Le cours de l’or bouge chaque semaine au rythme de l’économie mondiale. Avec L’Actu de l’Or, recevez chaque mardi un résumé clair pour :
- Comprendre les grandes tendances,
- Suivre les marchés et les indicateurs clés,
- Avoir les bonnes infos pour piloter votre épargne.
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Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 15/12/2025)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 3,75 % ↘︎
- 236 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↗︎
- Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 3 %
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 53.3
- Valeur du Dow Jones : 48401 ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 6793 ↘︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 15/12/2025)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2,2 %
- Taux de chômage pour la zone euro : 6,4 %
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -14,2
- Valeur Euro Stock 50 : 5742 ↗︎
- EUR/USD : 1,175 ↗︎
Évolution du cours de l’or
L’envolée du cours de l’or vers 3 700 € l’once entre le 9 et le 15 décembre (jusqu’à 3706 euros le 12 décembre) est directement liée à la baisse de taux de la Fed… mais aussi à tout un faisceau de forces qui se renforcent mutuellement : dollar plus faible, banques centrales toujours très acheteuses, afflux massif vers les ETF or (surtout en Asie) et un climat géopolitique qui entretient la recherche de valeurs refuges.
La Fed appuie sur l’accélérateur
Lors de la réunion des 9 et10 décembre, la Fed a abaissé ses taux directeurs, mais aussi et surtout envoyé un message clair : les hausses de taux ne sont plus sur la table à moyen terme. Et d’autres baisses restent envisageables si l’économie ralentit.
Concrètement, cette décision a fait reculer les rendements réels américains et affaibli le dollar, tombé sur un plus bas de huit semaines, ce qui rend l’or (coté en dollars) plus attractif pour tous les acheteurs étrangers et se traduit mécaniquement par une poussée du cours en euros.
Banques centrales : un soutien de fond qui ne se dément pas
Derrière ce mouvement conjoncturel, il y a un socle structurel : les banques centrales continuent de se détourner partiellement du dollar pour renforcer leurs stocks d’or.
On parle d’achats annuels de l’ordre de 600 à 800 tonnes ces dernières années, avec des réserves officielles autour de 35 500 tonnes, soit environ 17 % de tout l’or jamais extrait. Autant de métal qui sort du marché pour longtemps et crée une sorte de “plancher” qui monte au fil des mois. Cette stratégie, motivée par la crainte de sanctions, de dépréciation monétaire et par la volatilité des marchés obligataires, envoie aussi un signal psychologique fort aux investisseurs privés.
Les ETF or et l’Asie entretiennent la braise
Au-dessus de ce plancher officiel, se superpose une vague financière : les ETF or. Le World Gold Council indique qu’en novembre, les fonds cotés or ont encore attiré 5,2 milliards de dollars de capitaux, soit le sixième mois consécutif d’entrées et des montants très supérieurs à la moyenne de 2024.
Fait marquant : l’Asie mène la danse. En Chine et au Japon, faiblesse des marchés actions, tensions géopolitiques régionales et réforme de la TVA sur les bijoux ont incité une partie des acheteurs à passer du bijou aux ETF, plus faciles à acheter et à revendre. En Inde, on en est au sixième mois d’entrées, soutenues par un prix local de l’or jugé attractif au regard de la tendance de long terme. Cette “financiarisation” asiatique de l’or donne au marché une inertie haussière qui réagit vite à la moindre nouvelle accommodante de la Fed.
Un monde nerveux qui cherche des assurances
L’or ne monte pas par hasard, il reflète aussi l’état du monde et l’accumulation de risques : conflit figé en Ukraine, tensions en mer de Chine méridionale, interceptions américaines de cargaisons pétrolières vénézuéliennes, relations internationales plus conflictuelles, etc. Sans oublier les dettes publiques en hausse dans la plupart des grandes économies.
Pour les États comme pour les investisseurs, cela renforce l’idée que garder une part d’actifs “hors système”, au premier rang desquels on trouve l’or, est une assurance raisonnable. Ce n’est pas un événement isolé qui fait monter le métal, mais la somme de signaux qui rappellent que le paysage reste fragile.
Une dynamique de marché auto‑entretenue
Enfin, il y a la mécanique propre au marché. Après plusieurs semaines de consolidation autour de 3 600 € l’once, la coupure de taux de la Fed et la glissade du dollar ont servi de déclencheur : franchissement de seuils techniques, rachat de positions vendeuses, nouveaux ordres “momentum” (ces achats qui se déclenchent justement quand le prix accélère).
Comme l’or venait déjà d’un rallye entamé au printemps, une partie des traders commence à se demander si le sommet de 2025 a été atteint, d’où le petit repli vers 3 670 € en fin de période : on prend quelques bénéfices, sans pour autant remettre en cause le scénario dominant d’un métal solidement soutenu par la politique monétaire, les banques centrales et les flux asiatiques.
En résumé, la semaine du 9 au 15 décembre ressemble à une “réactivation” de la tendance haussière plus qu’à un simple sursaut : la baisse de taux de la Fed agit comme l’allumette, mais c’est le baril de poudre constitué par les achats officiels, les ETF asiatiques, le climat géopolitique et la psychologie des investisseurs qui fait vraiment flamber le cours de l’or jusqu’aux abords de ses records de l’automne.
Bibliographie
- Cours de l’or par Veracash (https://www.veracash.com/fr/cours-or)
- World Gold Council (https://www.gold.org)
- Reuters (https://www.reuters.com/markets/)
- CME Group (https://www.cmegroup.com/)
Multi-entrepreneur, auteur et consultant depuis plus de vingt-cinq ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.



