Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 19/08/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,5%
  • 224 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↘︎
  • Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 2,7 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 58.6 ↘︎
  • Valeur du Dow Jones : 44869 ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 6404 ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 19/08/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,2 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.7
  • Production industrielle de la zone euro : 0.2 % ↘︎
  • Valeur Euro Stock 50 : 5465 ↗︎
  • EUR/USD : 1,164

Évolution du cours de l’or

Porté début août par l’emballement autour de 2 900 €/once, le métal jaune a fini par buter sur ce seuil psychologique. Le cours de l’or libellée en euros a ainsi glissé d’un pic intrajournalier proche de 2 925 € vers une zone entre 2 840 et 2 860 €, ce qui est confirmé par les fixings en euros publiés par la LBMA qui clôturent le 19 août autour de 2 857 €/once.

Cours de l'or arrêté au 19 aout 2025

Des marchés tendus qui réagissent au moindre écho venant d’Outre-Atlantique

Cette marche arrière s’explique par un faisceau de catalyseurs macro et politiques qui ont progressivement sapé la prime de risque, tout en redonnant de l’air au dollar. On se souvient de la « séquence suisse » du 8 août, qui laissait craindre la taxation de lingots helvétiques à l’import par Washington, ce qui avait brièvement alimenté la volatilité et propulsé l’or en dollars vers ses records. Depuis, la Maison Blanche avait clarifié la situation en indiquant que ces lingots ne seraient pas taxés, refermant rapidement ce canal de soutien au prix, mais on sentait bien que les marchés étaient tendus.

D’ailleurs, dès le 14 août, une double surprise américaine a de nouveau retenu l’attention des investisseurs : inflation à la production plus ferme que prévu et demandes d’allocations chômage en baisse. Ce qui a fait grimper l’indice dollar ainsi que les rendements obligataires, deux vents contraires classiques pour l’or. Résultat : l’once a reculé, les opérateurs réduisant les paris d’assouplissement rapide de la Fed. Le lendemain, le métal finissait orienté à la baisse sur la semaine, les acheteurs gardant un œil sur le symposium de la Fed à Jackson Hole et sur l’évolution des rendements réels (toujours élevés à l’échelle historique).

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Géopolitique : une prime de risque qui se réduit

Côté géopolitique, la tonalité s’est légèrement apaisée. Les signaux d’ouverture autour d’un contact Trump–Poutine au sujet de l’Ukraine ont participé à réduire l’aversion au risque, au moins en marge. Même si aucune décision formelle n’a été annoncée, le simple fait d’une ouverture vers un cessez-le-feu et d’une non-escalade (Trump a exclu tout déploiement terrestre) a réduit l’aversion au risque sur les marchés mondiaux. L’or, habituellement soutenu en période de tensions, a donc fléchi à mesure que le spectre d’une aggravation s’éloignait.

Anticipation sur la politique monétaire US

L’autre grand fil conducteur de la période (on l’a évoqué plus haut) tient à la préparation du 48e Symposium économique annuel de la Fed, qui se tiendra du 21 au 23 août 2025 à Jackson Hole. À mesure que l’échéance approchait, le marché s’est réaligné sur un message de “higher-for-longer” : pas d’assouplissement express tant que l’inflation sous-jacente ne convergera pas clairement vers 2 %. Ce re-pricing a soutenu le billet vert et maintenu les rendements à 10 ans sur des niveaux inconfortables pour un actif non rémunérateur comme l’or

Des rebonds techniques sans relief

Pour autant, tout n’a pas été négatif pour le cours de l’or. À mi-semaine, un repli temporaire du dollar et des taux a permis un modeste rebond intraday de l’or (en USD), le temps que le marché digère les statistiques et que les flux se rééquilibrent. Reuters signalait d’ailleurs, autour du 13 août, un soutien venu d’un billet vert un peu plus faible et de paris encore présents sur une première baisse de taux d’ici la fin d’année. Mais ce répit n’a pas suffi à effacer l’érosion en euros : converti dans la monnaie unique (elle-même lestée par un différentiel de croissance peu flatteur face aux États-Unis), le cours a continué de refluer sous les 2 900 € l’once.

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Les fondamentaux de long terme tiennent bon en l’absence de signal venant d’Asie

Sur le plan fondamental, l’appétit des banques centrales demeure un pilier de moyen terme efficace. Les données WGC montrent que les achats nets souverains ont été soutenus au premier semestre 2025, même si le rythme varie d’un mois sur l’autre. Ce socle structurel explique en partie la résilience du métal près de ses plus-hauts, malgré la pression de court terme venue du dollar et des taux.

Enfin, un mot sur la dynamique « terrain ». Ni la Chine ni l’Inde n’ont envoyé de signal suffisamment fort au cours de ces dix derniers jours pour inverser la tendance globale. D’un côté, la prime de Shanghai s’est normalisée après les à-coups de début de mois ; quant à la demande joaillière indienne, particulièrement sensible aux prix, elle reste cyclique… et donc sans surprise. Autrement dit, les flux physiques n’ont pas joué le rôle de contrepoids face aux mouvements macro.

Bibliographie


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.