Faut-il concéder de grands sacrifices pour se constituer une épargne ? Pas du tout, et l’économiste américain David Bach le prouve avec le « Latte Factor ». Sa théorie montre qu’éviter des petites dépenses invisibles – comme l’achat d’un café à emporter, des abonnements numériques oubliés – peuvent constituer une épargne. Prêts à vous défaire de ces nouvelles habitudes de consommation ? Et pour quels résultats ? Veracash fait le calcul.
L’essentiel
- Le « Latte Factor », théorisé par l’économiste David Bach, montre que les petites dépenses du quotidien impactent votre capacité d’épargne.
- Des achats plaisir comme un café à emporter, des abonnements numériques ou un repas livré à domicile sont autant de nouvelles habitudes de consommation dans notre société actuelle.
- Ces dépenses sont en partie évitables. Surtout, les montants peuvent plutôt être alloués à la constitution d’une épargne.
Qu’est-ce que le « latte factor » et quel est son impact sur vos finances ?
Le « latte factor », ou « facteur latte », est un concept popularisé par David Bach. Selon l’économiste américain, acheter un café au lait le matin sur votre trajet fait partie des petites dépenses quotidiennes qui freinent votre capacité d’épargne.
La théorie de Bach : acheter un café, c’est manquer une occasion de devenir millionnaire
L’approche de David Bach repose sur une théorie simple : les petites dépenses invisibles sont celles qui vous empêchent de constituer une épargne. Pour le prouver, l’économiste a choisi l’exemple du « latte », c’est-à-dire le café au lait acheté tous les jours dans un coffee shop.
Pour l’économiste, chaque café représente une dépense de 5 dollars en moyenne, soit une centaine de dollars par mois. David Bach estime ainsi que réaffecter ces dépenses à la constitution d’une épargne, avec un taux de rendement de 10 %, permettrait de disposer d’un capital de près d’un million de dollars en quatre décennies. De quoi illustrer le pitch de son livre : « pourquoi vous n’avez pas besoin d’être riche pour vivre riche ».
Au-delà de la métaphore, un coup de projecteur sur les dépenses évitables
L’idée du million de dollars a de quoi séduire bien sûr, même si le résultat dépendra des sommes épargnées et des investissements réalisés ! La théorie de David Bach montre surtout à quel point le budget est grevé chaque mois par des dépenses invisibles, surtout dues à nos nouvelles habitudes de consommation.
L’achat d’un café à emporter n’est qu’un exemple. Dans les faits, il y en a bien d’autres. Les abonnements aux contenus numériques, notamment (musique, séries, films ou encore livres), font partie des « petits montants » qui s’accumulent. Surtout quand vous n’utilisez finalement plus votre abonnement… ou qu’après la résiliation, vous avez juste payé pour une location de contenu, sans en conserver la propriété. Même votre abonnement mobile peut cacher des dépenses invisibles : une souscription pour une chaîne, une assurance en cas de casse…
Changer ses habitudes de consommation pour mieux gérer son budget
Avec le temps, le montant cumulé de ces petites dépenses font la différence. Mais comment les allouer à votre épargne ?
Prendre conscience des dépenses évitables dans votre budget
Le premier pas vers une meilleure gestion financière, c’est avant tout d’identifier l’ensemble des dépenses évitables dans votre budget. En voici quelques exemples.
- Un latte à emporter, ou un petit café avec sa viennoiserie : 4 euros par jour, jusqu’à 960 euros par an ;
- Les repas livrés à domicile : 3 repas à 15 euros par semaine, c’est près de 200 euros par mois et 2 400 euros par an ;
- Les abonnements à des plateformes de contenus numériques (livres, musique ou films et séries) : avec un prix moyen de 10 euros par mois, cela représente 240 euros par an pour deux abonnements.
Attention, cette prise de conscience ne consiste pas à supprimer ces petits plaisirs de votre quotidien. Mais plutôt de lister le total des dépenses, et de vérifier si ce sont réellement des euros dépensés utilement, ou non. Vous pouvez également mettre à profit des méthodes d’organisation de budget pour arbitrer parmi vos dépenses. Il en existe plusieurs, comme la méthode 50-20-30 d’Elizabeth Warren.
Constituer votre épargne sereinement et sans vous priver
Vous avez identifié les dépenses sur lesquelles vous pourriez économiser ? L’étape suivante, c’est de transformer l’argent non dépensé en épargne. Comme ces petites dépenses se limitent à quelques euros, toute économie risque en effet de se diluer dans votre budget mensuel. Surtout dans un contexte d’inflation.
Ici aussi, il existe plusieurs méthodes.
- Vous pouvez consacrer une enveloppe budgétaire à ce type de dépense chaque mois. Si le montant alloué n’est pas entièrement utilisé en fin de mois, reportez-le sur votre épargne. Cela implique de suivre précisément vos dépenses : l’approche est assez similaire à celle du « cash stuffing ».
- Vous pouvez également estimer le montant que vous allez économiser. Versez-le directement dès le début du mois sur votre épargne, ou sur un compte qui n’est pas votre compte courant. Comme votre compte Veracash par exemple. Vous pouvez également mettre en place un virement automatique. Sans oublier de changer vos habitudes de consommation au quotidien bien sûr !
50 ou 100 euros épargnés chaque mois peuvent ainsi vous aider à constituer une épargne de précaution, adopter une stratégie d’investissement à moyen ou long terme. Simplement en évitant de vous arrêter dans un coffee shop ou en résiliant un abonnement de contenus numériques : en voilà une bonne résolution de rentrée !
Astuce : le DCA, ou Dollar-Cost Averaging, est une méthode d’épargne qui consiste à acheter de l’or régulièrement, par petites quantités. Une somme définie est allouée, à chaque mois par exemple, pour alimenter un compte dédié.
Bibliographie
David Bach et John David Mann, Le Facteur latté (The Latte Factor), 2020.
Ancienne journaliste de presse écrite, rédactrice passionnée de nouveaux sujets : je décrypte le monde des finances et des budgets bien ficelés pour vous aider à mieux comprendre les mécanismes de l'investissement.