Le cours de l’or bouge chaque semaine au rythme de l’économie mondiale. Avec L’Actu de l’Or, recevez chaque mardi un résumé clair pour :
- Comprendre les grandes tendances,
- Suivre les marchés et les indicateurs clés,
- Avoir les bonnes infos pour piloter votre épargne.
Découvrez L’Actu de l’Or de la semaine dès maintenant !
Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 01/12/2025)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4 %
- 216 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↘︎
- Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 3 %
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 51
- Valeur du Dow Jones : 47411 ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 6821 ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 01/12/2025)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2,1 %
- Taux de chômage pour la zone euro : 6,3 %
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14,2
- Valeur Euro Stock 50 : 5664 ↗︎
- EUR/USD : 1,161 ↗︎
Évolution du cours de l’or
Après des premiers signes encourageants la semaine précédente, la semaine du 26 novembre au 1ᵉʳ décembre 2025 a vu le cours de l’or poursuivre son mouvement haussier au-delà des 3600 euros l’once (jusqu’à 3665 euros avant un repli à la clôture aux alentours de 3650).
On doit cette nouvelle envolée à la conjonction d’un environnement monétaire de plus en plus accommodant, de flux de capitaux quittant les actifs risqués, et d’un soutien structurel des banques centrales, le tout amplifié par des signaux techniques favorables sur les marchés.
Le souffle monétaire : taux réels en chute libre et Fed ultra-attendue
La dernière semaine de novembre a confirmé le scénario d’un cycle monétaire de plus en plus accommodant. Les données économiques américaines publiées dans les jours précédant le 1er décembre (ISM, ADP, PCE) ont toutes pointé vers un ralentissement : industrie en repli, créations d’emplois plus faibles, dépenses en berne. De quoi conforter les anticipations de marché : selon le baromètre CME FedWatch, plus de 90 % des traders parient désormais sur une nouvelle baisse de 25 points de base des Fed Funds lors de la réunion de décembre.
La conséquence est immédiate : les taux réels américains, c’est-à-dire les taux nominaux corrigés de l’inflation, sont retombés à des plus bas de trois mois. Quand détenir des obligations ne rapporte plus grand-chose, les investisseurs se tournent à nouveau vers les actifs tangibles. L’or en profite mécaniquement, d’abord en dollars, puis en euros, d’autant que l’euro est resté relativement stable face au billet vert.
Ce climat monétaire, où la Fed semble à court de marge de manœuvre, a offert un terreau idéal pour la poursuite du rallye. L’once a gagné près de 1,8 % sur la période, franchissant à nouveau les 3 600 € et approchant les 4 100 $ en séance du 29 novembre, selon les données LBMA.
Banques centrales : un filet de sécurité qui reste tendu
Le soutien structurel venu des banques centrales n’a pas faibli. Les chiffres consolidés du World Gold Council montrent qu’à fin septembre, les achats nets cumulés atteignaient déjà près de 200 tonnes sur l’année, dont 39 tonnes rien que pour septembre, un pic mensuel de 2025.
Même si les statistiques d’octobre et novembre ne sont pas encore intégralement publiées, plusieurs signaux convergent : la Banque populaire de Chine aurait poursuivi ses achats, et d’autres institutions (notamment celles d’Inde et du Kazakhstan) ont confirmé leur intention d’accroître leurs réserves d’ici la fin de l’année. Ces mouvements entretiennent un effet plancher : les marchés savent que, sur chaque repli, des acheteurs souverains seront là.
Ce phénomène, déjà observé tout au long de 2025, a transformé la structure du marché : le métal n’est plus seulement une valeur refuge, mais aussi un actif stratégique pour les banques centrales cherchant à réduire leur dépendance au dollar et à diversifier leurs réserves.
Marchés asiatiques : prudence à court terme, solidité en fond de scène
Sur les marchés physiques, la tendance est contrastée. En Inde, les prix record ont freiné la demande de bijouterie, au point d’amener les négociants à accorder de fortes remises pour écouler les stocks post-Diwali. En Chine, la suppression d’avantages fiscaux pour certains produits d’investissement a temporairement pesé sur les achats individuels, mais les trésoreries d’entreprises et les gros investisseurs continuent d’accumuler de l’or physique comme couverture contre la dépréciation du yuan et la volatilité des actions locales.
Autrement dit, la demande asiatique ne tire pas la hausse à court terme, mais elle l’empêche de se retourner : dès que le métal consolide, le marché physique reprend le relais. C’est un phénomène classique dans les périodes de prix record : la bijouterie recule, mais l’investissement reste solide.
Les marchés risqués dégonflent, la prime “refuge” s’envole
Le dernier moteur de la semaine est venu de la sphère financière globale. Les indices boursiers ont marqué le pas sur fond de prises de bénéfices et d’inquiétudes macroéconomiques. Dans le même temps, le marché des cryptomonnaies a connu un sérieux revers : le Bitcoin a perdu plus de 20 % sur le mois de novembre, et les ETF crypto spot ont enregistré des sorties cumulées de plus de 3,4 milliards de dollars.
Cette fuite des capitaux hors des actifs risqués s’est partiellement redirigée vers les valeurs refuges classiques : franc suisse, obligations souveraines, et surtout or. La corrélation inverse entre l’or et les marchés actions s’est ainsi pleinement réactivée, rappelant les épisodes de stress de 2020 ou 2022.
Technique et psychologie : la marche au-dessus de 3 600 €
Sur le plan graphique, le franchissement durable du seuil des 3 600 €/once le 29 novembre a eu un effet déclencheur. Les niveaux techniques observés depuis septembre (3 550–3 600 €) constituaient des résistances majeures. Leur cassure a activé une série d’ordres d’achat automatiques (« momentum buying ») et forcé la main des vendeurs à découvert. Mais ce nouvel élan reste largement psychologique : la conviction que chaque correction sera rachetée domine le marché. Ce réflexe d’achat sur repli (renforcé par les flux souverains et la perspective d’un assouplissement monétaire mondial) donne au métal jaune un rôle central dans les portefeuilles de fin d’année.
Bibliographie
- Cours de l’or par Veracash (https://www.veracash.com/fr/cours-or)
- World Gold Council (https://www.gold.org)
- Reuters (https://www.reuters.com/markets/)
- CME Group (https://www.cmegroup.com/)
Multi-entrepreneur, auteur et consultant depuis plus de vingt-cinq ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.


