{"id":11226,"date":"2025-07-22T12:19:18","date_gmt":"2025-07-22T10:19:18","guid":{"rendered":"https:\/\/www.veracash.com\/?page_id=11226"},"modified":"2025-07-22T12:19:18","modified_gmt":"2025-07-22T10:19:18","slug":"histoire-reserve-or-france","status":"publish","type":"page","link":"https:\/\/www.veracash.com\/fr\/cours-or\/prix-historique\/histoire-reserve-or-france","title":{"rendered":"D\u2019o\u00f9 vient la r\u00e9serve d’or de la France ?"},"content":{"rendered":"

[vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][uncode_breadcrumbs][vc_custom_heading heading_semantic=\u00a0\u00bbh1″ text_size=\u00a0\u00bbh1″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb660589″ subheading=\u00a0\u00bbDans un monde o\u00f9 les monnaies sont devenues immat\u00e9rielles, index\u00e9es sur la dette et pilot\u00e9es par la politique des banques centrales, l\u2019or reste un actif tangible et universel qui traverse les \u00e9poques. Symbole de richesse, pilier de souverainet\u00e9, il tr\u00f4ne toujours au c\u0153ur des r\u00e9serves strat\u00e9giques de nombreux pays. Et la France, discr\u00e8tement mais fermement, continue d\u2019en d\u00e9tenir plusieurs milliers de tonnes.\u00a0\u00bb]D\u2019o\u00f9 vient la r\u00e9serve d’or de la France ?[\/vc_custom_heading][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb108455″]<\/p>\n

O\u00f9 se trouve la r\u00e9serve d\u2019or de la France ?<\/h2>\n

On imagine souvent que les r\u00e9serves d\u2019or d\u2019un pays sont dispers\u00e9es dans des coffres ultra-secrets \u00e0 l\u2019\u00e9tranger. C\u2019est partiellement vrai. Mais pour la France, la r\u00e9ponse est \u00e0 la fois plus simple et plus \u00e9tonnante, car la majorit\u00e9 de son or est stock\u00e9e\u2026 en plein c\u0153ur de Paris.[\/vc_column_text][vc_row_inner][vc_column_inner width=\u00a0\u00bb1\/2″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb750427″]<\/p>\n

La Souterraine<\/h3>\n

C\u2019est au sous-sol de la Banque de France<\/strong><\/a>, rue de la Vrilli\u00e8re dans le 1er arrondissement, que se trouve La Souterraine : un gigantesque coffre-fort creus\u00e9 sous le b\u00e2timent historique, \u00e0 plus de 27 m\u00e8tres de profondeur.<\/p>\n

V\u00e9ritable cath\u00e9drale de b\u00e9ton et d\u2019acier, invisible aux passants, la salle est con\u00e7ue pour r\u00e9sister \u00e0 peu pr\u00e8s \u00e0 n\u2019importe quoi. Sur une surface \u00e9quivalente \u00e0 un terrain de football (11 000 m\u00b2), s\u2019\u00e9l\u00e8ve une for\u00eat de 658 piliers massifs capables de soutenir chacun plus de 400 tonnes. Au-dessus, 6 m\u00e8tres 50 de b\u00e9ton arm\u00e9 forment une dalle imp\u00e9n\u00e9trable, elle-m\u00eame prot\u00e9g\u00e9e par la roche et une nappe phr\u00e9atique naturelle. Quant \u00e0 l\u2019acc\u00e8s, il rel\u00e8ve carr\u00e9ment de l\u2019architecture militaire : une porte blind\u00e9e de 8 tonnes, associ\u00e9e \u00e0 un bloc mobile de 17 tonnes, verrouille l\u2019entr\u00e9e en s\u2019ins\u00e9rant dans une tourelle rotative faite de b\u00e9ton et d\u2019acier. Ce m\u00e9canisme, pesant 130 tonnes \u00e0 lui seul, agit comme un verrou gigantesque, dont l\u2019ouverture n\u00e9cessite autant d\u2019autorisation que de m\u00e9canique.<\/p>\n

Cet espace ultra-prot\u00e9g\u00e9 abrite aujourd\u2019hui pr\u00e8s de 90 % du stock d\u2019or national, soit environ 2 200 tonnes de m\u00e9tal pr\u00e9cieux selon les chiffres les plus r\u00e9cents.[\/vc_column_text][\/vc_column_inner][vc_column_inner width=\u00a0\u00bb1\/2″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb610993″]https:\/\/www.youtube.com\/watch?v=X-3g_gjELWM[\/vc_column_text][\/vc_column_inner][\/vc_row_inner][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb149225″]<\/p>\n

Un symbole de souverainet\u00e9<\/h3>\n

Mais la Souterraine n\u2019est pas seulement un lieu de stockage : c\u2019est un symbole. Peu accessible, jalousement gard\u00e9, il incarne la souverainet\u00e9 mon\u00e9taire de la France. Chaque lingot y est soigneusement num\u00e9rot\u00e9, rang\u00e9, identifi\u00e9 et r\u00e9guli\u00e8rement audit\u00e9.<\/p>\n

Le reste des r\u00e9serves est conserv\u00e9 \u00e0 l\u2019\u00e9tranger, notamment aupr\u00e8s de la Banque des r\u00e8glements internationaux<\/strong><\/a> (BRI) en Suisse, de la Banque d\u2019Angleterre \u00e0 Londres, ou encore de la R\u00e9serve f\u00e9d\u00e9rale \u00e0 New York, bien que la tendance depuis les ann\u00e9es 2000 soit au rapatriement progressif des stocks sur le sol fran\u00e7ais.<\/p>\n

Ce choix de maintenir une grande partie de la r\u00e9serve d\u2019or \u00e0 Paris n\u2019est pas anodin : il refl\u00e8te une volont\u00e9 claire de contr\u00f4le, d\u2019ind\u00e9pendance et de capacit\u00e9 \u00e0 agir en cas de crise syst\u00e9mique. Il n\u2019est pas question ici de sp\u00e9culation ou de rendement. Il s\u2019agit d\u2019un socle patrimonial d\u2019\u00c9tat, conserv\u00e9 pr\u00e9cis\u00e9ment parce qu\u2019il ne d\u00e9pend ni des march\u00e9s, ni des taux, ni des promesses.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb211485″]<\/p>\n

Quelle est la valeur de la r\u00e9serve d\u2019or de la France ?<\/h2>\n

En volume, la France poss\u00e8de au total 2436 tonnes d\u2019or<\/strong>, ce qui en fait le quatri\u00e8me stock officiel au monde<\/strong>, derri\u00e8re les \u00c9tats-Unis, l\u2019Allemagne et l\u2019Italie (sans compter le FMI qui dispose lui aussi d\u2019une r\u00e9serve d\u2019or d\u2019environ 2814 tonnes). Avec un cours de l\u2019or \u00e0 92 000 euros le kilo<\/strong><\/a> \u00e0 la mi-juillet 2025, cela repr\u00e9sente plus de 224 milliards d\u2019euros de m\u00e9tal pr\u00e9cieux<\/strong>.[\/vc_column_text][vc_row_inner][vc_column_inner width=\u00a0\u00bb1\/2″][vc_single_image media=\u00a0\u00bb10485″ media_lightbox=\u00a0\u00bbyes\u00a0\u00bb media_width_percent=\u00a0\u00bb100″ uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb213192″][\/vc_column_inner][vc_column_inner width=\u00a0\u00bb1\/2″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb132749″]<\/p>\n

Une quantit\u00e9 qui varie peu<\/h3>\n

Depuis plus de quinze ans, le stock d\u2019or fran\u00e7ais reste rigoureusement stable. Aucun lingot n\u2019a \u00e9t\u00e9 achet\u00e9, aucun n\u2019a \u00e9t\u00e9 c\u00e9d\u00e9. La Banque de France applique une politique de conservation stricte, fond\u00e9e sur une vision de long terme : l\u2019or n\u2019est ni un actif sp\u00e9culatif, ni une monnaie dormante, mais un socle patrimonial.<\/p>\n

Si la r\u00e9serve ne bouge pas en volume, elle n\u2019en reste pas moins vivante sur le plan comptable. L\u2019or est r\u00e9guli\u00e8rement revaloris\u00e9 en fonction du cours de march\u00e9, ce qui permet d\u2019ajuster la valeur inscrite au bilan sans modifier le volume physique d\u00e9tenu.<\/p>\n

Par ailleurs, la Banque poursuit un travail discret mais constant de modernisation : fonte des lingots non standardis\u00e9s, v\u00e9rification d\u2019authenticit\u00e9, mise \u00e0 jour des inventaires. Cette gestion active, sans mouvement de stock, t\u00e9moigne d\u2019une logique de stabilit\u00e9 assum\u00e9e : pr\u00e9server la souverainet\u00e9 mon\u00e9taire sans c\u00e9der \u00e0 la tentation de l\u2019opportunisme de march\u00e9.[\/vc_column_text][\/vc_column_inner][\/vc_row_inner][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb143092″]<\/p>\n

Cet or pourrait-il servir \u00e0 d\u00e9sendetter la France ?<\/h3>\n

La tentation peut sembler logique : pourquoi ne pas vendre une partie des r\u00e9serves d\u2019or pour r\u00e9duire la dette publique ? En th\u00e9orie, rien ne l\u2019interdit. En pratique, cette id\u00e9e rel\u00e8ve davantage de la solution de court terme que d\u2019une strat\u00e9gie de souverainet\u00e9. En 2004, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l\u2019\u00c9conomie, d\u00e9cide de vendre \u201c500 \u00e0 600\u201d tonnes d\u2019or pour am\u00e9liorer les finances de l\u2019\u00c9tat. Un choix discutable qu\u2019on continue aujourd’hui de reprocher \u00e0 celui qui deviendra plus tard Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique.<\/p>\n

L\u2019or d\u00e9tenu par la Banque de France n\u2019appartient pas directement \u00e0 l\u2019\u00c9tat : il figure \u00e0 l\u2019actif du bilan de la banque centrale, qui agit dans le cadre de l\u2019Eurosyst\u00e8me. Sa vente n\u00e9cessiterait une d\u00e9cision politique majeure, assortie de l\u2019accord des institutions europ\u00e9ennes.<\/p>\n

Surtout, c\u00e9der cet or reviendrait \u00e0 sacrifier un actif solide, non soumis aux march\u00e9s, en \u00e9change de monnaies fiduciaires ou de dettes qui, elles, fluctuent. L\u2019or joue le r\u00f4le de garantie silencieuse : il est l\u00e0 pour rassurer les cr\u00e9anciers, non pour combler ponctuellement un d\u00e9ficit. Le conserver, c\u2019est pr\u00e9server un levier strat\u00e9gique dans un monde incertain.[\/vc_column_text][\/vc_column][\/vc_row][vc_row][vc_column width=\u00a0\u00bb1\/1″][vc_column_text uncode_shortcode_id=\u00a0\u00bb164590″]<\/p>\n

D\u2019o\u00f9 vient l\u2019or de la France ?<\/h2>\n

L\u2019histoire de l\u2019or de la Banque de France est un v\u00e9ritable condens\u00e9 de g\u00e9opolitique, de strat\u00e9gie mon\u00e9taire et de m\u00e9moire collective. Contrairement \u00e0 ce que l\u2019on pourrait croire, la r\u00e9serve d\u2019or fran\u00e7aise n\u2019est pas le fruit d\u2019un seul \u00e9v\u00e9nement, mais d\u2019une accumulation progressive, marqu\u00e9e par des moments-cl\u00e9s.<\/p>\n

Un h\u00e9ritage lointain : du tr\u00e9sor royal \u00e0 la Banque de France<\/h3>\n

L\u2019histoire de l\u2019or fran\u00e7ais remonte bien avant l\u2019\u00e9poque moderne. Sous l\u2019Ancien R\u00e9gime, les rois de France disposaient de tr\u00e9sors personnels et royaux, issus de la fiscalit\u00e9 f\u00e9odale, des guerres, des alliances diplomatiques ou des d\u00eemes eccl\u00e9siastiques. Toutefois, ces accumulations \u00e9taient irr\u00e9guli\u00e8res, instables, souvent pill\u00e9es ou dilapid\u00e9es selon les besoins militaires ou les al\u00e9as du pouvoir. Elles ne constituaient pas une r\u00e9serve mon\u00e9taire nationale, mais plut\u00f4t un levier politique ou guerrier.<\/p>\n

Il faut attendre la R\u00e9volution, puis surtout la cr\u00e9ation de la Banque de France en 1800, pour voir na\u00eetre une volont\u00e9 institutionnelle d\u2019accumuler, prot\u00e9ger et comptabiliser un stock d\u2019or structur\u00e9. Et c\u2019est au XIXe si\u00e8cle, avec l\u2019essor du commerce mondial et l\u2019apparition de monnaies nationales stables, que l\u2019or devient une r\u00e9serve de souverainet\u00e9 \u00e9conomique.<\/p>\n

L\u2019\u00e9talon-or et la constitution des premi\u00e8res grandes r\u00e9serves (1850\u20131914)<\/h3>\n

\u00c0 partir de 1850, dans le cadre du syst\u00e8me de l\u2019\u00e9talon-or<\/a>, la Banque de France joue un r\u00f4le moteur dans l\u2019accumulation d\u2019or mon\u00e9taire. Sa mission est claire : garantir la convertibilit\u00e9 du franc en or \u00e0 tout moment, ce qui suppose de d\u00e9tenir une r\u00e9serve significative en m\u00e9tal physique.<\/p>\n

Entre 1850 et 1914, la France parvient \u00e0 constituer un stock sup\u00e9rieur \u00e0 1 000 tonnes, gr\u00e2ce \u00e0 :<\/p>\n