Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 24/01/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4.5%
  • 223 000 inscriptions hebdomadaires au chômage, en nette hausse ↗︎
  • Inflation américaine sur 12 mois : 2.9 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 71.1 en baisse
  • Valeur du Dow Jones : 44424 en forte hausse ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 6101 en forte hausse (record historique) ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 24/01/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 3 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.4 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6.3 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14.2 (léger mieux) ↗︎
  • Production industrielle de la zone euro : -1.9 %
  • EUR/USD : 1.05 en forte hausse ↗︎

Évolution du cours de l’or

Visiblement, le cours de l’or continue sans faiblir la dynamique haussière entamée au dernier trimestre 2024. Le métal doré a même réussi à retrouver ses plus hauts historiques… et à les dépasser, marquant ainsi un nouveau record absolu pour l’once d’or au-delà des 2658 euros !

graphiques des cours de l'or en euro et en dollar

Certes, le cours a clôturé à 2640 euros, mais cette “base arrière” reste le record de la semaine précédente, ce qui pondère quelque peu la notion de repli.

La trêve à Gaza détend (légèrement !) les cours

Néanmoins, puisqu’on parle de repli, il y en a bien eu un (très léger !) en début de semaine, conséquence probable de la baisse des tensions au Proche-Orient avec la trêve proclamée à Gaza, suivie de la libération de prisonniers palestiniens en échanges d’otages israéliens. Évidemment, ce n’est qu’un cessez-le-feu qui a de fortes chances de n’être que provisoire, mais certains veulent y voir un signe fort d’une détente véritable dans la région.

Toutefois, le cours a retrouvé ses niveaux de progression quelques heures plus tard pour terminer la semaine sur une moyenne exceptionnellement élevée. La raison en est simple, et il semble que ce soit la même depuis le début du mois de novembre : Trump.

Nouveau call-to-action

Donald Trump : nouveau facteur majeur d’instabilité

En effet, la situation à Gaza a pu sembler de nature à faire baisser les inquiétudes des investisseurs, elle n’a pas suffi à contrebalancer les perspectives économiques, financières et même géopolitiques entraînées par le retour de Donald Trump au pouvoir.

Lundi 20 janvier, à l’occasion de son investiture officielle, le nouveau président des États-Unis a rappelé de manière ferme et déterminée sa volonté de taxer tout ce qui n’était pas américain et de se poser en chef d’orchestre de l’économie mondiale, décidant par exemple du prix du pétrole, du niveau des taux d’intérêt et même de la façon dont les autres pays devaient faire commerce. Pire encore, il a confirmé son idée un peu folle d’annexer à la fois le Groenland (qui appartient au Danemark) et le Canada (qui s’appartient à lui-même !).

Ces démonstrations de force (et un peu de folie aussi) auraient peut-être pu n’être qu’un feu de paille participant du personnage fantasque de Donald Trump, s’il n’avait pas répété et confirmé ses propos jeudi 23 janvier, en sa qualité de guest-star du dernier sommet de Davos au cours duquel il s’est adressé aux grands dirigeants, mais aussi aux grands chefs d’entreprises occidentaux. Là, c’est un Donald Trump fier de lui, conquérant, quasiment impérial, qui a redit sa volonté d’imposer SA vision et SES conditions au reste du monde.

L’or continue de progresser sur fond de perspectives inflationnistes

Une situation qui ne peut que laisser deviner de grosses difficultés à venir, ne serait-ce que sur le plan du commerce international. Et même si les marchés ont globalement apprécié cette nouvelle orientation pro-business, beaucoup se demandent aujourd’hui si le projet a des chances d’être viable à moyen ou long terme. Par mesure de précaution, les investisseurs ont donc renforcé leurs positions sur l’or qui est désormais l’un des actifs traditionnels le plus performant de ce début d’année, en dépit de son absence de rendement.

Enfin, les tensions entre la Maison Blanche et la Fed contribuent également à renforcer le poids de l’or en qualité de valeur refuge. D’un côté, la politique annoncée par Donald Trump menace d’être particulièrement inflationniste pour les Américains (les droits de douane sur toutes les importations vont forcément renchérir le coût de la vie pour les entreprises et les ménages). D’un autre côté, Trump exige de Jerome Powell qu’il accélère la baisse des taux pour soutenir son grand projet de relance. Sauf que c’est impossible, car le mandat de la Fed l’oblige justement à relever les taux en cas d’inflation…

Dans les deux cas, c’est le dollar qui en pâtit (l’indice euro-dollar a fait une remontée spectaculaire en faveur de l’euro ces derniers jours), et l’or renforce donc son attrait aux yeux des investisseurs