Chaque année, l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP) rend un nouveau rapport. L’occasion de faire le point sur l’évolution des usages des modes de paiement, et l’état de la fraude en France. Alors, que nous apprend la dernière édition basée sur l’année 2024 ? Veracash vous explique les points importants.
L’essentiel
- Si la plupart des transactions se font toujours par carte, les Français apprécient de plus en plus les innovations comme les paiements par smartphone.
- Les techniques de fraude évoluent : en 2024, un tiers des arnaques se font par manipulation, avec des fraudeurs qui se font passer pour des conseillers bancaires.
- L’Observatoire continuer à mener des actions de prévention et de sécurisation des moyens de paiement. Parmi ses perspectives : tirer parti de l’intelligence artificielle dans la lutte contre la fraude.
Usages : plus de paiements par carte et plus d’innovation selon l’OSMP
62 % des paiements scripturaux sont faits par carte bancaire
Sans surprise, en 2024, le paiement par carte est toujours plébiscité. Il correspond à 20 982 millions de transactions réalisées sur l’année, en progression de 6,6 % par rapport à 2023. Et parmi tous les moyens de paiement scripturaux, le rapport de l’OSMP montre que le paiement par carte est de loin le plus utilisé : 62 % des opérations, avant les virements (17,7 %) puis les prélèvements (14 %). En revanche, les chèques continuent à tomber en désuétude : le nombre de paiements par chèque baisse de 12 % par rapport à 2023 (784 millions de transactions en 2024), et est divisé par deux par rapport à 2019.
Rappel : les paiements scripturaux, sur lesquels le rapport se concentre, impliquent des écritures sur des comptes bancaires. Cela inclut les paiements par carte, chèque, virement, etc. Ils s’opposent aux paiements fiduciaires, qui correspondent aux pièces et aux billets.
Des paiements plus rapides, plus pratiques
Ce sont donc les nouveaux usages qui montent en puissance : les Français veulent des paiements plus simples, plus innovants et plus rapides. C’est le cas du paiement par mobile, tout d’abord, dont le nombre de transactions a doublé par rapport à 2023. Cette méthode représente 15 % des paiements sans contact en 2024. Les virements instantanés sont aussi très appréciés, avec un nombre d’opérations quasiment multiplié par deux par rapport à 2023.
La fraude se stabilise… mais change de visage
Un niveau de fraude global stable, le taux de fraude aux cartes bancaires au plus bas
Le montant total du préjudice lié aux fraudes est estimé à 1,19 milliard d’euros en 2024 : un chiffre stable depuis 2022. Ça ne baisse pas vraiment, mais ça n’augmente pas non plus ! Pour l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, il s’agit d’une perspective encourageante. Ce d’autant plus que le niveau de menace est toujours important, avec des attaques de plus en plus sophistiquées (réseaux internationaux et utilisation de l’intelligence artificielle). Une autre bonne nouvelle : le taux de fraude à la carte bancaire se stabilise à son niveau le plus bas, à 0,053 %. Les outils d’authentification forte et l’amélioration de la détection des tentatives d’arnaques contribuent à ce bon résultat, explique l’OSMP.
Un tiers des fraudes se font « par manipulation »
Les usages des payeurs évoluent, les modes opératoires des fraudeurs aussi. Le rapport de l’OSMP met en évidence le développement des fraudes par manipulation : les cas où les escrocs se font passer pour des conseillers bancaires par téléphone, par exemple. En 2024, ce type d’arnaque représentait 32 % des fraudes (et 31 % en 2023). L’OSMP souligne que cette part reste relativement stable grâce à plusieurs mesures et actions de sensibilisation. Par exemple : l’authentification des numéros de téléphone mise en place depuis octobre 2024 pour empêcher les fraudeurs d’usurper les coordonnées des prestataires de services de paiement. À partir d’octobre 2025, un service de vérification des IBAN doit aussi aider à limiter ces tentatives d’arnaque.
Recommandations de l’OSMP : prévention, sécurité et intelligence artificielle
Continuer à agir pour sécuriser les paiements
Fort de ces constats, l’OSMP souligne l’importance de poursuivre les efforts pour renforcer la sécurité des moyens de paiement, et notamment à distance. En effet, si les innovations comportent de nombreux avantages, elles imposent aussi de nouveaux défis en matière de sécurité. L’Observatoire préconise de continuer à prendre des mesures comme l’authentification forte, déjà appliquée par Veracash, et déjà efficace. La coopération entre les secteurs stratégiques (banques, opérateurs télécoms et réseaux sociaux notamment) doit aussi aider à réduire les risques de fraude.
Bon à savoir : Veracash s’engage contre la fraude et place la sécurité au cœur de ses priorités. En savoir plus sur le contrôle des comptes et des cartes de paiement.
Les apports de l’intelligence artificielle pour lutter contre la fraude
Dans le cadre de sa mission de veille technologique, l’Observatoire cherche comment utiliser l’intelligence artificielle : « L’habileté des fraudeurs à inventer de nouveaux procédés frauduleux appelle les acteurs de la chaîne des paiements à tirer parti du progrès technologique pour développer de nouvelles capacités en matière de lutte. » L’IA permet en effet une détection plus précise des fraudes complexes (par manipulation, usurpation, comportements inhabituels). Mais les enjeux de conformité sont nombreux. Les outils devront impérativement respecter la confidentialité des données (RGPD), les lois européennes en matière d’IA (IA Act) et la directive sur les services de paiement (DSP2).
Questions et réponses sur les moyens de paiement et la sécurité
Qu’est-ce que l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement ?
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement ou OSMP est une institution française, créée en 2016 avec la loi « Sapin 2 ». Ses missions sont :
- Le renforcement de la sécurité des moyens de paiement ;
- La réalisation de statistiques en matière de fraude ;
- La veille technologique concernant les paiements scripturaux.
L’OMSP compte parmi ses membres : le gouverneur de la Banque de France, le secrétaire général de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), des parlementaires, ou encore des représentants des opérateurs de systèmes de paiement.
Comment savoir si le paiement est sécurisé ?
Dans le cas d’un paiement en ligne, plusieurs éléments attestent de la sécurité du site. L’URL en haut de la fenêtre doit commencer par « https:// », le s signifiant « secure ». Un cadenas peut également s’afficher à côté. Pour encore plus de protection, il est conseillé d’utiliser des moyens de paiement à authentification forte : avec un code reçu par SMS pour confirmer l’opération.
Bibliographie
Rapport de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement 2024 (publié en septembre 2025)
Rédactrice Web depuis 2012 et contributrice au blog Veracash. Spécialiste en métaux précieux, moyens de paiement et gestion de budget. J’aime transmettre, décrypter, et dépenser ma pédagogie sans compter !


