé officiellement vendredi que le pays arrêtait ses achats de métal précieux.

Cette annonce pour le moins inattendue a bien évidemment entraîné une baisse brutale du cours de l’or, lequel a littéralement plongé et perdu presque 100 dollars l’once en quelques heures.

Sachant que les banques centrales restent le premier soutien de la demande en or, la défection d’un poids lourd comme la Chine en a inquiété plus d’un. Toutefois, la raison est sans doute à trouver ailleurs que dans un hypothétique désintérêt soudain de la BPoC pour les lingots. En réalité, le prix de l’or est monté très vite ces trois ou quatre derniers mois, et on peut supposer que la banque centrale chinoise n’était plus vraiment disposée à payer le prix fort pour continuer à constituer ses réserves. Consciente de son poids sur ce marché, la Chine a sans doute voulu faire redescendre un peu la pression avant de reprendre son programme d’achat à des niveaux plus raisonnables.