Et si le découvert bancaire disparaissait en 2026 ? La rumeur a provoqué un vent de panique, mais ça ne va pas arriver, en tout cas pas l’année prochaine. Avec l’application d’une directive européenne, les découverts vont entrer dans le champ réglementaire des crédits à la consommation à partir de novembre 2026. En pratique, l’impact devrait être limité pour les clients des banques.
Voici ce qui va vraiment changer (ou pas) sur votre compte bancaire et sur votre compte Veracash.
L’essentiel
- Le découvert bancaire n’est pas un droit et n’a jamais été accordé de manière automatique. Ses modalités sont décrites dans une convention de compte. Pas de changement de ce côté.
- Le découvert bancaire ne sera pas interdit en 2026 et il ne sera pas forcément plus difficile d’y avoir accès. Ce sont principalement les formalités qui évoluent.
- La vraie nouveauté : les découverts autorisés à partir de novembre 2026 vont répondre aux mêmes règles que les crédits à la consommation. Pour chaque nouvelle demande d’autorisation, la banque devra systématiquement réaliser une étude de solvabilité.
- Sur Veracash, pas de changement à l’horizon. Votre compte reste en dehors des circuits bancaires, et adossé à des métaux précieux physiques. Pour ces raisons, le découvert n’est pas possible.
Rappel : qu’est-ce qu’un découvert bancaire ?
Le principe de découvert ou compte débiteur
Être à découvert, c’est rarement une bonne nouvelle. Cela se produit quand le solde d’un compte bancaire est négatif ou débiteur, en cas de dépenses imprévues par exemple. Les sommes dépensées ou prélevées sont alors supérieures au montant disponible sur le compte. Mais ce n’est pas toujours accepté par la banque ! Il faut avoir une autorisation de découvert, prévue par la convention de compte, et dont le montant et la durée sont variables. Cela permet d’avoir un peu de latitude pour continuer à effectuer des paiements, en attendant d’être à nouveau « dans le vert ».
Agios, commissions d’intervention : qui dit compte à découvert dit frais bancaires
Autre point à noter : découvert rime avec… frais bancaires. Plus exactement avec les agios, facturés lorsqu’un compte est à découvert (et même si celui-ci est autorisé). Ces intérêts débiteurs permettent à la banque de se rémunérer en échange du service proposé.
Si le découvert n’est pas possible ou en cas de dépassement du montant autorisé, la banque bloque les paiements par carte bancaire, les retraits et les prélèvements. Cela déclenche des commissions d’intervention : une somme prélevée sur le compte à chaque opération.
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Vrai ou faux ? Le découvert bancaire sera interdit à partir de 2026
Faux : les règles changent mais le découvert bancaire ne va pas disparaitre
Découvert et crédit conso, même combat
À partir du 20 novembre 2026, le découvert bancaire ne sera pas supprimé. Il va entrer dans le périmètre du crédit à la consommation et obéira à la même réglementation. C’est la première information à retenir.
La deuxième est que cela va concerner les découverts de tous montants, y compris de moins de 200 euros et de moins d’un mois. Ce changement est introduit par l’application de la directive européenne 2023/2225 du 18 octobre 2023 relative aux contrats de crédit aux consommateurs. « Les découverts de plus de 200 € et de plus d’un mois étaient déjà largement couverts par la précédente directive », précise la Fédération Française Bancaire dans un communiqué.
L’analyse de solvabilité devient systématique pour les découverts inférieurs à 200 euros
Désormais, pour donner une autorisation de découvert de moins de 200 euros et de moins d’un mois, la banque devra systématiquement réaliser une analyse de solvabilité du client. Ce qui était déjà le cas pour des montants supérieurs ou les plus longues durées. L’objectif est d’accorder le découvert avec plus de prudence pour limiter le risque de surendettement. Comme pour un crédit à la consommation, donc.
Ainsi, la banque va vérifier au cas par cas la capacité de remboursement de son client en tenant compte de la situation financière de celui-ci et de ses habitudes. Cela inclut plusieurs critères comme :
- Les revenus ;
- Les charges (loyers, factures) ;
- L’historique du client et le niveau de risque (stabilité du compte, incidents de paiement).
À noter : le taux d’endettement de 30 % ne s’applique pas ici, car cette notion concerne les crédits immobiliers.
Vrai ou faux ? Je vais perdre mon découvert autorisé en 2026
Faux : si vous avez déjà un découvert autorisé, il n’est pas concerné par le texte.
Les découverts déjà autorisés ne seront pas remis en cause
Pas de panique. L’entrée en vigueur des textes ne va pas changer la donne pour les conventions de compte existantes, ni pour les autorisations de découverts accordées avant le 20 novembre 2026. En revanche, il peut être judicieux d’anticiper un éventuel besoin de trésorerie en formulant une demande d’autorisation de découvert avant novembre prochain. Cela peut aussi être le moment d’adopter une nouvelle stratégie de gestion de budget pour éviter d’être dans le rouge.
Il ne sera pas forcément plus difficile d’obtenir une autorisation de découvert : ça dépendra des banques !
Penser que les découverts seront moins facilement autorisés est une idée reçue. En fait, le découvert bancaire n’est pas un droit et il a toujours fait l’objet d’un accord préalable de la banque. Ça, ça ne changera pas ! Aussi les banquiers étudient-ils toujours un minimum la situation financière d’un client avant de dire oui ou non à une autorisation de découvert. À partir de 2026, l’analyse de solvabilité sera systématique pour les découverts de tous montants et de toutes durées, mais elle devra être proportionnée. Un peu de paperasse en plus… et encore. Les formalités ne devraient pas être trop complexes pour les petites sommes, et cela dépendra des organismes bancaires. « Chaque banque, en fonction de sa politique d’octroi de crédit et de risques, déterminera comment appliquer à partir de novembre 2026 ce principe de proportionnalité indiqué dans les textes », ajoute la Fédération Bancaire Française.
Ce qui ne change pas : avec les métaux précieux physiques sur Veracash, pas de découvert possible
Pas de mauvaise surprise avec Veracash, ni maintenant, ni en 2026. Vous disposez d’un compte et d’une carte de paiement, mais il n’y a pas de découvert autorisé. La raison est simple : vous payez avec de l’or et/ou de l’argent, adossés à des grammes de métaux précieux physiques. Comme la contrepartie physique est 100 % garantie, il n’est pas possible d’avoir un solde débiteur avec des métaux précieux qui n’existent pas.
Un autre point à retenir : Veracash se situe en dehors des circuits bancaires. Les textes qui s’appliquent (ou qui vont s’appliquer) aux banques ne concernent pas votre compte en métaux précieux.
Questions et réponses sur le découvert bancaire
Comment obtenir un découvert bancaire ?
Pour obtenir une autorisation de découvert, il faut en faire la demande auprès de la banque. Soit au moment de signer une convention à l’ouverture d’un compte, soit ultérieurement par courrier. À partir de novembre 2026, la banque devra systématiquement étudier la solvabilité d’un client de manière proportionnée pour décider d’autoriser – ou pas – un découvert.
Quels sont les frais et agios liés au découvert bancaire ?
Les agios, forfaitaires ou proportionnels, sont prélevés lorsqu’un compte bancaire est débiteur. Ces intérêts sont calculés selon un taux qui doit être clairement indiqué dans la convention de compte. En cas de dépassement du découvert autorisé, d’autres frais s’appliquent : ce sont les commissions d’intervention, dont les montants sont réglementés.
Bibliographie
- Fonctionnement des découverts : décryptage d’évolutions (limitées) pour les clients – Fédération Française bancaire, 30/10/2025
- Directive européenne 2023/2225 du 18 octobre 2023
- Découvert bancaire : quels frais peuvent vous être facturés ? Site du ministère de l’Économie
Rédactrice Web depuis 2012 et contributrice au blog Veracash. Spécialiste en métaux précieux, moyens de paiement et gestion de budget. J’aime transmettre, décrypter, et dépenser ma pédagogie sans compter !


