Le cours de l’or bouge chaque semaine au rythme de l’économie mondiale. Avec L’Actu de l’Or, recevez chaque mardi un résumé clair pour :

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Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 30/12/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 3,75 %
  • 214 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↘︎
  • Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 2,7 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 52.9
  • Valeur du Dow Jones : 48454 ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 6912 ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 30/12/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2,1 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,4 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14,6
  • Valeur Euro Stock 50 : 5795 ↗︎
  • EUR/USD : 1,176 =

Évolution du cours de l’or

Pour la dernière semaine de l’année, le cours de l’or en euros a continué à progresser jusqu’à atteindre la valeur record (une de plus !) de 3862 euros le lendemain de Noël. Toutefois, dès le lundi 29 décembre, de nombreux investisseurs ont pris leurs bénéfices occasionnant un repli technique du cours en-dessous des 3700 euros.

Cours or 31 décembre 2025

Cette dernière semaine de 2025 ressemble donc à une “échappée finale” pour l’or, avec un marché rattrapé par les prises de bénéfices mais aussi par quelques forces de rappel sur le dollar, sans que les fondamentaux favorables au métal jaune ne soient remis en cause.​

Un sommet alimenté par l’inertie haussière de 2025

Entre septembre et fin décembre, l’or évolue dans une tendance clairement ascendante, avec une suite de records qui se prolongent jusque dans la semaine de Noël.​

Le 26 décembre, en pleine séance asiatique et dans des volumes déjà réduits par les fêtes, l’once de “GoldSpot” dépasse les 4 500 $ sur certains marchés et franchit parallèlement un nouveau sommet en euros, autour de 3 862 € l’once. Cette poussée est le produit d’une année exceptionnelle : plus de 60-70 % de hausse annuelle, des taux réels américains en recul après la série de baisses de la Fed, des flux massifs vers les ETF or et des achats records des banques centrales, le tout sur fond de méfiance envers les actions et les valeurs technologiques jugées surévaluées.​

Taux, dollar et rapport de force euro/dollar

Sur la période du 22 au 30 décembre, il n’y a pas de nouvelle décision de la Fed, mais les anticipations de réduction de taux en 2026 continuent de jouer le rôle de “soubassement” du marché : l’idée reste que les rendements réels resteront très bas, ce qui rend l’or attractif même à ces niveaux.​

Dans le même temps, le dollar tente un petit rebond technique après avoir fortement reculé depuis l’automne. L’euro, lui, reste globalement fort en 2025 (environ +13 % sur l’année face au dollar) mais oscille dans une bande étroite entre 1,16 et 1,18 en décembre, se situant à 1,17-1,18 autour du 29 décembre.​

Conséquence : quand l’or se hisse à plus de 4 500 $ le 26 décembre, l’effet se répercute presque pleinement en euros ; lorsque le dollar se redresse légèrement les 29 et 30 décembre et que l’or corrige vers 4 330-4 350 $, l’once en euros recule aussi mais reste largement au‑dessus de 3 700 €. Le mouvement n’est donc pas un “accident européen”, il reflète d’abord la respiration du marché dollar.​

Asie, marchés clairsemés et mouvements exagérés

La semaine qui entoure Noël est marquée par des volumes très réduits : Wall Street ferme tôt le 24, les marchés occidentaux sont en pause le 25, et une partie de l’Asie fonctionne en mode allégé.​

Volumes négociés - COMEX

Dans ces conditions, il suffit de relativement peu d’ordres, notamment des achats institutionnels ou de gros arbitrages sur ETF, pour faire bouger fortement les prix. Certains articles de presse soulignent que la poussée de l’or au‑delà de 4 500 $ le 26 décembre tient en partie à ce marché “éclairci” où les acheteurs dominent temporairement les carnets d’ordres. De même, la correction du 29 décembre est amplifiée par des ventes concentrées dans un contexte de liquidité limitée.​

Banques centrales et ETF : la toile de fond qui ne bouge pas

En arrière‑plan, les grandes forces structurelles restent en place. Les données du World Gold Council et de plusieurs cabinets montrent que 2025 s’achève sur des achats officiels proches de records historiques : plusieurs centaines de tonnes supplémentaires ont été ajoutées aux réserves, avec une accélération fréquente en fin d’exercice budgétaire.​

Les ETF or terminent l’année avec plus de 5 milliards de dollars d’entrées nettes rien qu’en novembre, et des actifs sous gestion autour de 530 milliards de dollars, portés par des flux particulièrement puissants en Asie (Chine, Japon, Inde) où les investisseurs institutionnels utilisent l’or comme assurance face aux risques financiers et géopolitiques. Rien, dans la semaine du 22 au 30 décembre, ne remet en cause ce socle : la correction de fin de mois est davantage un phénomène de flux et de calendrier qu’un retournement de tendance.​

Prises de bénéfices et “nettoyage” de fin d’année

Comme on l’a vu plus haut, le moteur immédiat du repli sous les 3 700 € le 29 décembre, ce sont les prises de bénéfices. Après une année où l’or a gagné plus de 60 % et atteint une série de records en dollars, argent et même palladium, nombre de gérants et de traders choisissent de sécuriser leurs performances avant la clôture des comptes, quitte à revenir plus tard.​

On avait connu pratiquement le même scénario lors du dernier pic de mi-octobre.

Sur le marché spot, l’once recule d’environ 4 à 5 % le lundi, ce qui ramène les prix sur des niveaux de support technique sans effacer la hausse des semaines précédentes. En euros, l’effet est accentué par la petite remontée du dollar et par l’idée, chez certains investisseurs européens, que les niveaux proches de 3 800-3 850 € constituent une zone de résistance qu’il est rationnel d’alléger avant 2026.​

Psychologie des investisseurs : entre euphories et doutes

La fin de décembre est donc un moment paradoxal. D’un côté, l’or vient de signer une année record, porté par la crainte de bulles sur l’intelligence artificielle, par des valorisations boursières jugées “déconnectées” et par l’idée que les banques centrales ont changé de régime (des taux “plus hauts pour plus longtemps” ont laissé place à l’acceptation d’une inflation durablement au‑dessus de 2 %).​

De l’autre, beaucoup se demandent si le sommet n’a pas été atteint et si l’année suivante ne sera pas celle d’un rattrapage des actifs risqués. C’est ce mélange d’euphorie et de prudence qui explique l’enchaînement typique de cette fin de mois : un nouveau plus‑haut le 26 décembre, alimenté par les derniers acheteurs et les algorithmes suiveurs de tendance, puis une vague de ventes forçant les prix à souffler et à revenir sous les 3 700 €. ​

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Bibliographie


Bruno GONZALVEZ

Multi-entrepreneur, auteur et consultant depuis plus de vingt-cinq ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.