Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 11/07/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,5%
  • 227 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↘︎
  • Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 2,7 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 60.7
  • Valeur du Dow Jones : 44372 ↘︎
  • Valeur du S&P 500 : 6259 ↘︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 11/07/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2 % ↗︎
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,3 % ↗︎
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -15,3
  • Production industrielle de la zone euro : 0.8 %
  • Valeur Euro Stock 50 : 5383 ↗︎
  • EUR/USD : 1,1688 ↘︎

Évolution du cours de l’or

Après une courte pause dans sa dynamique, le cours de l’or en euros a repris de la hauteur entre le 7 et le 11 juillet 2025. Coté à 2 805,98 € l’once en début de semaine, l’or a progressé régulièrement jusqu’à un pic à 2 875,78 € atteint le vendredi soir. Une évolution contrastée, marquée par une volatilité technique en milieu de semaine, mais clairement orientée à la hausse.

Cours de l'or arrêté au 11 juillet 2025

Trump rallume la guerre commerciale

C’est sans doute l’annonce la plus marquante de la semaine : le 11 juillet, Donald Trump a confirmé l’instauration de nouveaux droits de douane sur les importations canadiennes (35 %), tout en menaçant d’élargir ces mesures à d’autres partenaires commerciaux dès le mois d’août. Ainsi, usant comme chaque fois de sa méthode favorite, Donald Trump a envoyé un courrier le samedi 12 juillet, indiquant qu’il imposerait à 30 % les importations de l’Union européenne (UE) et du Mexique.

Ce signal protectionniste n’a pas tardé à ébranler les marchés, ravivant la demande de valeurs refuges. Dans ce contexte de nervosité, l’or a parfaitement joué son rôle, d’autant plus que les autres métaux industriels ont été directement visés par des droits de douane spécifiques, notamment sur le cuivre, l’acier et l’aluminium. Résultat : le métal jaune a regagné du terrain, porté par l’incertitude ambiante.

Fed prudente, chiffres de l’emploi contrastés

Côté américain, la politique monétaire reste un facteur déterminant. Cette semaine, les marchés ont épluché les minutes du FOMC, qui confirment une attitude attentiste de la Réserve fédérale. La banque centrale n’exclut pas une baisse des taux avant l’automne, mais préfère attendre des signaux économiques clairs.

Or, les données publiées ont entretenu le flou : le taux de chômage est resté stable à 4,1 %, un peu meilleur qu’attendu, tandis que l’emploi privé a reculé (33 000 suppressions de postes en juin). Ce mélange de résilience et de fragilité a nourri les spéculations sur une future détente monétaire. Un scénario favorable à l’or, même si le renforcement temporaire du dollar en début de semaine a freiné l’élan du métal jaune.

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L’or en euros porté par un effet devise modéré

Si l’or a progressé en dollars, son évolution en euros a été tout aussi notable, malgré une monnaie unique en légère reprise. La décision de la BCE d’abaisser ses taux en avance sur la Fed a contribué à affaiblir l’euro en début de semaine, avant un rebond modeste qui a freiné la hausse du métal jaune libellé en euros. Au total, l’or a tout de même gagné 1,3 % sur la semaine dans la zone euro.

Demande physique encore timide en Asie

En Chine et en Inde, la demande physique est restée relativement atone. Les prix élevés et la volatilité ont refroidi les acheteurs, tandis que de nouvelles mesures réglementaires chinoises sur la lutte contre le blanchiment d’argent ont limité les achats institutionnels. En Inde, la saison de la mousson, peu propice à l’achat d’or, a contribué à maintenir les volumes à un niveau modeste.

Le marché asiatique n’a donc pas soutenu activement la hausse, mais n’a pas non plus amplifié la pression vendeuse. L’équilibre est resté fragile, laissant les investisseurs internationaux piloter l’essentiel des mouvements sur les marchés de l’or.

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Tensions géopolitiques persistantes en toile de fond

Au-delà des tarifs douaniers, plusieurs facteurs géopolitiques ont continué à alimenter la prudence des investisseurs : la guerre en Ukraine, qui s’intensifie par phases successives, les frictions diplomatiques en Asie du Sud-Est, et la montée des tensions au Moyen-Orient, toujours sous haute surveillance après les récents affrontements.

À cela s’ajoute un climat général d’incertitude sur la solidité de l’ordre international, comme le souligne le dernier rapport du BlackRock Investment Institute. Même sans flambée immédiate, la prime de risque reste intégrée dans le prix de l’or, soutenant sa progression.

Analyse technique : un signal de reprise confirmé

Du point de vue graphique, le rebond observé dès le 10 juillet a été clairement validé par le franchissement du seuil des 2 860 € l’once, avec une clôture solide au-dessus des 2 870 € vendredi. La rechute du 9 juillet semble désormais digérée, et il semble même que les investisseurs aient profité de la pause du début de semaine pour se repositionner sur l’or, en pariant sur un été incertain, tant sur le plan monétaire que géopolitique.

Au final, la dynamique haussière reste intacte, et le restera tant que le seuil technique des 2 835 € (moyenne hebdomadaire) sera défendu.

Bibliographie


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.