Le rôle de l’or est multiple, aussi bien dans le portefeuille des épargnants que dans les réserves des banques centrales par exemple. Valeur refuge en période d’incertitude économique, actif de diversification financière, réserve monétaire ou encore instrument de stockage de valeur, l’or est influencé par une multitude de facteurs, dont certains indicateurs économiques majeurs aux États-Unis comme en Europe.
Chaque semaine, nous tentons d’analyser ces différentes influences.
Les indicateurs en gras sont ceux qui ont évolué depuis la dernière note de conjoncture.
Principaux indicateurs américains (valeurs arrêtées au 26/01/2024)
- Taux d’intérêt de la Réserve fédérale (Fed) : 5.5% inchangé depuis juillet
- 214 000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage, en hausse de 13 % ↗︎
- Inflation américaine CPI : 3,4 % (core 3,9 %) stable
- Confiance des consommateurs US (indice Michigan) : 78,8 inchangé
- Valeur du Dow Jones : 38100 en hausse après une semaine en dents de scie ↗︎
- Valeur du S&P 500 : 4894 en légère hausse après avoir franchi plusieurs fois les 4900 ↗︎
Principaux indicateurs européens (valeurs arrêtées au 26/01/2024)
- Taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) : 4.5 % inchangé
- Taux d’inflation moyen pour la zone euro : 2.9 % inchangé
- Taux de chômage pour la zone euro : 6.4 % inchangé
- Confiance des consommateurs et des entreprises zone euro : -16.2 en baisse ↘︎
- Production industrielle de la zone euro : -6.8 % inchangé
- EUR/USD : 1.085 en baisse ↘︎
Évolution du cours de l’or
D’après les derniers chiffres de l’U.S. Bureau of Economic Analysis, l’indice des prix à la consommation américains affiche désormais une progression constante de 2%, ce qui laisse dire à beaucoup que les États-Unis ont gagné la lutte contre l’inflation, même si celle-ci reste au-dessus de 3% quand on réintègre les prix de l’énergie et des services médicaux par exemple.
Mieux encore, il semble que les Américains aient retrouvé le niveau d’inflation d’avant-Covid sans pénaliser l’emploi qui affiche toujours une bonne santé insolente. De fait, la récession ne semble plus pour l’instant être une menace outre-Atlantique, contrairement à ce qui se passe en Europe, laquelle souffre plus durement de la hausse des prix de l’énergie depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Conséquence directe, le dollar en ressort renforcé tandis que l’euro accuse le coup. Cela se ressent d’ailleurs sur le cours de l’or qui reste stable face à la monnaie unique européenne sur une semaine…
Plus exactement, l’or a vu son cours fléchir sensiblement dès le 24 janvier, à l’annonce des bons résultats américains qui ont redoré le blason du dollar en sa qualité d’actif de réserve. Comme chaque fois, lorsque les investisseurs ont le choix entre protéger leur capital en or ou en dollar, ils privilégient ce dernier dès qu’il se renforce car il constitue également la monnaie d’échange la plus facile à utiliser dans un maximum de transactions.
Néanmoins, si l’or semble s’être redressé face à l’euro, ce n’est pas uniquement parce que la devise européenne perd du terrain face à la monnaie américaine depuis environ un mois.
Les bons résultats de l’économie américaine expliquent évidemment une bonne partie de cet écart, mais on note également que la confiance des consommateurs comme des entreprises continue de s’éroder en zone euro. C’est sans doute aussi ce qui peut expliquer la bonne tenue du cours de l’or, lequel reste une valeur refuge appréciée des investisseurs sur le long terme.
Enfin, on note que, d’après les derniers chiffres publiés par Eurostat, le revenu réel des ménages européens a diminué au 3e trimestre 2023, tandis que leur consommation est restée stable. Ce qui signifie en clair qu’ils ont dû rogner sur leur épargne, et ce n’est jamais considéré comme une bonne perspective à moyen ou long terme.
Auteur et consultant depuis plus de vingt ans dans le domaine de la communication stratégique, il a plusieurs fois travaillé pour le compte d'entreprises financières dont il décrypte aujourd'hui les coulisses, tout en vulgarisant les mécanismes économiques de base à l'intention du plus grand nombre.