Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 18/07/2025)

  • Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 4,5%
  • 221 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ↘︎
  • Inflation américaine sur 12 mois (PCE) : 2,7 %
  • Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 61.8 ↗︎
  • Valeur du Dow Jones : 44384 ↗︎
  • Valeur du S&P 500 : 6297 ↗︎

Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 18/07/2025)

  • Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 2.15 %
  • Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2 %
  • Taux de chômage pour la zone euro : 6,3 %
  • Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -15,3
  • Production industrielle de la zone euro : 3.7 % ↗︎
  • Valeur Euro Stock 50 : 5359 ↘︎
  • EUR/USD : 1,1625 ↘︎

Évolution du cours de l’or

Le cours de l’or libellé en euros a évolué cette semaine dans une fourchette relativement étroite, oscillant entre 2 858 et 2 887 euros l’once. Une séquence sans flambée, sans décrochage, marquée par une volatilité modérée et un certain attentisme des marchés. Ni euphorie ni déroute : l’or s’est contenté de jouer son rôle de balancier, refuge prudent d’un monde qui, lui, continue de tanguer.

Cours de l'or arrêté au 18 juillet 2025

À première vue, le calme plat pourrait faire croire à un désintérêt passager pour le métal jaune. Mais à y regarder de plus près, c’est bien une conjonction d’incertitudes, de signaux contradictoires et d’équilibres fragiles qui explique cette consolidation molle. Les investisseurs observent, ajustent, arbitrent, mais ne tranchent pas. Le statu quo l’emporte, dans un climat où le risque est latent mais l’urgence encore contenue.

L’inflation américaine brouille les pistes

Du côté des États-Unis, plusieurs publications ont rythmé la semaine et influencé indirectement le cours de l’or. Mercredi 16 juillet, les chiffres de l’inflation pour le mois de juin ont suscité des réactions contrastées. Bien que les données soient globalement en ligne avec les attentes, la persistance d’une inflation sous-jacente légèrement au-dessus du seuil visé par la Fed a maintenu le flou sur le calendrier d’éventuelles baisses de taux. À cela s’ajoutaient les premiers résultats d’entreprises du second trimestre, eux aussi mitigés, qui ont contribué à une certaine prudence sur les marchés boursiers.

Dans ce contexte, les rendements obligataires américains se sont repliés en fin de semaine, et le dollar a perdu un peu de terrain. Ce double mouvement aurait pu soutenir plus franchement le prix de l’or, mais la réaction est restée contenue. Le métal précieux a certes bénéficié d’un léger soutien, mais sans catalyseur clair, aucun seuil technique majeur n’a été franchi.

Tensions géopolitiques, effet refuge mesuré

Sur le front international, les tensions ne manquent pas. Et pourtant, elles ne suffisent plus à provoquer une ruée vers l’or. Le conflit en Ukraine a connu une nouvelle escalade jeudi, avec des frappes russes sur des infrastructures critiques et l’annonce par l’Union européenne d’un 18ᵉ paquet de sanctions contre Moscou, ciblant cette fois les secteurs énergétique et financier. Des mesures symboliques, certes, mais qui peinent à modifier l’équation des marchés.

Le Moyen-Orient, toujours sous tension, reste un foyer de risques. Mais là encore, l’absence d’événement soudain ou spectaculaire cette semaine a limité l’effet sur les actifs refuges. Le marché semble anesthésié par une conflictualité devenue structurelle. L’or n’a pas perdu son statut de valeur refuge, mais les investisseurs n’en font pas, pour l’heure, leur premier réflexe.

devenez votre propre banque avec Veracash

L’Asie tourne le dos, provisoirement

Autre facteur important : la demande physique en Asie, historiquement l’un des piliers du marché de l’or, continue de faire défaut. En Chine comme en Inde, les achats restent timides, découragés par les prix élevés et l’instabilité des cours. À Shanghai, la prime sur l’or avait reculé à 10 dollars l’once contre 25 début juillet, signe tangible d’un repli de la demande. En Inde, la mousson et les incertitudes sur les taxes à venir refroidissent également les ardeurs des acheteurs, malgré un contexte inflationniste local qui aurait pu inciter à l’achat.

Même en Asie du Sud-Est, les signaux sont au repli. Le 15 juillet, le marché vietnamien a enregistré une légère baisse des prix domestiques, symptôme d’un désengagement progressif des acheteurs particuliers. L’attrait de l’or en tant que valeur refuge semble perdre en intensité, concurrencé par des actifs plus dynamiques ou jugés momentanément plus attractifs.

Une gestion tactique, plus qu’un mouvement de fond

Ce que révèle surtout cette semaine, c’est le comportement tactique des investisseurs. En l’absence de grande surprise macroéconomique ou de choc géopolitique, le cours de l’or a été dicté par des arbitrages de court terme. Certains prennent leurs bénéfices après les sommets atteints début juillet. D’autres allègent leurs positions pour réallouer des fonds vers des classes d’actifs plus dynamiques, comme les actions, qui bénéficient d’un certain optimisme sur les résultats d’entreprises.

À l’inverse, les plus prudents conservent une ligne sur l’or comme instrument de couverture. Mais la taille des positions reste mesurée. On observe plus une consolidation technique qu’un véritable reflux. Le support technique autour de 2 860 euros a tenu toute la semaine, sans menacer la dynamique haussière installée depuis mi-juin.

Ce que le marché attend

En résumé, la semaine du 14 au 18 juillet aura été celle d’une stabilisation sans éclat. Le métal jaune a trouvé un équilibre entre tensions persistantes et espoirs de normalisation. Les regards se tournent désormais vers les prochaines données d’inflation (notamment aux États-Unis), les décisions de la Fed prévues pour septembre, et les mouvements de change qui, par effet mécanique, continueront d’influencer la valorisation de l’or en euros.

Le seuil des 2 900 euros l’once reste à portée de main. Mais il faudra, pour l’atteindre ou le dépasser, un signal plus fort qu’une simple rumeur de ralentissement économique ou une nouvelle salve de sanctions sans effet immédiat. D’ici là, l’or reste ce qu’il est depuis des millénaires : un abri solide… mais rarement spectaculaire.

devenez votre propre banque avec Veracash

Bibliographie


Bruno GONZALVEZ

Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses et les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.