Entre baisse de l’inflation et retour de la confiance, l’année 2023 semble avoir donné des signes encourageants aux épargnants. Certes, l’économie pâtit toujours des effets de la politique de taux élevés, mais là encore l’avenir semble s’éclaircir à l’horizon 2024.

Pour clore cette année, nous avons choisi de dresser un panorama des différents produits d’investissement disponibles sur le marché français et de faire le point sur leurs performances en 2023, histoire de vous aider à faire votre choix parmi les opportunités qui se présentent en termes d’épargne pour l’année 2024.

Et comme notre leitmotiv est la diversification, nous allons imaginer ce qu’un capital de 6500 euros (montant moyen de l’épargne des Français) équitablement réparti sur ces différents placements aurait pu rapporter concrètement sur l’année qui vient de s’écouler. Le profil retenu sera celui de l’épargnant prudent qui cherche toutefois à maximiser son gain tout en protégeant l’essentiel de son capital.

Ce qu’il faut retenir

  • Le Livret A et le LDDS restent plus que jamais des valeurs sûres de l’épargne des Français.
  • Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) constitue l’un des meilleurs placements du moment, mais l’augmentation du nombre d’épargnants éligibles révèle surtout une paupérisation croissante de la population.
  • L’Assurance-vie connaît un nouveau souffle, grâce au renchérissement des obligations en euro notamment, mais peine toujours à rivaliser en termes de rendement.
  • Les SCPI souffrent elles aussi de la crise de l’immobilier qui est en train de prendre de l’ampleur, mais elles restent toujours compétitives, à la limite du taux d’inflation.
  • La Bourse reste un incontournable, mais les récents records du CAC40 ne doivent pas faire oublier les risques inhérents à ce type de placement qui, même à travers une enveloppe sécurisée comme le PEA, expose potentiellement l’épargnant à de lourdes pertes suivant les titres qu’il aura choisis dans son portefeuille.
  • Encore marginal en raison de sa très grande volatilité, le Bitcoin a connu une année exceptionnelle mais qui ne peut en aucun cas présager de performances futures ; l’historique de cet actif a au contraire montré que les plus belles performances étaient généralement suivies de pertes tout aussi considérables.
  • Une épargne diversifiée sur tous ces supports aurait toutefois permis de dégager une plus-value annuelle intéressante en 2023, similaire à celle de l’or mais sans la garantie de préservation du pouvoir d’achat offerte par le métal précieux.

Cet article n’est qu’un reflet théorique de l’évolution de la performance des produits financiers sur l’année 2023. Le but ici n’est en aucun cas d’orienter le lecteur dans ses arbitrages en matière d’investissement. Adressez-vous à des CIF certifiés par les organismes de régulation pour vous faire accompagner dans votre démarche de placement.

Livret A et LDDS – Balises de l’épargne française en 2023

Le Livret A : un titan de l’épargne

2023 a été une année record pour le Livret A, ce bastion traditionnel de l’épargne française. Plus de 55 millions de Français disposent d’un Livret A, portant sa collecte nette à un niveau impressionnant de 25,84 milliards d’euros au premier semestre. Ce chiffre, déjà remarquable, prend une dimension encore plus significative quand on sait que l’épargne totale sur le Livret A dépasse désormais les 450 milliards d’euros.

Cette performance s’explique en grande partie par la hausse du taux de rémunération du Livret A, passé de 2% à 3% en février 2023. Cette augmentation, en dépit d’une inflation de 4,5% en juin 2023, a su séduire une large part des épargnants. Une autre décision clé a été la fixation du taux à 3% jusqu’en 2025 par l’exécutif, offrant ainsi une prévisibilité et une stabilité rassurantes aux épargnants dans un contexte économique fluctuant​​.

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Le LDDS : un pilier solidaire et durable

Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) n’est pas en reste. Affichant une collecte de 8,7 milliards d’euros au premier semestre 2023, le LDDS surpasse ainsi les résultats de 2022, et son encours avoisine désormais les 130 milliards d’euros. Sa popularité croissante témoigne de son attrait croissant auprès des épargnants français.

Mais l’intérêt pour le LDDS dépasse la simple perspective financière. Il offre non seulement une garantie de l’État et une exonération fiscale, à l’instar du Livret A, mais joue également un rôle crucial dans le financement de projets d’intérêt général. En effet, l’argent placé sur le LDDS contribue à des initiatives clés telles que la transition énergétique et l’économie sociale et solidaire, renforçant son profil en tant que produit d’épargne responsable et engagé​​.

L’année 2023 a clairement marqué un tournant pour le Livret A et le LDDS, reflétant une confiance renouvelée des Français dans ces véhicules d’épargne qui n’avaient toutefois vraiment souffert, même lorsque leur rémunération était quasi nulle. Mais c’est vrai que les nouveaux rendements plus attractifs, ainsi que leur contribution à des projets socialement et écologiquement responsables, ont boosté l’épargne sur ces livrets réglementés. Ces produits ont donc toutes les chances de rester des piliers incontournables de l’épargne en France pour 2024, offrant à la fois sécurité, stabilité et responsabilité.


Gain théorique
En tenant compte du changement de taux en cours d’année, 1000 euros placés sur chacun de ces deux livrets auraient rapporté deux fois 29,20 euros, soit 58,40 euros.

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Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) – une année exceptionnelle

Ascension record du LEP

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a connu une année phénoménale en 2023, marquant son histoire d’une pierre blanche. Avec plus de 10 millions de détenteurs et une collecte mensuelle record de 4,77 milliards d’euros en octobre, le LEP a démontré une attractivité sans précédent. Cette performance colossale a porté l’encours total du LEP à 63,8 milliards d’euros, avec une collecte annuelle de 15,87 milliards d’euros. L’augmentation du plafond de 7 700 à 10 000 euros en octobre a été un catalyseur majeur, incitant les épargnants à maximiser leur contribution​​.

Un rendement exceptionnel

Ce qui distingue le LEP en 2023, c’est son rendement exceptionnellement élevé. Depuis le 1er février 2023, le LEP a offert un taux de 6,1% (contre 4,6% en janvier), puis de 6% au 1er août, soit le double de celui du Livret A à 3%. Cette rémunération attractive a suscité un intérêt massif, faisant du LEP l’un des produits d’épargne les plus rentables sur le marché. D’ailleurs, il faut remonter à 1987 pour retrouver une telle performance du LEP.

Un succès en demi-teinte sur le plan sociétal

Cette année, le LEP s’est donc imposé comme un acteur incontournable de l’épargne française, avec toutefois un bémol qui a son importance. En effet, ce support d’épargne est réservé aux ménages modestes, qui ne sont pas ou peu imposés sur le revenu. Avec 18 millions de bénéficiaires potentiels, ce n’est qu’un peu plus de la moitié d’entre eux qui ont pu en profiter. D’aucuns pourraient croire que c’est pas négligence, mais il est plus probable que ce soit tout simplement à cause d’une paupérisation croissante de la population française. Laquelle est de plus en plus contrainte de vivre au jour le jour sans pouvoir épargner, quel que soit le rendement.

D’ailleurs, ils étaient 15 millions à être éligibles au LEP en 2019, ce qui signifie que 3 millions de personnes ont depuis rejoint les rangs des citoyens les plus modestes. Un résultat qui ne doit rien à la démographie, puisque dans le même temps, la population totale du pays n’a progressé que de 600 000 personnes.

Le LEP reste donc un produit attractif pour les ménages à faible revenu, mais son rendement va probablement baisser au 1er février 2024. En effet, contrairement au Livret A, son taux n’a pas été gelé et il sera donc recalculé pour suivre la baisse de l’inflation. Sauf si le ministère de l’Economie en décide autrement, le LEP devrait ainsi passer de 6 à 4,2 ou 4.4% suivant les estimations.


Gain théorique
En tenant compte des différents changements de taux en cours d’année, 1000 euros placés sur un LEP auraient rapporté 59,75 euros.

Assurances-Vie – Résurgence et diversification en 2023

Bien qu’elles constituent toujours le placement préféré des Français — hors livrets —, les assurances-vie avaient fini par décourager leurs plus fervents défenseurs en raison de leurs piètres performances de ces dernières années. Certes, les avantages fiscaux et patrimoniaux restaient intéressants, mais cela suffisait de moins en moins à compenser l’érosion continuelle des rendements ainsi que les menaces de révision législative bien moins avantageuse.

Une hausse encourageante

Et puis 2023 est arrivée, marquant une période de renouveau pour les assurances-vie en France, avec notamment une hausse notable de leurs performances. En effet, les fonds en euros, qui garantissent le capital et avaient stagné autour de 1% les années précédentes, ont connu une embellie, atteignant aujourd’hui les 2,5% en moyenne. Un élan significatif qui, malgré le contexte inflationniste, redonne quelques couleurs à ce type de placement.

Variabilité selon les contrats

Cependant, cette performance globale cache des disparités importantes selon la nature des contrats. Les fonds les plus anciens, avec des taux inférieurs à 2% en 2022, ont vu leur rendement plafonner entre 1,8 et 2% en 2023. À l’autre extrémité du spectre, les contrats récents, s’alignant sur la nouvelle donne obligataire, ont offert des taux moyens bien plus attractifs, se situant entre 3,5 et 4,5%. Ces contrats, comme ceux proposés par Ampli Mutuelle ou Corum Life, ont su tirer parti des opportunités du marché pour offrir des rendements supérieurs. D’autre part, certains fonds anciens, notamment de grandes compagnies d’assurance telles que Cardif, Predica ou CNP, ont bénéficié de leur flexibilité dans l’utilisation des réserves, se positionnant à un niveau intermédiaire, proche de 3%​​.

Finalement, l’année 2023 semble charnière pour l’assurance-vie, un peu du style “ça passe ou ça casse”. Certes, les rendements sont en hausse et on a vu apparaître une diversité croissante de produits adaptés à différents profils d’investisseurs, mais l’ensemble reste encore à consolider.

Ce qui est clair, c’est que les assurances-vie se sont réaffirmées comme un choix pertinent pour ceux qui cherchent à conjuguer sécurité et rendement. Mais malgré leurs 2161 milliards d’euros d’encours, elles peinent encore à rivaliser avec les livrets plus rentables et totalement défiscalisés. Leur intérêt principal réside encore dans l’absence de plafond pour les sommes épargnées ainsi qu’une configuration naturelle prévue pour les successions.


Gain théorique
En imaginant qu’on ait placé 1000 euros sur l’une des plus récentes assurances-vie, bénéficiant des meilleurs taux du marché, ce placement aurait rapporté environ 40 euros.

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SCPI – un revirement brutal en 2023

Après une longue période de rendements relativement stables, le secteur a connu un net recul, avec un rendement moyen de 4,15% en 2023, contre 4,53% pour l’année 2022. Cela reste convenable, et même supérieur au taux d’inflation actuel (ce qui n’était pas le cas durant le premier semestre…), mais on sent que la dynamique positive de ces dernières années s’est bel et bien inversée.

Un marché immobilier contrarié

Car cette baisse n’est pas simplement un ajustement passager, mais reflète un changement plus profond dans le marché immobilier, marqué par la fin des rendements faciles et une mutation du secteur. La correction notable des taux de distribution (-29% par rapport à l’année précédente) montre également une prudence croissante des professionnels du secteur et une possible réorientation du marché immobilier français​​.

Car c’est bien de cela dont on parle : le marché immobilier en France, qui sert plus ou moins de sous-jacent à la pierre papier, a subi une correction sévère liée principalement à la hausse brutale des taux d’intérêts. On ne parlera pas du durcissement des conditions de revenus et d’apport personnel exigées désormais par les banques pour l’octroi de crédits, car cela concerne surtout les particuliers. Mais, par exemple, le renforcement des normes toujours plus coûteuses ou encore un taux de vacance pouvant parfois dépasser 50% des surfaces, constituent autant de pressions supplémentaires sur un marché immobilier professionnel qui va déjà mal.

Certains secteurs gagnants

Cependant, l’impact de cette baisse de rendement n’a pas été uniforme à travers tous les segments des SCPI. Par exemple, les acteurs principalement investis dans la logistique (entrepôts, locaux d’activité) ont maintenu des dividendes moyens de 5,65%, en légère hausse par rapport à l’année précédente. D’autres types de SCPI, notamment celles diversifiées dans plusieurs catégories d’actifs (bureaux, commerces, crèches, Ehpad), ont également réussi à préserver des rendements intéressants, mais ont tout de même subi un repli notable par rapport à l’an dernier, s’établissant aujourd’hui en moyenne à 5,24%. Les SCPI investies dans l’hôtellerie ont quant à elles vu leurs rendements baisser à 4,86%​​, alors qu’elles pouvaient aller jusqu’à 5,31% en 2022.

Les SCPI de bureaux en souffrance

Pour d’autres catégories de SCPI, notamment celles strictement investies dans les bureaux, la performance moyenne est tombée en dessous de 4,50%, avec un taux de distribution de seulement 4,10%. Le recours massif au télétravail durant la crise sanitaire et les nouvelles habitudes qui sont apparues dans les entreprises depuis 3 ans (bureaux partagés, co-working, journées obligatoires de travail à domicile…) ont fait très nettement baisser la demande en bureaux. La période s’annonce donc difficile pour les SCPI qui ont favorisé ce genre de biens, d’autant plus que la hausse des taux de prêt immobilier pourrait entraîner une dégradation de la rentabilité des actifs des SCPI, et donc de leurs parts​​.


Gain théorique
En prenant pour référence une SCPI ayant bénéficié d’une performance annuelle moyenne, 1000 euros placés en janvier dernier auraient rapporté 41,50 euros.

À écouter

La crise de l'immobilier fait des dégâts

Mathieu Devaux-Sabarros et Benjamin Rosoor décryptent pour Valeur Refuge la crise qui touche actuellement le secteur de l'immobilier.

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Bourse et CAC 40 – entre corrections brutales et performances records

Le moins qu’on puisse dire c’est que l’année 2023 a été marquée par des performances variées pour les marchés boursiers, et notamment pour le CAC 40, reflétant les répercussions de la reprise économique post-pandémie et les défis posés par l’augmentation des taux directeurs. L’évolution des cours de la bourse n’a donc pas vraiment été un long fleuve tranquille tout au long de l’année, même si, en termes de performances brutes, l’indice parisien a gagné plus de 1000 points entre janvier et décembre 2023. Une performance rarement atteinte quand les cours sont déjà élevés.

Une progression spectaculaire qui masque de profondes turbulences

Plus exactement, le CAC 40 est passé de 6521 points le 2 janvier dernier à 7582 points au moment où cet article est écrit, soit le 20 décembre. Soit une progression de 16,21 % en un an.

Toutefois, ce dynamisme ne doit pas faire oublier les nombreuses turbulences qui ont jalonné l’environnement boursier au cours de ces douze derniers mois. En effet, le CAC 40 avait déjà atteint plus ou moins les sommets d’aujourd’hui en avril dernier… avant de traverser une zone de turbulences assez marquées durant laquelle la bourse de Paris a cherché un certain équilibre au-dessus des 7000 points. Pour finalement échouer en octobre dernier et s’enfoncer progressivement pour arriver en dessous des 6800 points.

Alors oui, le CAC 40 n’est pas toute la bourse, ce n’est qu’un indice et certains secteurs ont prospéré plus ou moins toute l’année tandis que d’autres ont éprouvé des difficultés quasi permanentes, illustrant la diversité des facteurs économiques et sectoriels qui peuvent influencer le marché​​.

Des gains records qui restent exceptionnels

Ainsi, parmi les nombreuses entreprises cotées sur le CAC 40, certaines se sont particulièrement distinguées en 2023. Comme Stellantis, le géant franco-italo-américain de l’automobile. Avec une hausse de son chiffre d’affaires de 7% au 3ème trimestre 2023 et une augmentation significative de ses ventes, Stellantis a affiché une performance impressionnante de +53,52% depuis le début de l’année, surpassant donc largement la performance moyenne du CAC 40. De la même façon, Safran, acteur majeur de l’aéronautique, de l’espace et de la défense a connu une hausse remarquable de son chiffre d’affaires, qui a séduit les investisseurs au point de faire grimper son action de plus de 40% depuis le début de l’année.

Mais cela ne veut pas dire pour autant que les épargnants ayant placé de l’argent en bourse ont réalisé des gains similaires. Tout dépend, non seulement de l’instrument par lequel ils ont investi (PEA, compte titres en direct, fonds commun de placements…), mais aussi de leur niveau d’exposition au risque.

Sans oublier la chance. Car certains titres se sont littéralement effondrés. A l’instar de la société Orpea, dont on aurait pu penser qu’elle était dans l’air du temps du fait de la “séniorisation” de la société, et qui a vu son action perdre jusqu’à… 99% de sa valeur !

En réalité, en 2023 plus que jamais, le placement en bourse reste une opération risquée pour laquelle il convient d’adopter une approche sélective et surtout informée. Les succès médiatisés de certains titres, et même de l’indice parisien lui-même, ne doivent pas faire oublier que si certains gagnent de l’argent en bourse, c’est parce que d’autres en perdent. Le jeu étant de suffisamment diversifier son exposition pour gagner plus que ce qu’on perd.

Ainsi, pour donner l’exemple d’un Plan d’Épargne en Actions (PEA) correctement équilibré, on estime que le rendement moyen en 2023 avoisine les 8 ou 9% (les pertes étant compensées par les gains). C’est moins que le CAC 40, mais rares sont les détenteurs de PEA à composer leur portefeuille sur la base exacte de l’indice parisien.


Gain théorique
En prenant pour référence un PEA ayant bénéficié d’une performance annuelle moyenne de 9%, 1000 euros placés en janvier dernier auraient rapporté 90 euros.

Bitcoin – une année de forte croissance et de grande volatilité

On ne pouvait pas terminer ce tour d’horizon des placements sans parler des crypto-actifs, et plus particulièrement du Bitcoin. En effet, depuis quelques années, le Bitcoin est de plus en plus présent dans le portefeuille des particuliers, même si pour la plupart d’entre eux, l’investissement reste marginal. Et pour cause, bien que certains investisseurs considèrent le Bitcoin comme une couverture contre l’inflation, semblable à l’or, la réalité est bien plus complexe et les 2 dernières années ont montré à quel point la reine des “crypto-monnaies” ne répondait à aucun modèle connu.

Quoi qu’il en soit, l’année 2023 a été marquée par une performance impressionnante du Bitcoin, qui reste tout de même le plus grand actif de la cryptosphère en termes de capitalisation boursière (860 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB de l’Autriche et du Danemark réunis !) .

En effet, le Bitcoin a commencé l’année avec une hausse spectaculaire de 37,56% en janvier, passant de 16 604 $ à 22 840. Une tendance haussière qui s’est poursuivie de manière plus ou moins constante, avec un gain notable de 41% fin mars, faisant du Bitcoin la classe d’actifs la plus performante du premier trimestre 2023​​.

En avril, le Bitcoin a franchi un seuil significatif, atteignant 30 000 $, avant de retomber dans la fourchette de 25 000 $ à 29 000 $. Ces fluctuations ont été suivies d’une autre forte poussée en fin juin et début juillet, avant une nouvelle baisse autour de 26 000 $​​.

Influencé par des nouvelles positives concernant une éventuelle approbation par la SEC (Securities and Exchange Commission des États-Unis) du premier fonds négocié en bourse (ETF) adossé au Bitcoin, ce dernier a atteint un sommet annuel de 44 386 dollars le 8 décembre. Et en dépit d’une baisse ultérieure, le Bitcoin se négocie à l’heure ou j’écris cet article autour de 43 000 dollars, marquant une augmentation de presque 159% depuis le début de l’année.

En clair, l’année 2023 s’achève donc sur une note optimiste pour le Bitcoin, mais illustre aussi la nature hautement volatil de cet actif. Certes, il peut être extrêmement lucratif de se positionner sur ce genre de produits, mais cela implique une compréhension approfondie de ce marché, et surtout une très forte tolérance au risque, car les revers sont aussi nombreux que dévastateurs : la dernière fois que le bitcoin a atteint les 40 000 dollars, sa valeur a été brutalement divisée par deux en moins de deux mois.


Gain théorique
500 euros placés en Bitcoins en janvier dernier auraient rapporté 795 euros.

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Conclusion

Finalement, nos 6500 euros de départ répartis sur tous les placements d’épargne évoqués dans cet article auraient généré une plus-value de 1084,65 euros, soit 16,69%. Ce qui est une belle performance, mais qui doit l’essentiel de son volume à l’exceptionnelle progression du Bitcoin, laquelle reste particulièrement aléatoire et surtout hautement volatile. Et sachant que le maximum jamais atteint par la crypto-devise avoisinait les 60 000 dollars, il est peu probable que, dans le contexte actuel, la marge de progression du Bitcoin soit similaire en 2024 à celle de 2023.

Enfin, pour information, l’or qui reste la référence monétaire plurimillénaire que les banques centrales elles-mêmes continuent d’amasser — en grande partie pour garantir la stabilité de leurs devises et se constituer des réserves de valeurs tangibles — ; ce métal précieux que certains continuent de traiter de “relique barbare” alors qu’il n’a jamais été aussi stratégique au cours des cinquante dernières années qu’en ces temps troublés que nous vivons aujourd’hui ; l’or, disais-je, a vu sa valeur s’apprécier de 14,5 % au cours de l’année 2023.

Soit une plus-value qui compense largement l’inflation et qui surpasse les rendements de pratiquement tous les autres produits d’épargne classique stables. Tout en offrant la garantie de préserver le pouvoir d’achat de son détenteur en toute circonstance.