Structurer votre épargne, c’est bien plus que mettre de l’argent de côté… même si c’est déjà une très bonne démarche ! Il existe plusieurs méthodes pour organiser votre épargne afin qu’elle corresponde au mieux à vos objectifs financiers, votre horizon de placement et votre profil de risque. Et quelle part faut-il réserver à l’or ? Veracash fait le tour des différentes méthodes de placements pour éclairer vos choix !
L’essentiel
- Les experts et économistes recommandent de répartir l’épargne entre différents actifs, afin d’optimiser la performance et de diminuer l’exposition au risque.
- Cette répartition – ainsi que le nombre d’actifs – varie selon les méthodes. Le portefeuille de Browne recommande par exemple une répartition égale (soit 25 %) entre actions, obligations, or et liquidités.
- Le pourcentage d’or peut être plus élevé, comme c’est le cas dans le portefeuille de Didier Darcet (30 %).
- La méthode de Ray Dialo réserve 7,5 % à l’or, tandis que les experts autrichiens Ronald-Peter Stöferle et Mark J. Valek adaptent le portefeuille 60/40 en intégrant 25 % d’or.
Le portefeuille permanent : la méthode Harry Browne
La stratégie de l’économiste américain Harry Browne repose sur un principe : comme il n’est pas possible de prédire l’avenir avec certitude, il faut pouvoir se préparer à tous les scénarios économiques. Aussi, l’idée est d’assurer un maximum de stabilité et de sécurité quelles que soient les circonstances (inflation, déflation ou encore récession).
Un portefeuille qui repose sur 4 classes d’actifs
Le fonctionnement du portefeuille consiste à répartir les actifs en 4 classes différentes, de manière équitable. Chaque classe représente 25 % de votre portefeuille :
- Les actions, qui ont tendance à performer en période de croissance économique ;
- Les obligations à long terme, dont la valeur peut augmenter dans un contexte de récession ou de déflation ;
- L’or physique (ou sous forme d’ETF), qui protège contre l’inflation et l’instabilité monétaire ;
- Et enfin les liquidités, c’est-à-dire l’épargne placée sur un livret réglementé ou des fonds monétaires, pour leur disponibilité à court terme.
Le terme « permanent » fait référence aux rééquilibrages annuels qui peuvent être nécessaires, lorsqu’un actif perd de sa valeur (ou en prend) et que son pourcentage descend sous les 15 %, ou dépasse 35 %).
Le portefeuille de Browne : pour quel profil d’investisseur ?
Le portefeuille de Browne a l’avantage de proposer une approche globalement stable, avec peu de volatilité. Il convient donc à des investisseurs qui souhaitent limiter le risque, aux dépens de rendements élevés. Mais également à des particuliers qui ne souhaitent pas garder l’œil en permanence sur les performances de leur portefeuille : la gestion se limite au rééquilibrage annuel.
Le portefeuille de Didier Darcet
Cette méthode est en fait une adaptation du portefeuille d’Harry Browne, où l’épargne est constituée de manière à résister aux chocs systémiques, tout en profitant des phases de croissance pour générer de la performance. Didier Darcet, expert en gestion d’actifs et cofondateur de Gavekal Intelligence Software, parle de « portefeuille robuste » sur AuCOFFRE.com.
Une part d’or plus importante dans le portefeuille robuste
Didier Darcet recommande un pourcentage plus élevé pour l’or : 30 %, au lieu des 25 % du portefeuille Browne. Il estime notamment que l’or est préférable aux obligations dans le contexte économique actuel.
Un rééquilibrage orienté selon le contexte économique
L’économiste français préconise également une plus grande prise en compte des actifs français, là où le portefeuille permanent est plutôt orienté vers les États-Unis.
Enfin, le rééquilibrage être effectué en fonction du contexte économique, quitte à exclure un ou deux actifs s’ils n’ont aucune chance de performer.
Bon à savoir : Pour bien gérer son budget aussi, il existe différentes méthodes. Découvrez la méthode d’Elizabeth Warren (50-20-30), la formule idéale de Kimmie Greene ou encore… le cash stuffing, c’est-à-dire la méthode des enveloppes !
Le portefeuille « All Weather » de Ray Dalio
L’approche de Ray Dalio, investisseur américain et fondateur du gestionnaire de fonds Bridgewater, rejoint celle de Harry Brown. Il s’agit de créer un portefeuille qui peut résister à toutes les conditions économiques. Mais ici, les actifs sont pondérés selon la manière dont ils peuvent réagir en fonction des scénarios économiques. L’objectif étant d’obtenir un rendement stable à long terme.
Chaque actif a un poids déterminé dans le portefeuille d’investissement
La composition type du portefeuille de Ray Dalio correspond à :
- 40 % d’obligations à long terme (avec des échéances supérieures à 20 ans) pour limiter les risques en cas de récession ou de déflation ;
- 30 % d’actions pour profiter de la croissance économique ;
- 15 % d’obligations à moyen terme (avec une échéance de 7 à 10 ans) ;
- 7,5 % d’or, réserve de valeur en période d’instabilité ou d’inflation ;
- 7,5 % d’obligations à court terme ou d’épargne liquide, pour conserver une flexibilité.
À quels profils d’investisseurs le portefeuille de Ray Dalio correspond-il ?
Cette répartition s’adresse surtout aux investisseurs prudents ou modérés, et aux investisseurs qui misent sur le long terme. Comme le portefeuille permanent de Harry Browne, il permet de ne pas dépendre d’une seule classe d’actifs.
Le portefeuille 60/40
Répartir ses actifs selon la règle du 60/40 consiste à investir 60 % de son épargne en actions, et 40 % en obligations. Il s’agit de l’une des approches les plus classiques, surtout popularisée dans les années 1980-1990. Néanmoins, elle présente désormais une limite : elle n’est, selon les experts, plus forcément adaptée au contexte économique et géopolitique actuel.
Comment fonctionne la méthode de répartition 60/40 ?
Le principe est d’associer les actions, supposées générer du rendement, et les obligations qui doivent limiter la volatilité et apporter de la stabilité. Les actions peuvent être diversifiées (géographiquement et sectoriellement) afin de limiter l’exposition au risque. Ce type de répartition est d’ailleurs plutôt destiné aux investisseurs qui ont une tolérance au risque modérée.
Le portefeuille 60/40 montre ses limites, mais peut être adapté
La stabilité du portefeuille repose sur une corrélation négative entre actions et obligations : lorsque les premières baissent, les secondes sont censées remonter. Or, ce postulat ne se vérifie plus systématiquement : la corrélation est même positive, notamment lorsque les taux de la Réserve fédérale américaine sont hauts. Les deux spécialistes autrichiens Ronald Stöferle et Mark Valek (S&V) l’évoquent également dans leur rapport In Gold We Trust 2024. En conséquence, les deux analystes proposent d’intégrer d’autres actifs dans cette répartition :
- 45 % d’actions ;
- 15 % d’obligations ;
- 25 % d’or, dont 15 % sous forme d’or physique et 10 % d’ETF et argent métal ;
- 10 % de matières premières ;
- 5 % de bitcoin.
Attention : Veracash vous recommande de solliciter les services d’un gestionnaire de patrimoine, qui est en mesure de préconiser des solutions adaptées à votre situation précise et à vos objectifs financiers.
Bibliographie et sources
- Rapport In Gold We Trust 2024, Ronald Stöferle et Mark Valek (S&V)
- Le portefeuille idéal de l’investisseur, Didier Darcet, interview AuCOFFRE.com
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