Le vrai héros de la dernière saison de la série espagnole sur Netflix « La Casa de Papel » est bien le stock d’or de la Banque d’Espagne. 90 tonnes en lingots que veulent voler les braqueurs au masque de Dali. Une démonstration de la véritable valeur de l’or qui ne se mesure pas qu’en euros ou en dollars. [Attention Spoiler]
Le vrai pouvoir d’un stock d’or
El Profesor, c’est le surnom du stratège de ces braquages de la Banque d’Espagne. Et ce prof cambrioleur est profondément antisystème bancaire. S’il n’avait pas eu l’idée de voler un stock d’or au sein de la « Casa de Papel », l’imprimerie officielle de la banque d’Espagne, il aurait pu inventer le Bitcoin. Mais son idée est bien de voler 90 tonnes d’or. On pourrait croire que c’est pour s’enrichir mais finalement, c’est pour tout à fait autre chose.
Plus d’or, plus de confiance
[Attention Spoiler] Oui, les 90 tonnes d’or finissent par disparaître. Mais tant que l’information n’est pas connue, cela ne sert à rien. Dans la série, c’est bien la révélation de la disparition du stock qui déclenche le chaos. L’Espagne a perdu sa garantie, la bourse s’effondre immédiatement. On en revient à l’origine de la monnaie « fiat ». Le Professeur se débrouille pour que le monde économique perde confiance en l’Etat espagnol et en sa capacité monétaire.
La confiance : un principe qui pèse lourd en négociation
Et vous l’avez compris, finalement, les 90 tonnes d’or ont une valeur bien plus importante que leur prix en métal précieux (4,5 milliards d’euros quand même avec un kilo d’or à 50 000 euros, cf le cours de l’or). Un stock d’or a pour principale utilité d’asseoir la stabilité des finances du pays. Donc, pour les services de l’Etat, alors que l’économie part totalement en vrille, le seul moyen de retrouver du calme et donc de la confiance, c’est le retour de l’or à sa place, dans les coffres. Rapidement, 90 tonnes d’or en otage ça vaut cher, très cher. On vous laisse découvrir la suite dans la série.
L’ultime leçon du Professeur n’est pas très morale
On vous laisse bien évidemment découvrir le dénouement. Mais pendant les 5 saisons de la série, les braqueurs veulent absolument passer pour les « gentils ». Ils refusent de tuer des gens. Ils expliquent régulièrement que leurs actions ne font que profiter des dérives des gouvernements et des financiers. Des Robins des Bois des temps modernes donc.
Mais pourquoi s’attaquer à l’or d’un Etat ?
Effectivement, on pourrait se dire que des individus aussi intelligents auraient pu pirater des milliards d’euros des comptes des banques ou provoquer un bank run en bloquant les guichets ou les distributeurs de billets. Non, le Professeur et ses compagnons aux noms de ville (Tokyo, Rio, Lisbonne, Marseille, etc.) se focalisent sur l’or parce que comme le dit la voix off (Tokyo) dans les premiers épisodes de cette ultime saison de La Casa de Papel :
« Quand tout est pourri autour de toi, seul l’or reste pur »
Brand Content Manager chez VeraCash.
Diplômé de l'institut des sciences de l'information et de la communication de Bordeaux, Mathieu Devaux-Sabarros a été consultant pour des groupes comme Orange Business, Sopra Steria ou encore La Banque Postale et le CIC.
Pour VeraCash, il est notamment le présentateur du podcast Valeur Refuge, l'émission pour mieux comprendre l'économie.
Curieux de tout et en particulier d'Économie, de ses transformations et de l'impact qu'elle a sur nos sociétés.
Toutes les questions méritent une réponse, avec recul et pédagogie.