Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 27/06/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,5%
  • 236 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↘︎
  • Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 2,7 % ↗︎
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 60.7 ↗︎
  • Valeur du Dow Jones : 43819 ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 6173 ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 27/06/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 1.9 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,2 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -15,3
  • Production industrielle de la zone euro : 0.8 %
  • Valeur Euro Stock 50 : 5326 ↗︎
  • EUR/USD : 1,1716 ↗︎

Évolution du cours de l’or

Le cours de l’or, qui semblait solidement ancré au-dessus des 2900 € l’once, a décroché de façon spectaculaire durant la semaine du 23 au 27 juin. De 2946,84 € en ouverture lundi matin, le métal jaune a perdu plus de 150 € en cinq jours, pour terminer autour de 2790 € l’once vendredi.

Graphiques du prix de l'or en euro et en dollar. Valeurs arrêtées au 27 juin 2025.

Le seuil des 2800 € a cédé dans la foulée de la pire séance de la semaine, marquée par une baisse de 1,4 % le vendredi 27 juin. Et le repli cumulé atteint ainsi plus de 5 % sur la semaine, un niveau rarement atteint sur une période aussi courte depuis le début de l’année.

L’après-guerre Iran-Israël provoque une onde de choc

La principale explication est géopolitique : la fin soudaine du conflit Iran-Israël a provoqué une décrue rapide de la prime de risque. L’annonce d’un cessez-le-feu, favorisé par une médiation américaine plutôt “musclée”, a redirigé les flux financiers des actifs refuges vers les marchés d’actions. Les investisseurs qui avaient accumulé des positions longues sur l’or en anticipation d’une escalade régionale, ont donc dû rapidement alléger leurs portefeuilles.

La correction a été d’autant plus brutale que le sommet atteint mi-juin (près de 3 000 € l’once) constituait déjà un plus haut de deux mois, voire un nouveau record historique dans certaines devises. La dynamique haussière reposait sur une succession de tensions géopolitiques : guerre en Ukraine, politique incertaine aux États-Unis, conflit entre Israël et l’Iran… 

Le retour au calme soudain a changé la donne.

Bascule vers le risque : l’or délaissé au profit des actions

Le désengagement sur l’or s’explique aussi par un changement brutal d’humeur sur les marchés. À mesure que la paix semblait se confirmer au Moyen-Orient, les indices boursiers ont rebondi, notamment aux États-Unis. Le Nasdaq et le S&P 500 ont signé de solides performances hebdomadaires, soutenus par l’afflux de capitaux en quête de rendement. Résultat : les actifs risqués reprennent l’avantage, tandis que l’or, privé de sa dimension refuge, subit une vague de ventes.

Quant aux prises de bénéfices déjà amorcées la semaine précédente, en particulier sur les ETF adossés à l’or, elles n’ont fait qu’accentuer la pression baissière. Le métal précieux est ainsi revenu à ses niveaux de fin avril, effaçant en une semaine près de deux mois de gains.

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Désescalade commerciale entre la Chine et les États-Unis

Autre facteur ayant pesé sur l’or : l’apaisement commercial entre Pékin et Washington. Les deux pays ont renoué le dialogue dans un climat plus détendu. La Chine a annoncé la reprise de certaines exportations stratégiques, tandis que les États-Unis ont assoupli plusieurs restrictions à l’encontre des entreprises chinoises. 

Cette détente inattendue a renforcé l’optimisme des marchés, réduisant d’autant plus l’intérêt pour les valeurs défensives.

Un dollar en chute libre… qui n’aide même plus l’or

Fait surprenant : malgré une nouvelle baisse du dollar sur le marché des devises (l’EUR/USD a grimpé à 1,17165, un plus haut de 44 mois), le cours de l’or n’a pas été soutenu. En règle générale, la faiblesse du billet vert profite à l’or. Mais cette semaine, la tendance a été inversée : la dépréciation du dollar n’a pas suffi à contenir la correction.

Les rendements obligataires américains, eux aussi en repli (de 4,5 % à 4,25 % sur un mois), n’ont pas non plus permis de stabiliser l’or. Ce paradoxe montre que les signaux techniques ont pris le dessus : la rupture du support des 3 300 $ a enclenché un mouvement vendeur puissant, que les fondamentaux n’ont pas réussi à freiner.

La pression politique sur la Fed ajoute à la confusion

La semaine a également été marquée par de nouvelles attaques de Donald Trump contre Jerome Powell. Le président américain a évoqué l’idée de remplacer le patron de la Fed, ce qui a alimenté des inquiétudes sur l’indépendance de la banque centrale. 

Dans ce contexte tendu, les marchés attendaient avec nervosité la publication de l’indice PCE vendredi. Or, les chiffres, légèrement au-dessus des attentes (2,7 % en rythme annuel contre 2,6 % prévu), n’ont pas permis de redresser la tendance. Ils ont au contraire confirmé que la Fed pourrait rester prudente, sans assouplissement monétaire immédiat, ce qui a accentué l’écart entre l’optimisme boursier et la défiance envers l’or.

Bibliographie


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.