La course à la décarbonation passera obligatoirement par l’électrique. On le sait déjà, cela va mettre la pression sur la production de métaux qui n’intéressaient personne jusque-là. Alors, tension à venir sur les cours des métaux verts ? Faisons le point.

Qu’appelle-t-on transition écologique ?

Quand on parle de transition écologique, on pense d’abord à la décarbonation, pour réduire au maximum les émissions de CO2. Le développement durable, c’est avant tout la transition énergétique.

Citoyens, arrêtez tout !

Si vous écoutez les activistes des plateaux TV, la transition écologique passe notamment par la limitation des déplacements. Non seulement, il faut arrêter de consommer du pétrole, du kérozène (4 voyages en avion dans une vie on vous dit), du diesel et de l’essence, mais cela serait encore mieux si vous n’aviez pas de voiture. Il faut aussi réduire, voire stopper la consommation de viande parce que l’élevage intensif est un gros consommateur d’énergie et d’eau. Pensons aussi à réduire les achats de vêtements à bas coûts, accusés à juste raison de faire le tour de la planète en cargo, en avion et en camion avant d’habiller nos corps de rêve.

Remplacer l’énergie carbonée par de l’électricité

Disons-le tout de suite : il existe de l’électricité qui est produite par des centrales à gaz et à charbon. Autrement dit, le bilan carbone de cette énergie-là est très mauvais. Nous parlerons donc de toutes les autres formes de production, celles qui n’émettent pas de CO2.

Les Energies renouvelables (EnR)

Il s’agit de l’électricité produite par le vent (éoliennes), le soleil (solaire) et l’eau (l’hydroélectricité). A part pour la fabrication des engins, sur cette énergie, il n’y a pas de carbone. 

Le nucléaire

Là aussi, il n’y a pas de production de CO2 (à part les tonnes de béton produites pour fabriquer les centrales). C’est une électricité verte. « This is a provocation » comme dirait Jacques Chirac pour les mouvements écologistes, en général anti-nucléaire.

Le tout électrique impose d’augmenter le stockage

Et c’est là que nous retrouvons nos métaux de la transition écologique. Un peu de patience…

Les EnR sont intermittentes

C’est toute la difficulté du mix énergétique. Pour l’instant, la capacité de stockage pour les consommateurs habituels (particuliers, entreprises) est faible voire nulle. On consomme l’énergie produite à l’instant T et à défaut on exporte vers des pays à moindre capacité de production. La France exporte et importe de l’électricité selon l’état de ses capacités. Les énergies renouvelables ne produisent pas 24/24. S’il n’y a pas de vent, pas d’éolien. S’il y a un déficit en eau, pas d’hydroélectrique. Et s’il n’y pas de soleil, pas de solaire. Les nuits sans vent en période de sécheresse, la production est proche de zéro.

Le nucléaire en sous capacité

A la sortie du confinement, on a compris que l’Etat français avait fait de mauvais choix en matière de nucléaire. Sous la pression politique des écologistes, la capacité de production de la France a été limitée mais surtout l’avenir n’a pas été préparé. Les centrales françaises sont plus proches de la fin de vie que de la naissance. Un programme de construction de centrales nucléaires, c’est 10 ans minimum. « On s’était dit rendez-vous dans dix ans »…

La pression de la mobilité électrique

Si on ne construit plus de voitures thermiques en 2035, le nombre de véhicules électriques va être exponentiel. Les trains, les bus, les camions et peut-être même les avions pourraient aussi passer à l’électrique. Et là, pas d’autres solutions que de multiplier les solutions de stockage individuelles : les batteries ! On ne parle même pas des vélos, des ordinateurs portables, des téléphones. L’avenir : c’est batteries à tous les étages.

Quelles réponses économiques face à la crise climatique ?

Lors de notre dernière rencontre annuelle, Jean-Marc Daniel a répondu aux questions de Benjamin Rosoor sur la prise de conscience des économistes dans les choix à faire pour se développer tout en respectant la nature.

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Et voici donc nos métaux de la transition écologique

Certains parlent de terres rares et pensent qu’il y en a peu. En fait, on en trouve plutôt un peu partout mais sous forme de petits gisements à l’inverse de métaux comme le cuivre. Les Américains préfèrent parler eux de métaux ou de minerais critiques « criticals metals or minerals ». En effet, ce sont ceux que nous allons retrouver pour accompagner la transition énergétique, notamment pour la mobilité (les voitures). Ils deviennent stratégiques. On sait que la Chine dispose de nombreuses ressources. Elle a en plus mené depuis plusieurs années une politique d’échange de ressources contre des matières premières ou des terres rares avec d’excellents résultats.

35 métaux et minerais critiques

Il y a des terres rares dans le rapport établi par le service de recherche géologique américain qui recense les capacités d’approvisionnement du pays. Il y a aussi des métaux plus connus comme l’aluminium, le chrome, le tungstène, le nickel, le titane, l’uranium bien sûr, le cobalt ou des minerais comme le manganèse, le potassium et même des gaz comme l’hélium. L’objectif est d’éviter toute dépendance sur ces métaux et terres. Notamment vis-à-vis de la Chine. Il faut cartographier les mines pour pouvoir les exploiter plus tard. En Europe, on construit plutôt des mega usines de production de batteries : visiblement la maîtrise des matières premières n’est pas le projet.

3 stars des voitures électriques : cuivre, lithium et graphite

Si on vous demande quel est la matière la plus importante pour une voiture électrique, vous répondrez, sans aucun doute, le lithium pour la batterie. C’est vrai mais ce n’est pas le plus important. On a besoin de millions de tonnes cuivre dans l’industrie de la recharge de voiture. Finalement le métal essentiel pour la décarbonation c’est sans doute le cuivre. Et on a aussi besoin de beaucoup de graphite, un minerai lui aussi utilisé en masse dans les batteries et même les isolants.

Réduire l’empreinte carbone des métaux précieux d’investissement : la solution OZE

Pour rendre plus vertueuse l’utilisation des métaux précieux, plus respectueuse de l’environnement, il y a tout d’abord le recyclage. Il permet d’éviter l’extraction et l’ensemble des risques environnementaux que cela implique. Aujourd’hui, pour répondre à la demande d’or d’investissement, il ne serait pas nécessaire d’extraire, l’or du recyclage (récupération, refonte) suffirait. Mais le passage par la fonderie reste toujours très consommateur en énergie carbonée. 

Le groupe AuCOFFRE a souhaité proposer une offre vraiment « zéro empreinte » pour de l’or d’investissement. Il ne s’agit pas de « recyclage » mais de réutilisation, sans transformation. Des bijoux, des fragments d’or sont expertisés et pesés. Ensuite, ces objets, débarrassés uniquement des éléments de montage, sont stockés en coffre. C’est bien de l’Or Zéro Empreinte.

Les prochains métaux de la transition énergétique : le platine et le palladium

Si on parle stockage d’électricité, on pense rapidement à l’hydrogène. En effet, ce gaz va alimenter des piles à combustibles et permettre ainsi des recharges rapides de batteries de voiture mais aussi de locomotives et de camion.

A savoir : l’hydrogène n’est pas un carburant. Un moteur « à hydrogène » ne brûle pas de gaz. Il utilise ce gaz pour créer de l’électricité à travers la pile à combustible. Un catalyseur qui fonctionne avec une plaque de platine ou de palladium.

La production du palladium concentrée dans une région du monde

Si le platine est un métal assez « courant », le palladium se trouve en revanche dans très peu de pays. Les principaux gisements sont en Russie. On a vu avec le conflit en Ukraine et les sanctions internationales que le cours pouvait être impacté par des tensions dans cette région du monde. 

A noter : on trouve du palladium dans les pots catalytiques pour réduire les émissions des moteurs diesel. D’où la flambée du cours lors du #dieselgate.

A la recherche de l’hydrogène vert

Pour l’instant, le développement des moteurs à pile à combustible est freiné par la production de l’hydrogène. En effet, il y a de l’hydrogène « gris » qui consomme beaucoup d’énergie fossile, d’eau, etc. Et de l’hydrogène vert à partir de l’électrolyse et de l’énergie solaire. Sauf qu’il faut ensuite déplacer et stocker cet hydrogène (très volatile) sur les lieux de consommation. Si bien que le bilan et le rendement de l’hydrogène vert ne sont pas encore optimum. Mais cela devrait arriver. Récemment, on a découvert des poches d’hydrogène naturel sous la Lorraine et peut-être dans les Pyrénées-Atlantiques avec des projets d’investissement pour permettre une exploitation. Et visiblement, la présence d’hydrogène dans les sous-sols est assez fréquente.