Il s’est préparé pendant plus de 70 ans à devenir roi d’Angleterre. Et ça valait le coup d’attendre. En effet, au-delà d’une couronne et d’une fonction symboliques, ce sont des milliards de livres sous forme d’actifs ou de revenus que récupère Charles 3. Un patrimoine tentaculaire et diversifié.

Qui veut jouer à gagner 42 milliards d’actifs en gestion ?

Le nouveau roi d’Angleterre – roi du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth – récupère de fait tout ce qui était géré par la reine Elizabeth II en tant que monarque. Il reçoit aussi des biens collectés par sa mère pendant son très long règne. Et cela ressemble à un véritable inventaire à la Prévert d’ultra-riches.

Châteaux, palais, terres

Le monarque à peine assis sur le trône d’Angleterre se retrouve automatiquement à la tête d’un patrimoine immobilier tentaculaire (la Firme). Il bénéficie directement d’une partie des revenus de ces actifs. Mais qu’il ne peut pas vendre puisqu’ils appartiennent au royaume. Ils sont détenus en fiducie.

Palais et châteaux

Des palais et des châteaux pour un montant de pratiquement 10 milliards de dollars. La plupart appartiennent à la Couronne, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas des propriétés privées du roi comme Buckingham, Windsor et même la Tour de Londres. Deux appartenaient à Elizabeth 2, et ont donc été transmis dans l’héritage à Charles 3 : Balmoral en Écosse et Sandringham (où se trouve l’élevage de chevaux d’Elizabeth).

Une partie de l’île

Les fonds marins autour de l’Angleterre appartiennent à la Couronne. Évidemment, la décision de faire de l’espace autour d’un Royaume insulaire une sorte de bien commun est assez logique. Les revenus de ces fonds sont en revanche, en partie, reversés au roi via le Crown Estate.

Un duché en remplace un autre

Le duché de Lancaster : en passant de prince de Galles à roi, il perd une poule aux œufs d’or pour en récupérer une autre. Les 23 millions de livres du duché de Cornouailles reviennent donc aujourd’hui au prince William. Le roi se voit, lui, attribuer les revenus du duché de Lancaster dont la valeur globale des actifs est estimée à 750 millions de dollars. Ces dividendes et autres rentes en provenance du duché de Lancaster servent à payer les « autres dépenses » du roi.

Fonds royal d’investissement 

Le joyau de ce patrimoine gigantesque, c’est le Crown Estate. Un portefeuille composé essentiellement d’immobilier sous toutes ses formes : terres agricoles, immeubles, locaux commerciaux. La valeur globale du fonds est estimée à 17,5 milliards de dollars. Si vous allez faire du shopping sur Regent Street à Londres, sachez que vous allez rapporter des sous à Charles puisque la totalité de la rue est propriété du Crown Estate. Il faut savoir que l’ensemble des revenus de ce fonds (400 millions de dollars en moyenne) revient au Trésor britannique mais… 25 % sont reversés à la Couronne soit un peu moins de 100 millions. Allez, rassurez-vous, tout ne revient pas à Charles. 25 % de cette allocation sont réservés aux frais de fonctionnement de la Couronne et aux voyages de la famille royale. Bref, pour Charles, ce ne sont que 75 millions qui atterrissent dans sa poche.

Un patrimoine personnel très diversifié

Le nouveau roi est plutôt bon gestionnaire. Il a quelques marottes liées à l’environnement : c’est ainsi qu’il est propriétaire de la plus grande enseigne d’alimentation bio d’Angleterre. Il a aussi plusieurs domaines ruraux à l’étranger et des chambres d’hôtes de luxe. Il va recevoir de sa mère de nombreux biens :

  • Des bijoux ;
  • Des œuvres d’art dont « Le Bloc » de Claude Monnet ;
  • Les deux châteaux de la reine (notamment Balmoral) ;
  • Des collections de voitures (Rolls, Bentley, Jaguar, Aston Martin, Range/Land Rover) ;
  • Des chevaux ;
  • De l’immobilier ;
  • Des investissements dans des entreprises ;
  • La plus belle collection philatélique du Commonwealth.

Une fiscalité très avantageuse pour le roi

Il n’y a pas de suspense, le roi Charles 3 ne va pas payer beaucoup d’impôts. L’ensemble de ses revenus en provenance du Crown Estate sont établis sur un bénéfice net, c’est-à-dire que le fisc s’est servi avant d’envoyer sa rente au monarque.

Pas d’impôt sur les successions

Les Britanniques aiment leur souverain. Par le biais de leur gouvernement, ils ont signé il y a quelques décennies un accord pour exonérer d’impôts les successions la famille royale. Il faut savoir qu’en Angleterre, cet impôt est de 40 %. Le principe est d’éviter une dilapidation du patrimoine royal pour réussir à financer des droits après le décès d’Elizabeth. Ainsi, Charles 3 qui récupère un héritage d’environ 500 millions de dollars de sa mère selon Forbes, ne versera pas une livre sterling au fisc. Sachant que ce patrimoine personnel est vraiment difficile à estimer puisqu’on y trouve des chevaux, des terres, de l’immobilier, de l’art et même des entreprises. Avec plusieurs dizaines de millions de revenu par an, il y a en effet de quoi investir.

Le roi paie volontairement un impôt local

Normalement, la royauté est totalement exonérée mais Charles en tant que prince de Galles avait décidé de payer des impôts sur les revenus du duché de Cornouailles qui revient aujourd’hui à son fils. Il devrait faire la même chose pour le duché de Lancaster.