Le rôle de l’or est multiple, aussi bien dans le portefeuille des épargnants que dans les réserves des banques centrales par exemple. Valeur refuge en période d’incertitude économique, actif de diversification financière, réserve monétaire ou encore instrument de stockage de valeur, l’or est influencé par une multitude de facteurs, dont certains indicateurs économiques majeurs aux États-Unis comme en Europe.
Chaque semaine, nous tentons d’analyser ces différentes influences.
Les indicateurs en gras sont ceux qui ont évolué depuis la dernière note de conjoncture.
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% en hausse
- Créations d’emplois en forte hausse, chômage en légère baisse
- Indice des prix à la consommation (IPC) américain : 3.69% (au-dessus des prévisions)
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 63 en forte baisse
- Valeur du Dow Jones : 33127 en très nette baisse sur la semaine écoulée (-2.52%) ↘︎
- Valeur du S&P 500 : 4217 en très nette baisse sur la semaine écoulée (-3.63%) ↘︎
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5% en hausse
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 4.3% en baisse rapide
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.4% en baisse
- Confiance des consommateurs et des entreprises dans la zone euro : -17.8 en baisse
- Production industrielle de la zone euro : -5.1% sur un an mais +0.6% depuis juillet 2023
- Balance commerciale en excédent de 6,7 milliards d’euros pour août 2023
Évolution du cours de l’or
L’once d’or a de nouveau franchi la barre symbolique des 2000 dollars, à 2060,85 USD à la clôture du vendredi 20 octobre 2023. Ce qui représente une nouvelle hausse de 3,72 % en une semaine, poursuivant sa progression au même rythme que la semaine précédente, avec une pointe à 2071 USD l’once au soir du vendredi 20 octobre.
De la même façon, le cours de l’or en euro est passé de 1818,45 à 1873 € l’once en une semaine, soit une progression de 3,02 %, avec là encore une pointe à 1885.20 € le 20 octobre en fin de journée.
Ce moment coïncide avec la rencontre au sommet entre Etats-Unis et Union Européenne sur fond de conflit israëlo-palestinien. Le président Joe Biden et les dirigeants de l’Union européenne, Ursula von der Leyen et Charles Michel, souhaitaient en effet trouver une réponse commune aux différentes tensions géopolitiques mais aussi économiques qui secouent le monde actuellement. Et ils ont fini par décider… de ne rien décider.
Tout d’abord, aucun accord n’est ressorti de cette rencontre au sujet des différends commerciaux entre Union Européenne et États-Unis, notamment sur le risque de voir réactiver les droits de douane imposés en 2018 par la présidence Trump sur les importations américaines d’acier européen. Rien non plus au sujet d’un éventuel accord demandé par les Européens concernant les minéraux nécessaires à la transition énergétique.
Quant aux conflits en Ukraine ou en Israël, là aussi, il semble surtout urgent d’attendre en assurant tous les belligérants de la volonté occidentale de faire progresser la paix. Les responsables américains et européens ont surtout à cœur de faire front commun pour “protéger nos démocraties » et d’éviter que ces deux foyers de violence ne s’étendent au-delà de leurs frontières respectives. Quitte à jouer sur les deux tableaux, en assurant par exemple un total soutien à Israël tout en assurant l’envoi d’aide humanitaire aux Palestiniens bloqués à Gaza.
Ce flottement et cette indécision ne plaisent pas aux marchés qui sont déjà dans le rouge depuis plusieurs semaines (beaucoup de résultats d’entreprises publiés la semaine passée n’ont pas été conformes aux attentes). En France, par exemple, le CAC40 a terminé la séance du vendredi 20 octobre à 6816.22, c’est-à-dire un niveau qui efface totalement tous les gains de l’année 2023 !
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Et ce n’est pas l’annonce des nouvelles dépenses destinées à soutenir la résolution des conflits ukrainien et israélien (certains pensent que cela sert surtout à les entretenir) qui risque de changer la donne. Joe Biden au Congrès vient ainsi de demander une rallonge budgétaire de 105,85 milliards de dollars pour aider ces deux pays, tandis que les Européens préparent quant à eux un paquet d’aides à long terme de 50 milliards d’euros en soutien à l’Ukraine.
Autant d’argent qui risque de venir alourdir les dettes publiques et surtout donner le sentiment aux Banquiers centraux que leur message d’austérité n’a pas été bien compris…
Le 19 octobre, le taux d’emprunt à 10 ans aux USA est monté à 4,99 %, un record depuis juillet 2007, tandis qu’en France (pour ne donner que cet exemple du pays devenu quasiment locomotive économique de l’UE), les OAT à 10 ans sont passées à 3,55 %, là encore du jamais vu depuis 2011. Avec des rendements obligataires pareils à payer, les Etats se préparent des lendemains qui risquent de déchanter, surtout avec la récession qui menace (elle semble déjà effective aux Etats-Unis et certains pays européens comme l’Allemagne par exemple y sont déjà). Sans compter que la dévalorisation des obligations déjà dans les portefeuilles des assureurs ou des fonds de pensions (pour ne citer que ces deux classes d’investisseurs) risque de plonger à la fois ces entreprises, mais aussi leurs adhérents, dans un puits sans fond.
Quant à l’inflation, elle baisse mais toujours pas assez vite, et beaucoup se demandent aujourd’hui si on arrivera un jour à retrouver la cible des 2% prônée par les banques centrales. En attendant, les taux d’intérêt vont sans doute continuer à monter et on prévoit 5,75% pour la Fed et 4,75 % pour la BCE d’ici décembre 2023.
Dans ce contexte, et alors que l’immobilier subit également un ralentissement notable, l’or confirme sa place de valeur refuge et pourrait donc continuer à grimper, y compris durant les premiers mois de 2024.
With 20+ years of experience as an author and consultant in the field of strategic communication, he has worked for several financial companies. Now, he unravels their behind the scenes stories, while explaining the basic economic mechanisms to the general public.