Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 30/05/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,5%
  • 240 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en nette hausse ↗︎
  • Inflation américaine sur 12 mois : 2,3 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 52.2 en hausse ↗︎
  • Valeur du Dow Jones : 42270 en hausse ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 5911 en hausse ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 30/05/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2,40 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2,2 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,2 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -15,2
  • Production industrielle de la zone euro : 3,6 %
  • Valeur Euro Stock 50 : 5335 en baisse ↘︎
  • EUR/USD : 1,1348 stable après une surchauffe en début de semaine

Évolution du cours de l’or

Le cours de l’or libellé en euros a connu une semaine nerveuse, marquée par une succession de soubresauts qui trahissent les hésitations du marché. Entre le 26 et le 31 mai 2025, le métal jaune a oscillé dans une fourchette étroite mais révélatrice, entre 2 893,62 € et 2 938,67 € l’once. Une volatilité contenue en apparence, mais révélatrice de tensions profondes sur les marchés financiers et géopolitiques.

Cours de l'once d'or libellé en euro et en dollar. Valeurs arrêtées au 30 mai 2025

Un début de semaine agité par les annonces politiques

Dès lundi 26 mai, le ton est donné : l’or grimpe rapidement, porté par une série d’alertes sur les marchés obligataires, notamment au Japon et aux États-Unis, qui ravivent les inquiétudes sur la soutenabilité de la dette publique dans les économies avancées. En toile de fond, la fragilité persistante du dollar et le souvenir encore chaud de la dégradation par Moody’s de la note souveraine américaine alimentent l’attrait pour les actifs tangibles.

Mais la dynamique ne tient pas. Le lendemain, le cours recule nettement, rattrapé par un vent d’optimisme venu de Washington. Donald Trump, qui avait brandi la menace de droits de douane de 50 % sur les importations européennes, annonce finalement un report de ces mesures au 9 juillet. Une volte-face tactique destinée à relancer les discussions transatlantiques… et à calmer le jeu en pleine période de tensions multiples. Résultat : les places boursières respirent, les actifs risqués repartent à la hausse, et l’or recule mécaniquement.

Pour autant, les investisseurs n’ont pas déserté le métal précieux. Bien au contraire. Le comportement du marché trahit un appétit latent pour l’or, mais un appétit qui s’exprime sur repli (la fameuse stratégie du “buying the dip”). Le 28 mai, après avoir reculé de 1 % la veille, le cours de l’or repart à la hausse (+0,3 %), franchissant de nouveau la barre symbolique des 3 300 $ l’once.

Attentisme et données macroéconomiques

Après un repli rapide sous les 2 900 € le mardi, le cours tente plusieurs rebonds techniques sans jamais vraiment retrouver de tendance claire.

En arrière-plan, les grandes lignes du scénario macroéconomique mondial n’ont guère changé : l’incertitude reste omniprésente. Aux États-Unis, les regards sont tournés vers les chiffres de l’inflation PCE (l’un des indicateurs favoris de la Réserve fédérale) dont la publication est attendue avec fébrilité le 30 mai. Ce suspense a contribué à maintenir les marchés dans un climat d’attentisme, où chaque rumeur sur les taux d’intérêt ou le calendrier des baisses attendues agit comme un catalyseur, dans un sens ou dans l’autre.

Le rapport publié ce jour-là affiche une inflation PCE annuelle de 2,5 %, en ligne avec les attentes mais inférieure au chiffre précédent (2,7 %). Une modération qui laisse entrevoir un peu de marge de manœuvre pour la Fed… sans pour autant garantir une baisse imminente des taux. Résultat : le marché reste suspendu aux prochaines déclarations des membres du FOMC. En attendant, l’or se stabilise, sans véritable impulsion, entre couverture prudente et attente d’un signal plus net.

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Pression fiscale américaine et signaux venus d’Asie

Mais c’est bien la politique budgétaire américaine qui a capté l’attention en fin de semaine. Le Congrès a adopté de justesse le projet de loi fiscal majeur porté par Donald Trump, prévoyant baisses d’impôts, hausse des dépenses et relèvement du plafond de la dette à 40 000 milliards de dollars. Une initiative saluée par certains comme un plan de relance… mais jugée irresponsable par d’autres, au regard des équilibres budgétaires déjà précaires des États-Unis. Pour le marché de l’or, ce signal est ambivalent : d’un côté, il renforce les anticipations de croissance à court terme, ce qui peut freiner la demande de valeur refuge. De l’autre, il nourrit les inquiétudes structurelles sur la dette américaine, et justifie une diversification accrue des portefeuilles vers des actifs tangibles comme l’or.

En Asie, les signaux ont été un peu plus discrets cette semaine. Le Shanghai Gold Exchange a vu son cours de référence rebondir de 3,1 % le 29 mai, revenant vers 775 ¥ le gramme. Une hausse qui n’a pas suffi à influencer les cours mondiaux, mais qui témoigne de la persistance d’une demande physique solide en Chine, premier marché mondial du métal jaune. En Inde, les achats restent freinés par les prix élevés et les incertitudes fiscales.

À la clôture hebdomadaire, l’once d’or se maintient autour de 2 900 € en Europe, un niveau qui reste historiquement élevé mais qui ne reflète pas encore l’ensemble des tensions en gestation. Entre interrogations sur la dette américaine, instabilité géopolitique, et attentes sur les taux, les conditions restent réunies pour une nouvelle accélération à moyen terme. Mais à très court terme, le marché cherche encore son cap.


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.